Beaucoup de théologiens, même des catholiques, pensent que la naissance virginale dépeinte par Luc et Matthieu est un « theologoumenon », c’est-à-dire une affirmation théologique (non historique) mise sous la forme d’un récit narratif. C’est un peu comme le récit d’Adam et Ève : il faut y voir une forme narrative de sagesse, un discours d’ordre théologique, pas de l’histoire.
Le titre est trompeur ! Quel est le scoop ici ? La plupart des traductions (même la catholique « Bible de Jérusalem ») traduisent És 7.14 par « jeune fille », non par « vierge », conformément à l’hébreu. L’évangéliste Matthieu qui cite ce passage dans son évangile (1.23) le fait sur la base de la traduction grecque des Septante, effectuée au IIIe s. av. J.-C., qui traduit l’hébreu ’almah par parthénos (vierge). On peut se demander pourquoi les juifs alexandrins de l’époque ont traduit de la sorte. Mais on peut facilement supposer qu’à l’époque « jeune fille » était pratiquement synonyme de « vierge ».