Très bonne remarque ! Le vote australien est en effet proche du système inventé par Coombs dans les années 50. Je soulignerais 3 différences essentielles :
a) Un bulletin dans le système de Coombs, appelé aussi d’ailleurs vote exhaustif, est exhaustif, c’est-à-dire contient tous les candidats !
Je pense que c’est un avantage du vote australien de pouvoir mettre des candidats jugés dangeureux hors liste, c’est-à-dire de pouvoir s’exprimer CONTRE certains candidats. C’est le pouvoir du vote blanc dans les systèmes actuels (cf. version longue de l’article, en attaché).
b) Dans le système de Coombs, le candidat ayant la majorité absolue à l’un des tours de dépouillement est définitivement élu.
Cette différence n’en est en fait pas une, et cette variante permet en fait aussi une accélération du dépouillement dans le vote australien. En effet, un candidat qui obtiendrait plus de 50% des suffrages (blancs inclus !) au tour i (i compris entre 1 et N-2) serait en fait nécessairement élu au dernier tour de dépouillement...
c) Dans le système de Coombs, la procédure d’élimination est différente : on élimine le candidat qui est le plus souvent classé en dernier, et non pas celui qui est le moins souvent classé en premier ! (ce qui a du sens seulement si un électeur classe tous les candidats...)
Cette différence est majeure et conduit à des résultats différents. Par exemple, comme le commente un autre internaute, le vote australien peut éliminer un candidat en position 2 sur tous les bulletins (jamais en position 1), ce que ne fait normalement pas le système de Coombs...
Conclusion : je défends évidemment le vote australien, mais je crois qu’il faut surtout retenir que :
LE VOTE AUSTRALIEN SIMULE UN VOTE UNINOMINAL EN (N - 1) TOURS
ce que réalise moins bien le système de Coombs par exemple !