Pauvre Montaigne quand même. Lui qui est allé à la messe chaque jour de sa vie et est même mort au cours de la dernière, se voir traiter d’agnostique est assez original.
Et pour le citer dans ses Essais au chapitre 56 : "Tenant pour execrable, s’il se trouve chose ditte par moy ignorament ou
inadvertament contre les sainctes prescriptions de l’Eglise catholique,
apostolique et Romaine, en laquelle je meurs et en laquelle je suis nay"
Plus sérieusement, Montaigne est l’un des premiers écrivains à essayer de chercher une certaine objectivité, y compris par rapport à sa propre religion qu’il va critiquer sur le même plan que les autres et explorer le doute. En celà, il peut être vu comme le précurseur d’une certaine forme d’agnosticisme, il rejette totalement l’athéisme en revanche. Toutefois si son œuvre est non-catholique, voire laïque d’une certaine façon, le personnage, Montaigne, est profondément catholique. Ce n’est pas quelque chose qu’il dit explicitement dans ses livres, d’un côté ce n’est pas trop le sujet, bien qu’il en fasse mention. Sa fidélité à la foi romaine dans une région du croissant réformé et sa pratique religieuse, messe quotidienne,quand l’Église demande aux fidèles d’y venir le dimanche et aux fêtes, sont aussi des témoins d’une foi qui n’est pas seulement de façade.
Je connais également très bien le latin. Le passage de Dies dominicus à dimanche ne nécessite que la perte du redoublement de la syllabe en D et quelques modifications de prononciations qui en quelques siècles sont très loin d’être farfelus. Après votre explication de l’étymologie en DIM+ancillare donnant dimanche pourrait être également possible.
Elle le pourrait seulement, uniquement si on ne connaissait que la forme française, fixée depuis 2-3 siècles. La forme diemenche est attestée dans un grand nombre de manuscrit médiévaux. Pour ceux facilement consultables sur internet, on peut citer La Chronique universelle de Saint-Marien d’Auxerre : « Loeys, ses ainnez filx, fu couronnez à Rains, le prumier diemenche des Avanz ». Si vous voulez d’autres exemples du XII ou XIIIe siècle attestant cette forme, c’est assez facilement trouvable. Je peux fournir des centaines de références. Farfelu donc ?
Le mot intermédiaire existe bien et je doute que vous ayez des dictionnaires d’oc médiéval. C’est bien ça le problème de l’étymologiste amateur qui prend le mot actuel pour trouver son étymologie latine et ne cherche même pas ses formes intermédiaires. Or le français médiéval utilise le mot diemenche et de manière peut-être beaucoup plus significative l’expression die menche en deux mots pour dimanche.
Et celà réduit à néant votre proposition d’étymologie en DIM. En effet, vous ne pouvez expliquer l’apparition de la voyelle E, puis sa disparition et surtout, cela confirme la séparation nette entre la syllabe Di/die et plus loin le M et la suite.
« Cette thèse est démentie par toutes les églises chrétiennes qu’elles soient orthodoxe, arménienne, copte, romaine ou autre. » On aurait pu aussi ajouter : par tout les historiens et les spécialistes de l’antiquité. En fait il y a d’un côté les mensonges des vilaines Églises et de l’autre les amateurs de mystères divers, qui, en chevaliers modernes, viennent pourfendre tout ce qui a été trop longtemps caché. Qu’importe la scientificité des thèses, qu’importe la compréhension des mentalités de l’époque, qu’importe le regard critiques aux sources, qu’importe l’objectivité, tant que ça sert l’idée, c’est bon.
Mais bon, j’aurais appris au moins que le français n’était pas une langue latine et que ces messieurs de l’Académie étaient de bien piètres étymologistes pour oser prétendre que dimanche venait de dies dominicus par le français anciendiemenche
Et ? Il n’y a pas d’Eglise catholique encore au IVe et même si le christianisme est religion d’Etat au IV, il faut encore pas mal de siècle avant d’avoir la construction d’une institution structurée.
Vous oubliez aussi que Ambroise de Milan dont vous parlez excommunie Théodose pour avoir massacrer des païens à la suite de l’édit faisant du christianisme une religion d’Etat. Donc la mémoire sélective est bien de tout les côtés
Et surtout promulguer des édits est une chose, les faire appliquer est une autre. Et dans ce cas précis, vous saurez en quelques clics, puisque le monde actuel le permet, et en se renseignant sur quelques hérésies comme l’arianisme, le nestorianisme, le monophysisme... que l’application concrète n’a jamais été possible.
Ah j’oubliais en passant le fameux : « N’a-t-il pas dit lui même »Le Père est plus grand que moi" ? Cette
simple petite phrase suffirait à elle même pour anéantir tout ce qui a
été dit et construit sur la personne de Jésus ! Tout ça pour rien." C’est surtout une contradiction dans la théorie du complot de l’Eglise : elle aurait fait disparaitre des documents compromettants, mais ce aurait laissé ce genre de phrase a priori en contradiction avec son propre dogme ? N’est-ce pas absurde ?
Quand à la phrase en question, ce serait naïf de croire que personne ne l’ai vu, que l’Eglise ait construit un dogme officiel et que le premier quidam du XXe siècle arrive, trouve la phrase et fasse tout s’effondrer.