Porter attention aux propos de la FNAIM en période de crise est une erreur. C’est un peu comme faire confiance à son conseiller financier pour qu’il vous préconise le meilleur taux et produit de placement. C’est une question de bon sens, on ne va pas à l’encontre de ses intérêts. Penser le contraire est une hérésie.
Le marché de l’immobilier fonctionne un peu comme les mentions des maisons de luxe, Paris->Londres->Francfort->Geneve->New York... Lorsqu’une de ces places est dépréciée par rapport aux autres, les capitaux s’y orientent pour acheter les plus belles adresses, puis médiatise parfois à l’appui de quelques stars qui peoplisent le lieu. Les prix s’emballent, il est temps de vendre pour acheter ailleurs. Tout ceci participe à l’entretient des variations du marché. C’est le même mécanisme qu’en bourse "on achète la rumeur, on vend à l’annonce".
Recemment c’était l’Espagne, puis Londres et enfin Paris... La seule distinction avec les habitudes passées a été l’avênement des Subprimes. Qui a été crée par les intermédiaires (banques et intermédiaires immobilier... qui ont voulu figer le cycle du marché dans l’espoir de voir monter les arbres jusqu’au ciel).
C’est pourquoi cette crise me semble plus profonde que les précédentes, puisque de ce fait les cycles se croisent et s’autoalimentent (conjonction et chronologie de crise : immobilière / financière -> Inflation MP -> qui vont engendrer une crise économique et psychologique. Habituellement l’immobilier est la valeur refuge, alors que cette fois, les actifs vont se déprécier dans le même temps que la crise économique va s’amplifier ce qui va renforcer l’impact psychologique avec une particularité bien spécifique.
En effet, la France n’est pas exempte de mécanisme de type Subprime ou du moins ayant les mêmes conséquences, nonobstant l’achat par certaines banques Francaise de titre adossés à des emprunts hypothécaires américain, soyons clair. L’augmentation des durées de prêts à 30 voir 40 ans, dans un marché immobilier qui va s’effondrer de 10 à 20% relayé par une crise économique, va créer le même mécanisme. En effet, même si les taux étaient très bas, de tels période d’emprunt n’ont pas permis aux acquéreurs de rembourser le moindre capital, mais uniquement des intérêts. Ce qui en cas de vente se solderait par une perte séche pour le vendeur.
Si la crise s’installe, nous pourrions donc nous aussi voir des saisies s’orchestrer par les banques. Le premier trimestre a vu le nombre de défaillance d’entreprise s’accroitre, mais plus préoccupant est l’accroissement du nombre des défaillances de paiement.
Avec le resserrement des crédits, l’augmentation des taux et une inflation sur les MP entretenue par les banques pour restructurer leurs capitaux et améliorer leur autofinancement. L’avenir risque d’être relativement contraignant pour ceux qui auront besoin de financement.
L’absence de management est souvent la conséquence d’une absence de vision stratégique de long terme ou d’une vision tout court ou de la possibilité d’en avoir une. Celles-ci sont alors portées par de simple notion budgétaire et de profit fixé par les actionnaires.
L’employé, le middle management... ne sont plus que des variables d’ajustement dans la tenue de ces objectifs, ce qui rend la planification de projet impossible, si ce n’est dans l’urgence. Ce qui ne s’inscrit plus dans un développement personnel dans une organisation, mais dans une tache à accomplir par le salarié. Véhicule de stress et de tension organique dans l’entreprise.
Le rapport économie / humain est alors le coeur même du déséquilibre et ne cessera de l’être sur le modèle actuel.
J’ai pour ma part souvent rencontré des dirigeants qui étaient là par le hasard d’une relation et qui n’avait aucune idée de la "direction à prendre", pas plus que d’une vision du devenir de l’entreprise. Les jongleurs d’organisation comme je les dénomme, font du personnel de leur entreprise de tels variables d’ajustement à leur propre incompétence que cela frise le chaos dans les rapports internes.
Heureusement, il y a toujours des salariés consciencieux qui sortent de leur fonction pour palier à leur niveau la désorganisation engendrée, mais au prix d’un stress colossal. Ces mêmes salariés se retrouvent souvent sous les feux des reproches pour avoir négligé leur fonction principale pendant quelques temps.
Pour les plus motivés ou ambitieux, cela ne les arrête pas et ils reproduisent le fait à la moindre occasion pour se sortir d’une organisation tayloriste trop aliénante. Pour les autres, ils se résignent rapidement.
Le "toujours plus" est à la base, comme tout excès des pires dérives et donc des plus forts antagonismes. Que celles-ci soient managériales, éthiques... Si un objectif peut être commun, la façon de l’atteindre est souvent loin d’être partagé par l’ensemble (peut être pas dans le monde de la pensée unique). Dans sa mise en oeuvre, mais surtout dans le bénéfice que chacun en tirera. Plus les dérives capitalistique et l’individualisme engendré s’accroitront et plus les tensions s’accentueront, jusqu’à la délocalisation.
Lorsque la productivité baisse (Stress, désorganisation...), il est plus simple de repartir de zéro avec du personnel moins payé, mais non rompu aux belles promesses de l’entreprise. Cette grande famille dont tout le monde peut profiter généreusement, dans laquelle il fait bon vivre, dans une ambiance conviviale ou les valeurs de chacun sont partagées par tous et dans laquelle on s’inquiète de votre bien être et de vos objectifs personnels.
Mais au détriment de tout ce qui fait l’homme, la famille et le bonheur de vivre.
Comment dans une société aussi individualiste que la notre, peut on encore croire à ces boniments, dans ce premier maillon d’exploitation qu’est l’entreprise. Peut on réellement penser que celle-ci puisse se soucier honnettement du bien être de ses salariés, de leurs ambitions ou désirs. Quelle temps et quel argent pourrait elle bien y consacrer. Devrait elle s’organiser ou se désorganiser pour le faire ?!
C’est pourquoi, à mon avis les modèles économiques/humains actuels courrent à leur déclin ou vers une rupture douloureuse. Mais par quoi seront ils remplacés, c’est la grande question. Dans tous les cas, le "Toujours plus" touchera ses limites avec les pénuries et le commerce de la rareté qui a commencé. Nous aurons alors des soucis bien moins matérialiste et beaucoup plus primaire, au delà des risques sécuritaire et climatique qu’ils engendreront du fait des grandes migrations.