Krokodilo

@Jean Dugenêt En généralisant, on bute toujours sur des exceptions : le traité des Pyrénées est bien postérieur au Moyen-âge. Effectivement, les frontières naturelles jouent un grand rôle, militaire et ethnique, mais la principauté de Catalogne a duré longtemps, même à cheval sur les Pyrénées, le facteur linguistique compensant la barrière géographique.

Sinon, trouvez-vous logique de soutenir un pays qui est un des deux suspects de la seule attaque militaire contre nous ? Je parle du gazoduc Nord-Stream II, bien sûr. Nos télés ne cessent de parler de « menace russe » contre nous ou contre l’Europe, alors que là il s’agit d’une véritable attaque, pas d’une menace ! Qu’aurait-on dit si Churchill avait livré des obus à Hitler ?!

@Jean Dugenêt Personnellement je pense que c’est exactement l’inverse : la Russie tire presque 10 fois plus d’obus, confirmé par le très pro-Ukraine Libé, et préfère profiter de sa supériorité en matière d’artillerie pour en faire une guerre d’usure en limitant leurs pertes (même si attaquer des villes fortifiées par les USA et l’UE est plus coûteux en hommes), tandis que Kiev minimise ses pertes officielles en ne déclarant pas tous ses morts ou ses déserteurs. Mais compte-tenu de la propagande, on ne saura la vérité qu’après la guerre.

@Jean Dugenêt J’ai déjà donné plusieurs fois des exemples concrets du fort antagonisme ethnique, préexistant à l’invasion, un sketch de Zélensky lui-même sur les bandéristes, et un épisode de sa série humoristique passée sur Arte et Netflix (3e épisode, saison 3) basé sur le côté mosaïque et sur le ressentiment est-ouest.
Récemment, sur LCI, qu’on ne peut accuser d’être pro-russe... un reportage montrait des médecins venus de l’Ukraine de l’ouest surpris et choqués qu’on ne les aime guère, obligés de camoufler leurs plaques d’immatriculation.
Bien sûr qu’une invasion peut forger ou souder un nationalisme, mais dans le même temps il renforce les haines. Les habitants du Donbass dont les enfants sont morts d’un bombardement ciblé sur la plage (2014) ou au marché à Donetsk (ciblé de 2014 à aujourd’hui sans objectif militaire) ne voudront jamais être réunis à l’Ukraine restante, sauf par la force et cela suppose une chute de Poutine, en supposant aussi qu’il ne soit pas remplacé par un plus radical. Et ceux en Ukraine qui préfèreraient être Russes se taisent, sinon ils se font tuer ou arrêter, comme c’est déjà arrivé. Sur LCI, la seule fois où j’ai entendu une réfugiée ukrainienne d’opposition, interviewée à son arrivée en gare, il y a eu un incident technique au bout d’une minute... Combien de Français savent que des dizaines de milliers d’Ukrainiens se sont réfugiés en... Russie ? Ou que la plupart des habitants ont des membres de leur famille dans les deux camps, comme durant la guerre d’Espagne — c’est une guerre USA-UE-Russie par proxy, mais aussi une guerre civile, absurde.

@Jean Dugenêt La formulation « Les Ukrainiens » ne veut rien dire tant les antagonismes ethniques sont forts, renforcés par le coup d’Etat, les lois linguistiques puis les massacres qui ont suivi, le conflit du Donbass pendant 7 ans, puis maintenant la guerre. Ce n’est pas un peuple uni par un sentiment national, cela n’a été un pays que quelques dizaines d’années, et encore n’y a t-il jamais existé une monnaie nationale, donc une souveraineté limitée. Zélensky n’est même plus président, son mandat est achevé depuis 6 mois, le pays est sous une sorte de loi martiale,dirigé par les ultra-nationalistes.