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fabrice de Rivet

Curieux, pragmatique, rétif à tout argument d’autorité, j’analyse les faits et je les confronte. Je tente de sortir de notre cadre de référence franco-centré et d’en dégager des enseignements. Indépendant, je ne fais partie d’aucune chapelle et je me méfie des prises de position dogmatiques. Ce qui ne m'empêche nullement d'avoir des convictions fortes dans un certain nombre de domaines.
Passionné de prospective économique et industrielle, des grands enjeux du monde contemporain et des débats qui nous animent, je suis l’actualité et ses courants avec un regard alerte.

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  • Premier article le 22/04/2020
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Derniers commentaires



  • fabrice de Rivet 23 avril 2020 15:21

    Monsieur et Madame Delépine

    Votre article est intéressant, bien construit. Cependant, il n’est pas totalement exhaustif, et fait assez peu de cas des travaux de certains épidémiologistes :

    Selon Justin Lessler, de la Johns Hopkins Bloomberg School of Public Health [l’une des références mondiales en épidémiologie ; ils mettent à jour la carte interactive que (presque) tout le monde connaît], les modèles épidémiologiques du COVID-19 ne semblent pas fonctionner pas si l’on considère que les enfants asymptomatiques ne sont pas des vecteurs de la maladie [interview du 16 avril].

    Les enfants jouent bien évidemment un rôle de vecteur bien moins important que pour la grippe, mais cela ne veut pas dire qu’il est négligeable. Un exemple personnel : mon frère et ma soeur ainsi que leurs conjoints ont contracté le COVID qui leur a été transmis par leurs enfants de 3 à 14 ans, l’un ayant été pauci-symptomatique, l’autre symptomatique].

    Par ailleurs, le taux de létalité sur le total de la population est actuellement estimé entre 0,5% et 1,1% pour un système de santé qui fonctionne correctement. Sans confinement, le taux d’attaque de la population aurait été compris entre 60% et 80% [dans ces cas, le système de santé aurait été submergé]. Ce n’est pas la peine de faire le calcul. On arrive vite à plusieurs centaines de milliers de morts.

    Mais cela ne veut pas dire que le confinement est une bonne chose. La solution coréenne [masques généralisés, beaucoup de discipline, d’épidémiologie, confinement limité aux personnes testées positives et à leurs contacts] est la meilleure. Malheureusement, nous n’avons ni les équipements ni l’organisation adéquate pour faire la même chose.

    Le cas du Danemark est très particulier. Ils ont pris des mesures sérieuses mais non jusqu’au-boutistes assez tôt [les écoles y ont été fermées alors que l’épidémie en était à un stade moins avancé que chez nous ; par ailleurs, ils ont vite fermé leurs frontières], et ont compté sur la grande discipline de leur population. Il sont donc en mesure de déconfiner avant nous.

    Je vous rejoins cependant parfaitement sur un point. De nombreuses régions de France, dans lesquelles le virus n’a que très peu circulé et ou il est maintenant bien contrôlé, pourraient être en mesure de se dé-confiner très vite [même bien avant le 11 mai]. L’alignement jacobin sur Paris ne me semble pas être une bonne chose.

    En fait, plus on se confine tôt dans la progression de l’épidémie, plus le déconfinement peut être rapide [moins de diffusion du virus dans l’environnement, et, avec un R0 bien inférieur à 1, on arrive assez vite à limiter très largement la contagion]. Ce n’est malheureusement pas le cas du grand Est ni de la région parisienne.

    Le problème du dé-confinement, en-dehors de cette histoire de date [qui devrait être mieux modulée suivant les régions] est la manière dont il sera fait.

    Il faudrait des armées d’épidémiologistes pour travailler sur les cas contact, de manière à isoler seulement ceux qui ont besoin d’être isolés. On a une maladie dont les formes symptomatiques se diagnostiquent très facilement [simple consultation à distance chez le généraliste], une médecine de ville qui n’a plus de patient. Pourquoi n’en tirons nous pas partie [diagnostic et épidémiologie réalisé par la médecine de ville, et payés pour cela].

    Malheureusement, on ne prépare pas grand chose, et on attend comme le messie l’arrivée des tests et de l’application Stop COVID.

