@ barrabas
Ce raisonnement est proprement incroyable.
Si je vous suis bien, le fait que les démocraties occidentales bafouent
en permanence les nobles principes dont elles se réclament légitimerait
la promotion d’une idéologie dictatoriale, fascisante, totalitaire,
aliénante, esclavagiste, misogyne, et finalement criminelle du simple
droit que lui confère le fait de se réclamer d’un dieu, et donc de
bénéficier de ce fait du statut de religion ?
J’en frémis. Si Adolf Hitler l’avait compris, il lui aurait suffi
d’affirmer que son idéologie nauséabonde lui avait été soufflée par un
ange, à l’initiative de Dieu, pour bénéficier selon vous d’une totale
immunité contre la critique, aussitôt assimilée à une évidente
xénophobie germanophobe !
Qu’est donc la laïcité pour vous ? Ne s’agit-il que d’un principe naïf,
jailli ex nihilo de la hotte d’un promoteur de l’humanisme, et
consistant à garantir la liberté religieuse, de façon dogmatique et
sans concession, quel qu’en soit le message ?
La laïcité, c’est le compromis, la « cote mal taillée », la concession
mutuelle, qui ne satisfait personne mais que tous peuvent accepter, par
lassitude, par épuisement, au terme de plusieurs siècles de bains de
sang, quand chacun convient enfin qu’il faut que cela cesse qu’aucun
camp ne peut éradiquer l’autre et que la seule voie possible est de
trouver un « moyen de vivre ensemble sans s’entretuer ».
Devons-nous, comme le propose l’un d’entre vous, laisser à l’Islam
d’Europe le temps de « trouver sa place » ? Au même prix ? Celui d’une
tentative d’extermination ou de mise au pas des « mécréants » ?
Cessez de vous aveugler en vous essayant à un parallèle entre les
chrétiens et les musulmans, au prétexte que chez les chrétiens aussi,
il existe des intégristes et des modérés. Les chrétiens modérés
condamnent sans réserve les abus intégristes, et il ne s’en trouverait
pas un pour approuver les crimes historiques de l’église catholique.
Mais qui a déjà entendu un croyant musulman condamner sans ambiguïté
les principes de la charia ?
Je parle bien de croyants. Ceux qui sont, par leurs origines, issus
d’une culture musulmane mais eux-même non croyants ne m’inspirent
aucune peur, et je les côtoie souvent avec plaisir. Traitez-moi de
raciste si cela vous rassure, mais vous n’imaginez pas à quel point un
tel anathème est déconnecté de toute réalité. Je n’éprouve aucune haine
envers les hommes. Je ne m’autorise aucun préjugé racial de quelque
sorte que ce soit. Je ressens juste une authentique inquiétude à
l’encontre d’une philosophie qui nie frontalement les valeurs qui me
sont les plus chères.