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Franck Biancheri

Franck Biancheri

Franck Biancheri, 49 ans, est le directeur de recherche du Laboratoire Européen d’Anticipation Politique LEAP/E2020 . Il est par ailleurs le président de Newropeans, le premier mouvement politique trans-européen. Il est l’un des pères du programme Erasmus et l’auteur du livre "Crise Mondiale : En route pour le monde d’après - France, Europe et monde dans la décennie 2010-2020" publié aux éditions Anticipolis.

Tableau de bord

  • Premier article le 29/11/2005
  • Modérateur depuis le 12/01/2006
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Derniers commentaires



  • Franck Biancheri Franck Biancheri 30 décembre 2005 15:19

    CherM. Reboul, Merci pour votre commentaire et les différents points que vous mentionnez. Quelques remarques de ma part :

    1. permettez moi de ne pas partager votre point de vue très « conservateur » comme quoi les dirigeants « sont ce qu’ils sont ». En démocratie l’intelligence vient aux politiques via la pression de l’opinion publique, de leurs partis, de leurs conseillers. En attendant les élections, il y a donc une grande marge de manoeuvre.

    2. Merci de vos conseils, mais il n’y a nulle hargne dans mes propos. Simplement un constat exaspéré sur leur incapacité à régler les problèmes européens doublée d’une volonté de cacher ce fait aux gens en essayant de s’inventer de faux défis et de fausses victoires. En la matière, si on peut les excuser de n’être que ce qu’ils sont ; il n’y a aucune excuse à leurs tentatives de tromper le public sur les vrais enjeux européens. Si cela ne vous gêne pas, tant mieux pour vous. Mais nous sommes nombreux à trouver cela innaceptable.

    3. En vingt ans, de l’adoption d’Erasmus à Newropeans, je n’ai pas l’habitude de rêver sans me préoccuper que ces espoirs aient des retombées concrètes pour les Européens. Et en matière de changement institutionnel, j’ai justement fait l’expérience du contraire de ce que vous dites. Les institutions ne sont rien d’autres que des organisations (de petites tailles qui plus est pour l’UE) et on peut les faire changer, à condition de pouvoir exercer une pression forte. En démocratie, la baguette magique est un mélange de conviction, de mobilisation et de bonnes connaissances des mécanismes. Donc, contrairement à votre vision encore une fois très conservatrice, le changement est possible. et beaucoup plus rapidement que le système voudrait le laisser croire. Regardez les 20 dernières années de l’histoire européenne, et contemplez les « impossibilités » de changement qui se sont évanouies brutalement.

    4. Pout la Constitution, soyez un peu sérieux, les Allemands n’ont rien ratifié du tout. Faites un tour en Allemagne et parlez avec les gens, vous savez, ceux qui in fine en démocratie, élisent les dirigeants, et vous verrez ce qu’ils vous diront de la « ratification allemande ». Dans un pays où toutes les analyses montrent qu’un référendum aurait donné un Non gagnant au moins aussi fort qu’en France, le Bundestag a ratifié à 95%. Cherchez l’erreur ! Les Allemands l’ont trouvé : leur classe politique nationale n’est plus démocratiquement fiable sur les questions européennes. Et d’ailleurs les résultats de la dernière élection ont illustré cette nouvelle méfiance des électeurs. Bien entendu, d’autres, généralement à Bruxelles ou dans nos douillets ministères ou nos partis nationaux ou mouvements européens morts-vivants, estiment que « l’erreur, c’est le peuple ! ». libre à vous de penser ce qu’il vous plaît. Mais gardez à l’esprit que les opinions publiques sont entrées dans le jeu européen pour ne plus en sortir. Tous ceux qui négligeront ce fait n’auront plus le moindre impact sur l’avenir de la construction européenne. Et ceci n’est pas une supposition, mais une affirmation.

    Pour conclure, après 20 ans d’action trans-européenne sans interruption, un refus complet d’accepter des propositions d’entrer en politique nationale et la création/direction d’organisations européennes sans niveau national, permettez moi de vous dire que je trouve pleine d’humour l’accusation d’être « franco-français » ! En tant que Président de Newropeans, mouvement politique trans-européen sans niveau national, mes « électeurs » viennent de toute l’UE, pas de France en particulier.

    En tout cas, si vous croyez encore que le débat européen actuel et à venir se situe autour de l’opposition entre thèses nationalistes et thèses européennes, vous allez très vite être surpris. Seules nos élites croient encore à cette vision des choses, et ce afin d’éviter de contempler une réponse qui les remet en cause fondamentalement : les gens ne leur font plus confiance sur l’Europe. Et ces mêmes gens attendent une vision d’avenir européenne que ces élites politiques nationales et technocratiques européennes sont tout simplement structurellement incapables de leur offrir. Le grand conflit politique européen des années à venir est entre d’une part, ceux qui vont défendre une Europe fermée, euro-nationaliste, anti tout ce qui n’est pas Européen et donc anti-démocratique ; et ceux qui veulent une Europe démocratisée, ouverte sur le monde et capable d’introduire au niveau international ses méthodes innovantes de relations entre Etats/peuples. D’ici 3 ans, tout le débat européen se résumera à cet affrontement. Avec Newropeans nous avons pris la décision de structurer le camp de l’Europe démocratisée et ouverte sur le monde car si nous ne le faisons pas, vu notre passé unique en matière trans-européenne, personne d’autre ne pourra le faire. On est désormais sur un terrain politique continental avec 500 millions d’acteurs. Alors, la susceptibilité du groupuscule de dirigeants européens et les analyses franco-françaises sur la raison de la défaite du Oui n’ont pour nous, au sens fort, aucune importance.

