Quatre proches d’un comité contre l’anti-terrorisme interpellés
Quatre personnes, dont un éditeur alternatif, François Bouchardeau, et son épouse ont été interpellées lundi dans les Alpes-de-Haute-Provence après la diffusion d’un tract considéré comme une menace pour le directeur central du Renseignement intérieur Bernard Squarcini, a-t-on appris de sources concordantes.
Ces interpellations font suite à la diffusion d’un tract qui comporte l’adresse d’une résidence secondaire de M. Squarcini dans la région, a-t-on précisé de source proche de l’enquête. Diffusé à plusieurs centaines d’exemplaires lors de manifestations et par mail, le tract aurait également été déposé dans la boîte aux lettres de la résidence de M. Squarcini.
Selon un autre tract diffusé lundi sur le marché de Forcalquier et signé du Comité de sabotage de l’antiterrorisme (CSA) de cette ville, le couple Bouchardeau ainsi que leurs voisins, Samuel Autexier et sa sœur, ont été interpellés tôt lundi.
Intitulé « À qui le tour », le tract diffusé lundi dénonce ces interpellations à la suite de celle d’une femme de 36 ans fin avril à Paris, remise en liberté à l’issue de 72 heures de garde à vue sans charge retenue contre elle.
Lundi matin, trois personnes — deux hommes et une femme — considérées comme « proches » de M. Coupat ont été interpellées dans la région de Rouen. Leur identité n’a pas été révélée. Au total, neuf hommes âgés de 22 à 34 ans ont été mis en examen en novembre 2008 dans l’affaire du groupe de Tarnac pour « destructions et association de malfaiteurs », le tout « en relation avec une entreprise terroriste ». Ils sont soupçonnés d’appartenir à un groupe d’ultragauche à l’origine de sabotages contre des lignes TGV.
Arrivés sur la scène afghane en septembre 1994, les talibans ont remodelé le visage politico-militaire du pays. Désormais alliés aux autres factions de l’opposition, notamment aux Ouzbeks du général Rashid Dostom, ils menacent sérieusement le pouvoir du président Burhanuddin Rabbani. Issus des madrasa, les écoles religieuses, de la région de Quetta, ces étudiants islamistes, d’un sunnisme orthodoxe qu’ils appliquent rigoureusement dans les régions tombées entre leurs mains, vont souvent parfaire leur formation dans celles de Karachi et de Lahore. La proximité géographique se double d’une proximité politique. Leur mouvement sympathise en effet, au Pakistan, avec le Jamiat-e-Ulama Islami (JUI). Hier partisan d’Ali Bhutto contre le dictateur Zia Ul Haq, qui avait finalement fait pendre son opposant en 1979, le JUI a apporté ses voix en 1993 à la fille du défunt, Mme Benazir Bhutto, actuellement premier ministre. Et son dirigeant, M. Faz ul Rahman, est un familier du général Nasr Ullah Babar, le ministre de l’intérieur, qui passe pour le « cerveau » de l’« opération talibans ». C’est qu’au sein des services secrets pakistanais, la redoutable Interservices Intelligence (ISI), bien des choses ont changé. Le remplacement du général Javeed Ashraf, en poste depuis deux ans et demi, par son adjoint, le général Nasim Rana, montre à quel point les luttes sont rudes dans l’ombre. S’appuyant sur le Jamaat-i-Islami, l’ISI entend créer un réseau politique favorable à ses thèses. Les premiers soutiennent Mme Benazir Bhutto, les seconds l’opposition et... une idée plus musclée de l’action du Pakistan en Afghanistan. Une certitude, en tout cas : les Pakistanais ont modifié leur politique afghane. Dans la guerre contre les Soviétiques (1979-1988) comme dans les affrontements presque ininterrompus depuis, Islamabad avait invariablement misé sur le Hezb-e-Islami, une organisation islamiste extrémiste, dirigée par M. Gulbuddin Hekmatyar. Avec un objectif historique inchangé : empêcher l’installation à Kaboul d’un pouvoir susceptible d’exciter les velléités irrédentistes des Pachtouns pakistanais et, surtout, de prendre le Pakistan à revers par une alliance avec l’Inde.