« Il n’est point de secret que le temps ne révèle » (Racine, Britannicus, acte IV, scène 4). Pourquoi ? Parce qu’il n’est point de secret dont on ne finisse par trouver l’usage.
Notons que les occasions de nuire à Sarkozy n’ont pas manquées. D’autres moments étaient bien plus propices à des révélations. C’est peut-être ce que Sarkozy aurait dû dire.
Il a préféré défier le bon sens, comme on le fait pour montrer que l’on est hors d’atteinte. Le paradoxe du secret impossible est évident : il ne fait qu’exhiber l’immunité présidentielle. Danse du ventre provocante, sous le voile transparent de la raison d’Etat.
Il est possible que l’hypothèse des juges soit partiellement fausse. Mais il est assez improbable qu’elle soit entièrement fondée sur des documents falsifiés et des faux témoignages. Sarkozy fait rarement une erreur. Mais quand il en fait une, elle est de taille.
Michel Drouet donne une idée juste de la défaillance de nos modes de représentation et de l’irresponsabilité du jeu politique. C’est très bien décrit. Reste à savoir en quoi tout cela, dans son évolution, peut se rapporter à l’image d’une lente agonie. Je ne vois pas à quel moment ou à quelle période de santé démocratique le titre fait allusion.
Et puis, en parcourrant AgoraVox, on voit bien que le monde civique n’est pas moins défaillant que le monde politique. Pour compléter le tableau de la démocratie, il faudrait faire une critique tout aussi sévère de l’opinion.
Vieille citation : "Israël a un an pour détruire les installations nucléaires iraniennes,
sinon il risque d’être la cible d’une attaque à l’arme atomique de la
part de l’Iran", a estimé Shavtaï Shavit, l’ancien chef du Mossad, le
service secret israélien, dans une interview au Sunday Telegraph, il y a un an, à quelques jour près.
Ce n’est pas le Mossad qui parle, et cela ne date pas d’hier.
Le Mossad en tant que tel, en revanche, n’a pas l’habitude de « prévenir » de quoi que ce soit. Les experts israéliens ( de l’INSS) , par ailleurs, publient des analyses dans lesquelles ils situent l’acquisition de la puissance nucléaire par l’Iran en 2014 au plus tôt. Ils expliquent aussi très bien en quoi la réélection d’Ahmadinedjad leur est favorable :
"From Israel’s perspective, the picture is simpler. It is true that internal change in Iran and a moderation of the regime are in Israel’s
interest. However, it is clear that no significant change in the
Iranian system is on the horizon, and even had Mousavi been elected he
would have continued to lead Iran’s nuclear program and the hostile policy towards Israel. Therefore, Israel has a certain advantage in Ahmadinejad’s reelection. With Ahmadinejad as president, it is easier for Israel
to explain the significance of the Iranian threat, and there is less
chance that the American administration or the European governments
will be tempted to believe that it is possible to achieve a
comprehensive deal on the Iranian nuclear issue. "
C’est une très bonne chose, d’avoir montré qu’il n’existe pas d’informations fiables permettant d’affirmer que les élections iraniennes ont été entachées d’irrégularités. Encore faut-il ajouter que c’est le doute qui doit prévaloir, et non la conviction inverse.
Nous en faisons l’expérience à chacune de nos élections, en France : il y a toujours des irrégularités, des plaintes par centaines, et des condamnations (la dernière, il y a quelques jours, invalide l’élection du Sénateur Dassault (UMP) à la mairie de Cormeille en Essonne). Dans une démocratie normale, toutes les élections donnent lieu à des irrégularités, qui font l’objet d’instructions et de jugements des tribunaux administratifs.
Il serait étrange d’en venir à prétendre qu’en Iran, un pays qui compte 70 millions d’habitants, il est impossible que se produisent des irrégularités électorales. « 646 » cas serait un score normal, à la française. Reste à savoir quel sera le sort judiciaire des plaintes. Il faut une bonne séparation des pouvoirs, dans une démocratie.
On voit bien en quoi, j’espère, l’article de Philou017 n’est pas tout à fait neutre.
Alors, mon cher Buildfreedom, le slogan, c’est toujours « ou bien la démocratie interne, ou bien l’efficacité » ?
Lorsque, aux municipales, pour être sûr d’obtenir le remboursement des frais de
campagne, on ne propose des listes indépendantes qu’à 15%
de l’électorat, on renonce à rivaliser avec les scores nationaux des partis
qui s’efforcent d’être présents partout. C’est ce qu’on appelle une
capitulation sans combat. En très rase campagne.
En « optimisant » sa présence électorale, on se prive aussi de
pouvoir mesurer ses progrès, au niveau national, d’une élection à
l’autre. Que cela ne vous empêche pas de faire des comparaisons partout
où c’est possible, mon cher Buildfreedom, notamment dans les 268 villes
de plus de 10 000 habitants où des listes du MoDem ont été présentées
lors des municipales de mars 2008. A mon avis, vous devriez constater
une érosion moyenne d’environ 1%.
Cette stabilité quantitative dissimule peut-être une importante
recomposition interne de l’électorat. Moins d’éleveurs de chèvres. Plus
de petits commerçants. En tout cas, moins d’éleveurs de chèvres
pédophiles, et plus de petits commerçants paranoïaques.
Mais ce n’est pas le score, le problème. C’est le rang. Il va désormais falloir lutter contre le tripartisme. Ça se complique.