Voir un tel article est assez ahurissant. En gros on reproche à M&S, chaîne spécialisée dans les produits anglais, d’importer des produits anglais pour les vendre là où ils sont implantés, ici en France.C’est comme si les anglais reprochaient aux magasins de gastronomie française d’importer les produits français en Angleterre et de supprimer l’emploi en GB. Désolé, mais c’est complètement stupide. J’en reste sans voix.
« Un monde dirigé par des Paul Villach serait particulièrement sinistre. »
Malheureusement le monde actuel est dirigé par des gens infiniment plus sinistres que Paul Villach.
Le sens de l’humour est avant tout une affaire personnelle. Pouvoir exprimer son humour est peut-etre un signe d’existence de liberté d’expression, mais étant une affaire personnelle, chacun choisit selon ses propres schémas, ses propres « valeurs morales », ses propres opinions, ce qu’est l’humour, et ce qui rentre dedans ou pas. Donc ce que chacun dit « avec humour » peut très bien etre considéré comme de l’humour décapant par certains, ou comme quelque chose d’insultant par d’autres (cf l’histoire des blagues sur le coran).
Autrement dit tout est affaire de jugement personnel. Vouloir juger de l’humour des autres est une erreur fondamentale de notre égo, qui nous pousse à toujours prendre pour vrai ce que nous pensons et prendre pour faux ce que les autres pensent. C’est pourquoi les débats sur ce genre d’idée sont interminables, car chacun campe dans son camp sans jamais voir que l’empreinte que nous mettons sur la réalité n’est que conceptuelle et donc jamais déterminée. N’ayant pas de base réelle, nous nous invectivons sans cesse sur des mots qui ne sont que des projections sur du vide. On tourne autour du pot sans fin, de manière totalement insensée.
Il en est de meme pour l’identité française. C’est un concept vide de réalité, la France d’aujourd’hui n’ayant rien à voir avec celle d’il y a ne serait-ce que 50 ans, ou meme 20 ans.
Se référer à une identité, c’est partir dans la dérive binaire entre moi et l’autre, entre vrai et faux, entre bien et mal, bref partir dans le jugement.
Si on ne se rend pas compte que tout n’est que relatif, et le résultat de projections conceptuelles sur une réalité aussi multiple qu’il y a d’individus, alors on tombe dans le piège de la critique facile et du dédain, en reportant sur les autres des pensées qu’ils n’ont pas.