Merci d’avoir pris soin de me répondre
longuement, je pense que ça a fait, enfin, avancer un peu le débat.
Concernant vos démêlés orthographiques avec « robert » :
Je partage votre goût pour l’orthographe
correcte et vos agacements face au mauvais sort que lui font subir nombre de
commentateurs.
Je vous concède qu’ordinairement, une
orthographe défaillante présage mal de la qualité du propos de son auteur.
De là à lui dire, comme vous le faites, que vous
le prendrez au sérieux quand il saura orthographier un mot, c’est pousser le
bouchon un peu loin. Surtout si, arroseur arrosé, vous le lui écrivez avec une faute.
Mais c’est un point mineur, je vous l’accorde.
Quant au fond…mon reproche est que, justement,
vous n’y allez pas, au fond.
Pour moi, votre article consiste à flatter les
préjugés d’un auditoire conquis d’avance, sans analyser le dialogue de sourds entre
Joffrin et Obertone (alors que c’était sensé être le sujet même de votre
article), mais en citant des anecdotes extérieures à l’émission.
En cela, vous reproduisez le fiasco de Laurent
Obertone face à Laurent Joffrin qui le suppliait presque de donner des exemples
de l’interdiction de parole dont lui et ses semblables seraient les victimes,
et qu’Obertone qualifie, avec un sens de la nuance remarquable, de « totalitarisme ».
Vous accumulez donc complaisamment des exemples
de la surmédiatisation de Laurent Joffrin.
Mais cette exposition médiatique de Joffrin,
rédac-chef de Libé ou du Nouvel Obs n’est ni inattendue ni anormale : il est
invité, il a son ego, il veut vendre son journal, il renvoie des ascenseurs, c’est
la vie pour qui dirige un « grand » média plutôt qu’être moine
trappiste.
Et ce que vous percevez comme une
surexposition ne disqualifie en rien ses propos. Critiquer la surexposition ne
vous dispense pas de les analyser. Et c’est ce que vous ne faites pas.
Car peut-être l’incapacité de Laurent Obertone à
répondre point par point à Joffrin vient-elle de la faiblesse, voire de la
fausseté, de sa thèse ?
(il a fallu vous pousser dans vos retranchements
pour vous faire admettre vos nombreuses réserves sur Obertone – j’aurais
préféré qu’elles figurent aussi dans votre article).
Au lieu de cela, vous vous adonnez à un petit jeu
facile : Laurent Joffrin invité à la « Croisière des Idées » ?
Mais qui oblige à y aller ? Laurent Joffrin invité comme spécialiste de
Napoléon : c’est France Télévisions qu’il faut critiquer s’il n’est pas
qualifié pour le faire (il a tout de même, je le découvre en vous répondant, été
préfacé par Jean Tulard – peut-être par copinage, mais ça reste à démontrer,
plutôt que de ricaner).
Il est piquant de retrouver à la droite de la
droite la candeur d’un Serge Halimi dénonçant le complot qui vise à abrutir les
masses par la pensée unique. Il reste à vous mettre d’accord sur les finalités
de ce complot…
Enfin, je ne peux que me réjouir que vous ne
vous arrêtiez « pas à de stupides listes de Juifs dans les médias, à
déplorer le sionisme rampant ou déjouer de pseudo-complots planétaires, ce que
font ici la majorité des intervenants ».
Je note cependant que dans vos réponses, vous n’employez
pas un grand zèle à les décourager (alors que « robert » en prend
plein la tête).
Je lirai peut-être vos prochains articles, mais
comprenez que celui-ci ne m’y a pas vraiment encouragé…
Ça vous sert à quoi au juste de compter les Juifs ?
Une idée juste émise par un Juif est-elle une idée juste ou une idée juive ?
La théorie de la Relativité d’Einstein est-elle une conception juive de l’univers ?
Il faut croire que dans votre esprit obsessionnel, une idée « juive » pèse plus lourd qu’une idée non juive, puisque, selon vous, quand FK cite un penseur non juif, il « temporise ».
Au passage, quelques précisions pour votre comptabilité :
1/ Kolakowski n’était pas juif. Si la judéité de sa pensée tient à la consonance de son nom, on voit la rigueur scientifique de votre argumentation.
2/ Finky cite (parfois obsessionnellement je vous l’accorde) bien d’autres auteurs : Milan Kundera, Ernest Renan, Michèle Tribalat, François Furet, Mona Ozouf, et j’en passe des dizaines.
Alors si on compte, on compte tout le monde. Personnellement, je ne compte pas : j’écoute, et plus difficile : j’essaie de penser par moi-même.
3/ Dans votre comptabilité, vous mentionnez Camus. Ce Camus compte pour 2, car FK cite autant Albert Camus que Renaud Camus, qui lui aussi compte les Juifs, et à qui pourtant FK accorde son amitié. Une amitié non exempte de reproches, et problématique à mes yeux.
Difficile de ranger ce Camus-là dans le camp où vous voulez enfermer FK (sans jeu de mot, ou si peu).