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Gilles Trombettoni

Gilles Trombettoni

Né en 1969, je suis maître de conférences en informatique depuis 8 ans à l’Université de Nice-Sophia.
Profondément réformiste (ou progressiste !), je réfléchis, en tant que simple citoyen, à des méthodes permettant de faire évoluer la société de manière à la fois démocratique et efficace : outils de décision collective, systèmes de vote, constitutions politiques, etc.

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  • Premier article le 06/09/2006
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Derniers commentaires



  • Gilles Trombettoni Gilles Trombettoni 6 septembre 2006 16:04

    Très bonne remarque ! Le vote australien est en effet proche du système inventé par Coombs dans les années 50. Je soulignerais 3 différences essentielles :

    a) Un bulletin dans le système de Coombs, appelé aussi d’ailleurs vote exhaustif, est exhaustif, c’est-à-dire contient tous les candidats !

    Je pense que c’est un avantage du vote australien de pouvoir mettre des candidats jugés dangeureux hors liste, c’est-à-dire de pouvoir s’exprimer CONTRE certains candidats. C’est le pouvoir du vote blanc dans les systèmes actuels (cf. version longue de l’article, en attaché).

    b) Dans le système de Coombs, le candidat ayant la majorité absolue à l’un des tours de dépouillement est définitivement élu.

    Cette différence n’en est en fait pas une, et cette variante permet en fait aussi une accélération du dépouillement dans le vote australien. En effet, un candidat qui obtiendrait plus de 50% des suffrages (blancs inclus !) au tour i (i compris entre 1 et N-2) serait en fait nécessairement élu au dernier tour de dépouillement...

    c) Dans le système de Coombs, la procédure d’élimination est différente : on élimine le candidat qui est le plus souvent classé en dernier, et non pas celui qui est le moins souvent classé en premier ! (ce qui a du sens seulement si un électeur classe tous les candidats...)

    Cette différence est majeure et conduit à des résultats différents. Par exemple, comme le commente un autre internaute, le vote australien peut éliminer un candidat en position 2 sur tous les bulletins (jamais en position 1), ce que ne fait normalement pas le système de Coombs...

    Conclusion : je défends évidemment le vote australien, mais je crois qu’il faut surtout retenir que :

    LE VOTE AUSTRALIEN SIMULE UN VOTE UNINOMINAL EN (N - 1) TOURS

    ce que réalise moins bien le système de Coombs par exemple !



  • Gilles Trombettoni Gilles Trombettoni 6 septembre 2006 15:26

    Merci pour les références et critiques !

    Trois réponses rapides :

    a) Le lien (URL) fournit ne semble pas valide !

    b) Je suis d’accord avec la critique concernant un candidat qui serait classé numéro 2 sur tous les bulletins, obtiendrait 0 voix au premier tour et serait donc éliminé. Cela dit :

    - Je ne prétends pas que le vote australien est parfait (ce qui serait présomptieux) mais caresse l’espoir que ce système de vote est la mise en oeuvre pragmatique (car les électeurs votent une seule fois) d’un système de vote qui est strictement « meilleur » que les systèmes classiques en 1 ou 2 tours.

    - Sur ce point, votre critique existe déjà dans le système actuel en 1 ou 2 tours de scrutin ! En effet, au premier tour, un candidat qui serait le deuxième choix de tous les Francais mais n’aurait son nom inscrit sur aucun bulletin (uninominal) serait bel et bien éliminé !

    Ce n’est pas une image, c’est exactement le sens du « bulletin australien » qui ne donne pas un poids relatif entre les premier, deuxième, troisième, etc choix (il n’y a pas de coefficients de pondération) mais donne bien un ordre strict (ordre total) qui traduit la préférence exprimée par un ensemble de décisions franches, c’est-à-dire un PREMIER choix parmi une liste de candidats restants à chaque tour de dépouillement...

    c) Théorème d’impossibilité d’Arrow

    Si j’en crois la définition de Wikipedia sur ce théorème, tout système de vote est par essence imparfait et devrait violer au moins l’une des conditions données par le théorème.

    En première analyse, le vote australien semble remplir toutes les conditions du théorème sauf peut-être « l’indifférence des Options Non Pertinentes », ce qui semble assez courant dans les systèmes de vote... encore que le paradoxe de Arrow peut disparaitre (c’est-à-dire le théorème ne s’applique plus) si les préférences des électeurs correspondent à un ordre total (pas d’ex-aequo). C’est ce qui se passe dans le vote australien ou` un bulletin exprime un ordre strict entre les candidats, le premier candidat étant en quelque sorte « infiniment » préférable au deuxième, qui est lui-même infiniment préférable au troisième, etc... Autrement dit, c’est comme le classement d’un mot dans un dictionnaire (ordre dit « lexicographique ») o`u la lettre ’a’ compte beaucoup plus que la lettre ’b’ qui compte beaucoup plus que le ’c’...

    Cela dit, je ne suis pas du tout un spécialiste du théorème de Arrow, et je suppose que nos amis économistes-politiques pourraient en dire beaucoup plus et avoir probablement un avis éclairé sur le vote australien...



  • Gilles Trombettoni Gilles Trombettoni 6 septembre 2006 14:26

    Merci pour les liens sur Wikipedia !

    Comme cela est expliqué en introduction de l’article, le nom de « vote australien » est donné en référence aux courses australiennes o`u on élimine un coureur à chaque tour... On pourrait aussi pu donner à ce système de vote le nom de « vote musical » en référence au jeu de la chaise musical (ou tout autre sobriquet comme « vote du maillon faible » en référence à un jeu télévisé qui ferait probablement une mauvaise publicité à ce système de vote smiley.

    Il faut reconnaître que ce système n’a rien d’autre d’australien, ce qui peut prêter à confusion. Notamment, le vote australien n’a pas de rapport direct avec le système de vote de Hare (ou vote unique transférable) que vous citez. Le système de Hare (qui a d’ailleurs apparemment été utilisé en Australie ;-( ) a des points communs avec le vote australien : un bulletin comprenant une liste et un procédé de dépouillement complexe (plus encore que le vote australien) en plusieurs étapes. Il a néanmoins un but électif très différent (élire un ensemble d’élus à la « proportionnelle ») et une motivation très différente (éviter l’établissement des listes de candidats par les partis politiques eux-mêmes)...

    Merci encore de vos commentaires !


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