Pauvres imbéciles
(titre original : Silly Asses, 1958)
Naron, qui appartenait à la race rigellienne à longue vie, était le quatrième de sa lignée à tenir les dossiers galactiques.
Il avait le grand livre qui contenait la liste des nombreuses races qui, dans toutes les galaxies, possédaient une intelligence, et le livre bien plus petit où étaient inscrits les noms des races qui avaient atteint la maturité et s’étaient qualifiées pour la Fédération galactique. Dans le premier livre, un certain nombre de celles qui étaient enregistrées étaient barrées ; celles qui, pour une raison ou une autre, avaient échoué. Le malheur, les imperfections biochimiques et biophysiques, l’inadaptation sociale avaient prélevé leur droit de passage. Dans le petit livre, pourtant, aucun membre enregistré n’avait été jusqu’à présent barré.
Et maintenant, Naron, grand et incroyablement âgé, levait la tête, alors qu’approchait un messager.
- Naron, dit le messager. Grand Naron !
- Bon, bon, que se passe-t-il ? Pas tant de cérémonies.
- Un nouveau groupe d’organismes a atteint la maturité.
- Excellent, excellent. Ils évoluent rapidement maintenant. Il ne se passe guère d’années sans qu’il y en ait un nouveau. Et qui sont ceux-là ?
Le messager donna le numéro de code de la galaxie et les coordonnées du monde en son sein.
- Ah ! Oui, dit Naron. Je connaît ce monde.
Et d’une écriture élégante, il le nota dans le premier livre et transféra son nom dans le second, se servant, comme d’habitude, du nom sous lequel la planète était connue de la plus grande fraction de la population. Il écrivit : Terre.
- Ces nouvelles créatures, dit-il, ont établi un record. Aucun autre groupe n’est passé si rapidement de l’intelligence à la maturité. Pas d’erreur, j’espère.
- Non, monsieur, dit le messager.
- Ils possèdent bien la puissance thermonucléaire, n’est-ce pas ?
- Oui, monsieur.
- Bon, c’est le critère, gloussa Naron. Et bientôt leurs vaisseaux partiront en expédition et contacteront la Fédération.
- Actuellement, Grand Naron, dit le messager , les observateurs nous disent qu’ils n’ont pas encore pénétré dans l’espace.
Naron était stupéfait.
- Pas du tout ? Pas même une station spatiale ?
- Pas encore, monsieur.
- Mais s’ils possèdent la puissance thermonucléaire, où donc font-ils leurs expériences et leurs explosions ?
- Sur leur propre planète, monsieur.
Naron se leva et, du haut de ses six mètres, il tonna :
- Sur leur propre planète.
- Oui, monsieur.
Naron sortit lentement son stylo et fit un trait sur la dernière adjonction dans le petit livre. C’était un acte sans précédent, mais Naron était très sage et pouvait voir l’inévitable tout aussi bien que n’importe qui dans la galaxie.
En résumé, Enrico Fermi part du raisonnement logique que si les conditions nécessaires à la vie ont pu se reproduire ailleurs, une civilisation ayant quelques millions d’années d’avance aurait déjà colonisé toute la galaxie. A moins que... et là on touche à la question fondamentale de l’évolution et de ce que serait une civilisation ultime ). Très intéressant.
Extrait (une hypothèse parmi d’autres expliquant pourquoi )
La vie intelligente est vouée à l’autodestruction avant d’essaimer[modifier]
Il y a au moins trois raisons qui peuvent soutenir cette hypothèse.
La première est que l’intelligence est directement liée à l’agressivité, et qu’elle en rend les effets de plus en plus graves. À l’extrême, elle peut s’auto-exterminer, et avec elle une bonne partie des formes vivantes de la planète. C’est le scénario brutal.
