Pour ce qui est de l’indexation du salaire des dirigeants, je trouve que c’est une très mauvaise idée. Indexer les bas salaires grâce à des systèmes comme notre SMIC ou assédic peut parfaitement se concevoir, mais limiter les maxima non seulement est dissuasif envers les investissements (en deniers ou en années d’études) et prises de risques, mais c’est oublier que l’impôt sur les revenus salariaux permet à l’Etat de s’y retrouver en recettes fiscales. Plus les « mieux payés » gagnent, plus l’Etat remplit ses caisses.
Et remarquez surtout que nos fameux « parachutes dorés » qui font beaucoup couler d’encres, ont toujours été des scandales dus à des connivences entre Etat et dirigeants d’entreprises, là où l’Etat possède des parts dans le capital, et non pas le fait d’entreprises réellement concurrentielles où de toute façon les investisseurs privés et actionnaires ont leur mot à dire sur les salaires des dirigeants qui doivent se montrer méritants, à condition d’y intégrer des règles démocratiques.
Je dirais qu’il est en effet inexact de confondre libéralisme et capitalisme.
Le libéralisme s’entend sous deux volets différents, l’un politique l’autre économique, deux sphères poursuivant des objectifs à la fois contraires mais complémentaires, les évolutions économiques alimentant les progrès politiques (démocratiques), ne serait-ce qu’en permetant de produire les moyens d’instaurer des structures institutionnelles favorables aux libertés.
Quant au « capitalisme » il ne concerne pas directement la sphère politique. Il serait plus exactement un phénomène (de type création de richesses) qui se produit au niveau purement économique. C’est d’ailleurs pourquoi on peut dire qu’il appartient à la sphère politique d’instaurer des règles visant à le « moraliser » (pour employer une expression d’actualité).
Bien qu’issue d’un milieu ouvrier et fonctionnaire de l’Etat, je suis parvenue (à force de recul, d’expérience, d’observations et de recherches personnelles...) à comprendre quels sont les mécanismes qui régissent la prospérité d’un pays, phénomènes d’essence démocratique qui d’ailleurs se reproduisent aussi aux échelles européenne ou internationales. Si j’en suis arrivée à de telles convictions favorables au libéralisme ce n’est donc pas par esprit partisan mais par pur pragmatisme, ce qui est dialectiquement opposé à toute idéologie.
Inutile de vous dire que vous aurez beaucoup de mal à convaincre ceux qui, malheureusement majoritaires dans notre pays, préfèrent croire aux thèses socialistes et/ou étatistes, qui leur apportent bien plus de réconfort par leurs promesses démagogiques, et dont ils sont quotidiennement pétris par les médias français qui ne ratent pas une occasion de dénoncer les méfaits d’un « capitalisme » sauvage dont personne d’ailleurs ne songe à lui trouver une autre définition que celle décrétée par Marx, sur fond de « lutte des classes » pourtant largement périmée mais faisant toujours recette chez les paresseux d’esprit.
Plus facile pour le « monde d’en bas » d’adhérer aux thèses faussement rassurantes du partage et de la redistribution par l’Etat, que d’accepter qu’on aurait tout intérêt à savoir individuellement prendre ses responsabilités, travailler plus et accepter les risques inhérents à un monde pourtant nécessairement toujours en quête de progrès et d’innovation, faute de quoi il tomberait dans le néant.
C’est avec intérêt que je lirai vos articles, mais ne désespérez pas de la difficulté à se faire entendre tellement la propagande gôchiste fait rage et se répand insidieusement telle un cancer.
Je ferai juste remarquer à EXPAT que le libéralisme « pur » est par définition équitable puisque c’est sa vocation première que de libérer l’individu de toute oppression. Cette libération se veut d’abord au plan politique mais aussi économique, car difficile de dissocier élévation des niveaux « quantitatifs » de vie et élévation « qualitative » des libertés politiques (par l’état de Droit), l’un n’allant pas sans l’autre.
Dans les faits tout s’oppose à des répartitions équitables dans la mesure où ceux qui possèdent le « pouvoir » refusent systématiquement de le céder aux plus démunis. Tout est donc affaire de lutte, de combat, visant à rétablir les équilibres du moment. La sphère politique est là pour corriger, réguler les imperfections et injustices de la sphère économique dont le seul souci est de maintenir la « dynamique ». Tout est question d’équilibre entre ces deux sphères, mais dans notre pays c’est surtout le poids excédentaire du « politique » qui fait couler le navire.
« »Donc en gros le libéralisme c’est comme le communisme, une idéologie pleine de bonnes intentions mais qui n’a jamais été réellement appliquée.« »
Je fais remarquer à l’auteur de cette boutade, s’il veut bien s’intéresser aux véritables définitions des mots employés, que le libéralisme est le contraire d’une idéologie puisqu’il pari sur l’efficacité des « forces libres » de la nature agissant dans l’inconscient des individus (l’homo économicus) et non pas sur une priorité à donner à un « idéal factice » préconçu d’avance dans l’esprit d’un homo politicus rempli de bonnes intentions, classe gouvernante susceptible de tout maîtriser et tout régenter.