"J’ai bien compris que je peux télécharger ces films par l’intermédiaire
de la télévision, mais que télécharger ces mêmes œuvres par
l’intermédiaire d’internet fait de moi un flibustier."
La TV rémunère les auteurs, et se paie par la pub.
Donc, oui, même si c’est difficile à comprendre pour l’utilisateur, qui ne voit pas de différence entre enregistrer un programme TV ou radio, et télécharger un fichier Emule, il y a une grande différence !
L’auteur ne touche rien d’Emule, alors qu’il touche des droits de la TV et de la radio.
YouTube commence à reverser des recettes aux auteurs, mais c’est encore très faible.
Un auteur de série Web a touché 1500 euro de YouTube, pour 2 millions de vues.
1500 euro, cela permet seulement de payer 4 journées d’intermittent. On ne peut pas produire grand chose avec si peu.
« Vous voyez bien qu’on peut faire la différence entre les parasites et les gens honnêtes. Nous sommes donc bien d’accord. »
Dans toute profession il y a des parasites.
Il y a des profs qui répètent le même cours depuis 30 ans ; et il y a des profs consciencieux. Il y a des dentistes qui font du sale boulot, et il y a de bons dentistes... Certains plombiers sont des voleurs...
Le cinéma est plein de gens véreux, mais remettre en cause le droit d’auteur ou le principe des intermédiaires, c’est détruire beaucoup de bons projets.
Les gens véreux s’en sortiront toujours, en faisant autre chose...
« Le meilleur film, c’est celui qui a le plus de figurants ? »
A ce sujet, il faut répondre à ceux qui cherchent à tout prix à baisser le coût de production de l’art, pour justifier l’abandon des droits d’exploitation,
que le corollaire c’est un licenciement massif dans le milieu culturel.
Si l’on décide qu’il ne faut plus consacrer plusieurs millions pour produire un film, des dizaines de milliers d’emplois vont disparaître.
Ils iront pointer au chômage, ou seront pompistes, ou vendeurs de hamburgers ?
Quel beau modèle de société vous proposez !
Je pense pour ma part qu’une société qui permet à des dizaines de milliers de personnes de vivre d’une activité artistique, est une plus belle société que celle qui les renvoie à des emplois matériels.
Vous proposez des licenciements en masse dans les studios et les sociétés de production.
Allez faire la même chose chez les fonctionnaires, et vous verrez comme vous serez reçu !
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Par ailleurs,
L’absence de droit d’auteur sous l’Ancien Régime avait pour condition l’absence de droit du travail :
un orchestre n’avait pas le même coût social qu’aujourd’hui.
Produire sur scène un opéra de Mozart était moins coûteux en charges
qu’aujourd’hui.
Dans les coûts de production d’un film, une part importante revient
au financement des charges sociales, chose inconnue quand le droit
d’auteur n’existait pas, puisqu’il n’y avait pas non plus de charges
sociales à l’époque, ni de salaire syndical avec minimum garanti.