Créer un label provoquerait de facto l’exclusion d’organismes qui se reconnaissent dans ces valeurs de l’ESS, qui tentent de s’en rapprocher le plus possible, mais qui, faute de moyens (humains, financiers, intellectuels, ...) n’y parviennent pas ou pas totalement.
Le label, c’est faire un choix entre celui qui l’a et celui qui ne l’a pas.
A l’heure actuelle, il y a une charte (Celle du CNLAMCA, ex CEGES pour faire court) qui fait toujours référence pour définir ce qu’est l’ESS. Si j’ai bien compris, elle devrait être dépoussiérée et remise au goût du jour.
Et qui dit label, dit organisme de contrôle. Qui fera cela ? Qui viendra dire "Vous ne faites pas / plus partie de l’ESS ?"
Pour moi, les soucis de communication, cela n’existe pas ! La comm, cela reste un outil au service d’un projet, d’une marque ou de je-ne-sais-quoi ! En l’occurence, pas de soucis à pouvoir communiquer sur ce qu’est l’économie sociale et solidaire (ESS) et sur ce que sont ses acteurs.
La difficulté est de croiser des logiques :
- Territoire VERSUS branche ? : quand le GEMA communique sur ses valeurs, il communique sur les valeurs de l’ESS. Quand la CRES Bourgogne communique, elle fait la même chose. Sauf que le premier se trouve sur une logique de branche (l’assurance) et le deuxième sur une logique de territoire (Bourgogne).
- Ascendant VERSUS descendant ? Quand on sous entend que l’ESS ne communique pas (bien), on sous entendu implicitement qu’il n’y a pas de porte parole unique, comme au MEDEF (Par exemple). Tout le monde a connu le baron De Seillère, tout le monde connait Mme Parisot. Sauf que, quand le MEDEF parle, via sa présidente, il n’y a pas eu de concertation large, avec les branches, les fédérations, ... Le MEDEF réagit car il est dans une logique de décision descendante, et comment dire, moins démocratique que nos organismes bien souvent. Dans l’ESS, peu peuvent se targuer de parler sans en avoir référer à leur CA, leur hiérarchique, voire leur sociétariat !
- Marchand VERSUS non marchand ? L’association qui ne vendra rien, pourra probablement plus facilement réagir et porter UNE parole que la scop ou la mutuelle santé qui aura des effets importants sur un sociétariat beaucoup plus large, une concurrence aux aguets et des pouvoirs de tutelle par essence suspicieux.
Alors, oui, l’ESS n’aura probablement pas de porte parole avant longtemps. Pour les raisons, entre autres, déployées ci dessus, mais aussi, ne nous cachons pas la face, parce qu’atteindre le pouvoir de porter la parole nécessiterait une reconnaissance telle, que cette prise de pouvoir serait considérer comme illégitime dès le début par une grande partie de notre secteur.
Comme disait l’excellent Jello Biafra (Ex chanteur des Dead Kennedys), « don’t hate the media, become a media »...
Avènement avec ce nouveau service de Free. Bienvenue au Loft story privé, vidéo à la petite semaine de pseudo journalistes et autres dérives narcissico-sexuelles.
Le net est un outil formidable. Espérons que ce service restera utile et intéressant, et que je suis un sale pessimiste...