La seconde est que la vie animale est régulée et motivée par des systèmes émotionnels (douleur, angoisse, plaisir, etc.), que l’intelligence permet de modifier, court-circuiter. Si on donne à un rat la possibilité d’auto-stimuler ses centres nerveux associés au plaisir, il le fait, et il en meurt. Les drogués donnent un autre exemple similaire, et la façon dont les émotions naturellement associées à la reproduction (plaisir sexuel, émotions familiales) sont maintenant court-circuitées et obtenues sans reproduction (avec chute de la natalité sous le seuil de maintien de la population, dès que les techniques adéquates sont disponibles) est également très éclairante. Inversement, l’intelligence peut donner une angoisse existentielle face à une réalité vertigineuse, conduisant au suicide individuel. La perspective de voir une espèce intelligente disparaître « de bonheur » ou « d’angoisse » n’a rien d’inimaginable. C’est le scénario de la disparition en douceur.
La troisième est que sur le chemin des avancées technologiques menant à l’essaimage, il s’en trouve au moins une qui soit incontournable mais mène immanquablement à la perte. Par exemple une dont toute expérimentation a un résultat cataclysmique (vitrification de la planète), ou une très utilisée mais aux effets délétères découverts trop tard (endommagement irréversible de l’environnement ou de l’espèce). Dans ce cas nous serions voués nous aussi à provoquer notre perte.
Dans tous les cas, la vie intelligente peut disparaître avant de se diffuser ou de laisser des traces visibles. Sans aller jusqu’à l’extinction, elle peut aussi se retrouver suffisamment rare pour que chaque individu ait déjà assez à faire pour découvrir seulement la planète, et pour que les ressources importantes nécessaires à un voyage ou un signal spatial ne soient plus disponibles.
Je suis prodondément atterré par ces nombreux commentaires négatifs sur l’entrée de la Turquie en Europe. Comment donc : un grand pays, puissant, laic, démocratique, jeune, progressant vers l’ouverture, en pleine croissance économique souhaite rejoindre et renforcer notre espace économique & politique et tout le monde serait contre ?
Ouvrez-un peu les yeux : les turcs sont des gens comme nous, qui aspirent comme nous tous à une vie meilleure, au développement, à la liberté et au bonheur. Certes ils peuvent avoir encore des progrès à faire, mais ils avancent dans le bon sens (peine de mort abolie de facto).
On ne peut pas promettre d’un coté une intégration sous conditions, et lorsque ces conditions sont remplies tergiverser et repousser indéfiniment leur main tendue. Que penseriez-vous si vous étiez nés en Turquie ? Accepteriez-vous de vous voir refuser l’entrée dans un espace de prospérité sous prétexte de votre religion, de votre géographie, de ce qui semble finalement être la peur de l’autre ?
L’Europe aurait beaucoup à gagner, s’enrichirait de la diversité d’un pays puissant et aspirant au développement économique et démocratique. Quel meilleur moyen d’endiguer les extrémismes, le choc des civilisations (auto-réalisateur) qu’en se tournant vers l’avenir, en donnant un message d’espoir au retentissement immense ?
Le monde musulman n’est pas l’ennemi de l’Europe. Acceptons les différences et enrichissons-nous dans la diversité vers un idéal commun.
Là est la grandeur de l’Europe, puissance pacifique (60 ans sans conflits, fait inoui dans l’histoire de notre continent, qui a lui seul lustifie l’intégration européenne), et cette intégration doit se poursuivre en intégrant la Turquie à moyen terme, puis en donnant à notre voisinage (Méditerranée) les moyens de se développer en partenaires. Il y a a tant d’espoirs et de potentiels autour de nous, de capital humain à développer.
Si nous ne le faisons pas, un jour la réalité du monde nous rattrappera. Profitons plutôt de cette chance !
Et voyons plus loin : ouvrez vos esprits, comprennez que le monde est riche dans sa diversité, que tout être humain peut nous apporter quelque chose, quelle que soit son origine, sa race, sa religion. Discours universaliste certes, mais réfléchissez un peu à ce que nous sommes ! Des êtres humains faits de la même chair, partageant le même ADN, avec les mêmes désirs, les mêmes espoirs, sur une même planète. Vivons avec le monde ! Partageons le bonheur ! Développons notre écoute de l’autre ! Admirons la diversité dans ce qui nous réunit tous, dans notre condition humaine, et profitions ce cette chance que nous avons de vivre, libres et ensembles. Liberté ! Egalité ! Fraternité ! Le slogan n’a pas vieilli.