    Pour retrouver l’interview de Justin Lessler [note Numéro 12]

    https://chroniquesdunvirus.wordpress.com/faq/

    https://chroniquesdunvirus.wordpress.com/



  • fabrice de Rivet 22 avril 2020 22:44

    Merci à Régis Desmarais pour ce bel article. Pour moi, on tombe en plein conflit d’éthique. D’un côté, on a des règles parfaitement adaptées pour des situations « normales » : on déconseille les antibiotiques pour des infections virales pour des patients sans fragilité particulière (mon cas personnel : grippe = 0 traitement, aspirine seulement si je dépasse 39, en général cela dure 48h). Le but, très louable, est de réserver l’antibiothérapie pour ceux qui en ont besoin. Mais, en faisant cela, on peut générer des complications chez certains (rapport coût/bénéfices mesuré au global, après prise en compte de tous les paramètres). Et on insiste fortement (euphémisme) pour que les médecins de ville restent dans ces clous, et qu’ils respectent scrupuleusement les AMM des médicaments préalablement testés en double aveugle.

    On est actuellement en situation exceptionnelle, et on demande aux médecins de ville de respecter scrupuleusement ces règles, édictées pour des temps de paix, alors que : Aucun traitement testé en double aveugle n’a, pour le moment, prouvé son efficacité Le risque de complications est bien supérieur à la grippe. Si ne serait-ce qu’une antibiothérapie sur 20 permet d’éviter une réanimation, ce sera toujours cela de gagné (pour le patient, mais également en terme de résistance aux antibiotiques, favorisée par l’intubation) Certains médecins de ville, en partageant leurs résultats, pensent avoir réussi à mettre en place un traitement qui fonctionne (cohérent avec certaines pratiques hospitalières voire avec des prépublications scientifiques) . Il s’agit d’un réseau informel, mais, étant donné le nombre de cas traités, cela pourrait devenir bientôt statistiquement significatif. Et il y a l’expérience propre des médecins de ville, au plus près de leurs patients, leur intuition, leur capacité à établir un diagnostic et à proposer un traitement. Après des mois d’errance thérapeutique auprès de nombreux spécialistes, un médecin de campagne avait suggéré à mon grand père qu’il pourrait être atteint de la maladie de Pompidou, ce qui s’est révélé juste. J’ai énormément de respect pour tous ces médecins de ville qui, en leur âme et conscience, et du haut de toute leur science, prescrivent ces traitements qui, empiriquement ont fait leurs (commencent de) preuve même si ils n’ont pas encore pu être testés selon « l’éthique médicale » officielle. Ethique personnelle du médecin de ville contre éthique médicale « officielle ».



  • fabrice de Rivet 22 avril 2020 21:37

    @Eric F

    La grippe saisonnière n’atteint pas les 80%, en particulier parce qu’il y a la vaccination, les infections antérieures, alors que nous sommes tous « naifs » face au COVID-19 (non immunisés) et parce que le COVID-19 est 2,5 fois plus contagieux que la grippe saisonnière (R0 bien supérieur à 3, contre 1,3). Le taux d’attaque sans mesure barrière aurait été situé entre 70% et 80% avant d’atteindre l’immunité de groupe.



  • fabrice de Rivet 22 avril 2020 19:43

    Bonjour,

    Juste un petit commentaire pour compléter ce que vous dites :

    France : 67 millions d’habitants.
    Sans confinement, on aurait probablement atteint l’immunité de groupe, avec 80% d’infectés, donc 268 000 morts avec un taux de létalité de 0,5%.
    Assez cohérent avec les études des épidémiologistes de l’imperial College de Londres [entre 300 000 et 500 000 morts en France sans confinement].
    Sachant, que, avec autant de cas en un mois et demi, les structures de soins n’auraient pas tenu [manque de personnel, de médicaments, d’oxygène]...

    Sans confinement, le bilan aurait donc sans doute été encore bien pire que ces 268 000 morts.

    Aujourd’hui, les épidémiologistes sérieux manipulent en général des ratios situés entre un peu moins de 0,5% et 1,5% [voir l’étude du Diamond Princess. Le ratio final est estimé à 0,5% rapporté à la population d’un pays du G20] dans le cas où le système de soin n’est pas à saturation.

    ... Et l’on peut également garder des séquelles du COVID [ce qui n’est, à ma connaissance, pas le cas avec la grippe saisonnière]. La comparaison de ces deux maladies est donc un peu délicate.

    Mais, avec les avancées thérapeutiques récentes, la donne peut changer. Et la mortalité peut chuter.

    Je suis d’accord avec vous, le confinement n’était pas la meilleure des solutions, loin de là. C’était même la solution « du pauvre » [à l’inverse de la solution coréenne].

    https://chroniquesdunvirus.wordpress.com/


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