    J’espère ne pas avoir été trop direct. Mais je crois qu’il faut désormais « appeler un chat européen un chat de gouttière » pour éviter de se tromper sur la réalité des enjeux et des dirigeants.

    Cordialement

    Franck Biancheri



  • Franck Biancheri Franck Biancheri 2 décembre 2005 15:36

    Cher(e) inconnu(e), Je suis certain, à la lecture de votre commentaire, que vous êtes comme moi un farouche adversaire de l’opacité qui règne au sein des institutions européennes et qui contribuent à ce formidable divorce entre citoyens et projet communautaire. La démocratie exige en effet la transparence sur qui décide, qui débat et qui parle ou prend position. Comme vous me posez une question, en plus des commentaires, j’aurais apprécié de pouvoir débattre « à visage découvert », ou bien si vous ne le souhaitez pas, de débattre avec vous via email pour peu que vous me laissiez votre adresse. Mais enfin, la question est pertinente, même si je crois que vous faites fausse route dans l’analyse, alors voici mes remarques sur le fond :

    . il semblerait que vous restiez prisonnier de la polémique « Ouiouiste contre Noniste » générée autour du référendum sur le projet de Constitution. D’où votre supposition que les forces qui conduisent à la prise de pouvoir par les petits-fils d’Hitler, pétain, Mussolini, Franco et Staline, soient dans mon esprit identifiées aux électeurs qui ont voté « Non » en Mai dernier. Loin de moi cette idée, et c’est une interprétation qui ne reflète pas du tout le contenu du scénario élaboré en 1998 (avant-même tout projet de Constitution) et confirmé par les évènements récents. Les forces qui conduisent au « national-européisme » sont constituées par une partie du « Non » et une partie du « Oui ». Les forces xénophobes, racistes, intégristes qui ont constitué une partie du « Non », et les forces technocratiques, élitistes, suivistes qui ont constitué une partie du « Oui ». In fine elles peuvent se retrouver sur un seul point commun : la démocratie n’est pas leur tasse de thé ! Et s’accorder sur une « certaine Europe » qui serait fermée sur elle-même, et qui en échange maintiendrait un système de pouvoir réservé à une élite autochoisie, essentiellement bureaucratique.

    . quant à Le Pen, allons, sortez des années 80/90. Il ne fait pas partie de la génération des « petit-fils ». Il est en fin de course. Regardez plutôt du côté de de Villiers en la matière et pensez à notre échange quand vous verrez son score en France en 2007 (sans même parler de 2009). Et suivez l’extrème-gauche et l’extrème-droite européenne. Pour info, voyez l’article en référence. Actuellement ces deux tendances sont celles qui gagnent partout des voix, sur fond d’abstention croissante ; pendant que les partis dits « de gouvernement » s’effondrent. Aucun leader Européen actuel n’a été élu avec plus de 20% des voix. Quelles forces vont s’opposer aux forces anti ou non démocratiques à l’échelle du continent dans les prochaines années ? Les équivalents du PS, de l’UDF ou de l’UMP ? Soyons sérieux !

    Pour le reste, penser que les « grands mots », ou plus exactement les « grands maux » n’arrivent qu’aux autres, ou qu’aux Européens du passé, c’est préparer passivement la prochaine catastrophe collective de ce continent. En tant qu’Européens, nous savons que nous pouvons être capables du pire ; et ce en quelques années. Gouverner c’est prévoir, et notamment prévoir le pire, pour pouvoir anticiper, et éviter qu’il survienne. Demandez aux habitants de la Nouvelle-Orléans ce qu’ils pensent aujourd’hui de ceux qui disaient il y a encore 6 mois, « allons, allons, une catastrophe à venir ... tout de suite les grands mots » !

    L’UE, avec ces 500 millions d’habitants venus de plus de 25 nationalités, langues, cultures différentes, est une expérience politique d’un nouveau genre. Comme l’ont montré les référenda français et néerlandais notamment, ses habitants, en tant que citoyens et peuples, sont en train de devenir des acteurs du jeu politique européen. Des acteurs qui depuis 5 ans environ, directement ou indirectement, apprennent à dire « Non » (Pacte de Stabilité, Agenda de Lisbonne, Constitution, demain Turquie) face à un système communautaire paralysé, arcbouté sur ses privilèges, incapables de sortir d’un mode de gestion bureaucratique à un mode de gestion démocratique faute de volonté, de modèle, d’instruments et de vision d’avenir.

    Le refus de reconnaître la nouveauté des situation et l’insistance à vouloir affronter des difficultés sans précédents avec des méthodes anciennes sont les premières conditions qui génèrent les crises dans lesquelles ensuite se développent les pires catastrophes politiques.

    Ce sur quoi ce scénario voulait alerter dès 1998, c’est justement la situation dans laquelle nous sommes. Et hélas, cette alerte a été vaine puisque les acteurs politiques et institutionnels ont jusqu’à très récemment niés qu’il y ait une crise majeure en gestation. Ce sur quoi ce scénario aujourd’hui veut alerter c’est que la situation est devenue si grave qu’on ne peut plus attendre des acteurs politiques et institutionnels actuels qu’ils la résolvent. Il faut d’autres acteurs politiques, d’une nature, d’une structure totalement nouvelle, à l’échelle du problème, c’est à dire, à l’échelle du continent européen ; car c’est une crise collective politique trans-européenne qui est en cours. D’où le lancement de Newropeans, qui pour nous est très certainement un des moyens essentiels pour éviter de laisser le champ libre aux « petis-fils » des leaders des années 30.

    Voilà, j’espère que ces remarques répondent au moins en partie à votre question.

    Cordialement Franck Biancheri


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