Ma réponse est un peu plus haut. Merci de bien vouloir remuer votre index sur la molette de la souris afin d’en prendre connaissance, si toutefois vous en êtes capable.
Au cas où vous ne la comprendriez pas, je vous invite alors à poursuivre vos éructations (qui ressemblent étonnamment, ne l’avez-vous pas remarqué, aux imprécations d’un vieillard impuissant et sénile), c’est probablement la seule satisfaction que vous puissiez avoir, car la réalisation de vos fantasmes est encore plus improbable que l’apparition d’une étincelle, même infime, dans les tréfonds de votre nuit.
Même si l’on souscrit sans réserve à la longue énumération de méfaits de la « génération mai 68 » que vous nous présentez, il demeure impossible de cautionner vos conclusions, pour une raison fort simple : votre raisonnement est monstrueusement injuste, car il fonctionne structurellement comme le plus répugnant et le plus primitif des raisonnements racistes.
Une (grosse) poignée de gens appartenant à cette génération se sont emparés du pouvoir et ont imposé au reste de la population, très largement majoritaire, à coups de manipulations, de mensonges et de lavages de cerveaux, des choix qui lui étaient défavorables, ainsi, comme vous le soulignez, qu’à sa descendance.
Ce « reste de la population » qui s’est fait manipuler, abuser, spollier, est bien plus victime que coupable, en réalité.
Admettons même - en faisant preuve, à l’égard de votre prose nauséabonde, d’une complaisance coupable - que considérée globalement, cette population soit coupable d’avoir laissé faire, voire d’avoir cautionné les méfaits que vous dénoncez à raison (en élisant des malfaisants, en ne se révoltant pas contre leurs décisions), ce n’est que la reproduction du même hideux amalgame.
Nombre des membres de ce que vous appelez « la génération mai 68 » se sont battus de toutes leurs forces, tout au long de leur vie, contre ces destructions qui leur semblaient obérer l’avenir de leur descendance. J’en étais. Je ne vois donc pas de quoi me sentir coupable, sauf à admettre par exemple que les allemands des années 30-40 opposés au régime hitlérien et qui ont été assassinés pour ce motif soient solidairement responsables des crimes de leurs bourreaux, du simple fait qu’ils leur étaient contemporains.
Ceux qui ont réellement commis les crimes que vous nous listez, non seulement ne seraient pas affectés si vous nous supprimiez notre retraite, mais ils ne manqueraient pas, soyez-en certain, de capter l’essentiel de l’économie réalisée, à leur seul profit.
Bref, vous vous trompez de coupable. Au demeurant, je ne vois guère de signe qui démontre que les générations suivantes puissent être plus brillantes, bien au contraire.
Comme on l’imagine, je me suis précipité sur les Confessions d’une salope dès la lecture de votre réponse finie, et je suis donc passé de la franche rigolade à une certaine gravité, sans que le charme s’estompe.
Gravité, car au delà de l’aspect divertissant du propos, le fond m’interpelle, moi qui ai toujours défendu, d’une part, l’idée que le travail était une aliénation et d’autre part l’idée qu’une fille facile était tout le contraire d’une « pute », puisqu’une prostituée couche sans prendre de plaisir, contre de l’argent, alors que la première couche sans prendre d’argent, contre du plaisir.
La seule chose, finalement, qui entache quelque peu le mien, ce sont vos réponses aux commentaires qui suivent les confessions, qui m’amèneraient presque - pardonnez ma franchise - à me demander si vous manquez de courage ou de sincérité. En d’autres termes, s’agit-il seulement d’une gaudriole (auquel cas elle perd à mes yeux une part de sa saveur, même si le talent littéraire demeure), ou pensez-vous ce que dit votre personnage (auquel cas votre réponse à « Big Mac », par exemple, apparaît quelque peu emprunte d’une petite pointe de lâcheté).
Mais n’en prenez pas ombrage, je vous aime quand même ! (Et vous n’êtes pas forcé de répondre).
Si je vous suis bien, le fait que les démocraties occidentales bafouent
en permanence les nobles principes dont elles se réclament légitimerait
la promotion d’une idéologie dictatoriale, fascisante, totalitaire,
aliénante, esclavagiste, misogyne, et finalement criminelle du simple
droit que lui confère le fait de se réclamer d’un dieu, et donc de
bénéficier de ce fait du statut de religion ?
J’en frémis. Si Adolf Hitler l’avait compris, il lui aurait suffi
d’affirmer que son idéologie nauséabonde lui avait été soufflée par un
ange, à l’initiative de Dieu, pour bénéficier selon vous d’une totale
immunité contre la critique, aussitôt assimilée à une évidente
xénophobie germanophobe !
Qu’est donc la laïcité pour vous ? Ne s’agit-il que d’un principe naïf,
jailli ex nihilo de la hotte d’un promoteur de l’humanisme, et
consistant à garantir la liberté religieuse, de façon dogmatique et
sans concession, quel qu’en soit le message ?
La laïcité, c’est le compromis, la « cote mal taillée », la concession
mutuelle, qui ne satisfait personne mais que tous peuvent accepter, par
lassitude, par épuisement, au terme de plusieurs siècles de bains de
sang, quand chacun convient enfin qu’il faut que cela cesse qu’aucun
camp ne peut éradiquer l’autre et que la seule voie possible est de
trouver un « moyen de vivre ensemble sans s’entretuer ».
Devons-nous, comme le propose l’un d’entre vous, laisser à l’Islam
d’Europe le temps de « trouver sa place » ? Au même prix ? Celui d’une
tentative d’extermination ou de mise au pas des « mécréants » ?
Cessez de vous aveugler en vous essayant à un parallèle entre les
chrétiens et les musulmans, au prétexte que chez les chrétiens aussi,
il existe des intégristes et des modérés. Les chrétiens modérés
condamnent sans réserve les abus intégristes, et il ne s’en trouverait
pas un pour approuver les crimes historiques de l’église catholique.
Mais qui a déjà entendu un croyant musulman condamner sans ambiguïté
les principes de la charia ?
Je parle bien de croyants. Ceux qui sont, par leurs origines, issus
d’une culture musulmane mais eux-même non croyants ne m’inspirent
aucune peur, et je les côtoie souvent avec plaisir. Traitez-moi de
raciste si cela vous rassure, mais vous n’imaginez pas à quel point un
tel anathème est déconnecté de toute réalité. Je n’éprouve aucune haine
envers les hommes. Je ne m’autorise aucun préjugé racial de quelque
sorte que ce soit. Je ressens juste une authentique inquiétude à
l’encontre d’une philosophie qui nie frontalement les valeurs qui me
sont les plus chères.
"Je n’ai toutefois pas la moindre prétention littéraire, mon plaisir à
écrire et à être lu par quelques-uns suffit à me donner toute
satisfaction".
Et pourtant... Quel délice (sauf olfactif) !
Et quel meilleur fondement rêver (je ne parle pas de celui de Léopoldine, évidemment) pour une production littéraire, que le plaisir d’écrire et celui d’être lu ?