Commentaire sympa, riche d’info et qui dit la vérité ineffaçable du vécu ; ça documente mieux qu’un article de journaleux. Et ça s’applique aussi bien à Montpellier, Tours ou Dijon.
Bonsoir,
l’argument selon lequel si on est réélu c’est qu’on fait du bon travail ne tient pas. D’une part depuis quand le vote remplace une appréciation scientifique ou objective et argumentée ? d’autre part il serait naif de croire qu’un vote s’obtient par la seule vertu : une grande part (trop grande : elle disparaîtrait avec le principe du mandat unique non renouvelable successivement) de l’activité d’un élu est consacrée à se faire réelire à coups de pub, de journal municipal « pluriel » (mon oeil), de sourires aux petits vieux, de séduction des employés municipaux 3 mois avant les élections, d’achat des voix par « achat » de conseillers flattés qu’on leur propose de figurer sur la liste, conseillers qui ne conseillent plus rien depuis longtemps mais qui représentent ça oui des réseaux, des « communautés » , des groupes de pression etc. Les politiciens s’y entendent pour faire voter le peuple dans le sens du vent, eux qui calculent cyniquement quelle frange de l’électorat risque de verser pour ou contre eux et comment ils doivent la faire « basculer » inversement. Ces même politiciens, souvent incultes, qui monopolsent la parole sociale et croient tout mieux connaître et percevoir que leur prochain (pêché d’orgueil et pêché d’ignorance cumulés).
Interrogeons-nous pour savoir comment des citoyens arrivent, à Nantes ou ailleurs, à « droite » ou à « gauche » (la belle affaire quand il y a tant de similitudes !) à approuver et reconduire leur maire (qui n’est pas même élu au suffrage direct !!). Le renouveler lui et sa petite liste alors que le chomage est à 17%, la cantine à 4,50 euros (et même pas bio), les impôts record, les écoles dans la misère, les jeunes à l’abandon, la transparence zéro et que le type votre maire bien aimé (plus rarement une femme pardi) dépense chaque jour, comme il respire et sans plus avoir la mesure de son geste, en votre nom 20, 50 ou 100 millions d’euros ?
Si on en arrive là c’est bien qu’il y a des mécanismes qui nous empêchent de voir la réalité, qui de citoyens nous transforment en électeurs. Sans compter que M. le Maire est de plus en plus souvent « élu » avec 51% des voix de 40% de votants... Au total cela ne fait pas beaucoup de citoyens à le reconduire.
Pas mal de choses sont dirait-on à reprendre. Rénover le niveau municipal (et l’intercommunal) est bien le premier échelon à entreprendre pour renouveler notre démocratie moribonde.
Bonsoir,
merci pour cet article plutôt informé et qui brosse un intéressant panorama d’ensemble d’une confiscation démocratique somme toute ordinaire. Nombreux parallèles avec des villes telles que Montpellier. Ce qui n’a rien de rassurant. Donc mandat unique et non renouvelable successivement = impératif ainsi que la consultation obligatoire des habitants pour tout projet supérieur à un seuil de surface (40 ha ?) ou financier (100 ME ?). De même devrait-on mettre en place des mécanismes de saisie d’instances de contrôle et de saisie des citoyens dès que l’endettement, les hausses d’impôts dépassent un seuil raisonnable... Une garantie supplémentaire contre la confiscation démocratique et pour permettre un renouvellement des élus qui corresponde à la société civile d’une ville : la suppression de scrutins de liste ou du moins la faculté d’avoir des élus sur des listes partielles (à compter par exemple de 10 ou de 25% des conseillers). Allez en effet monter une liste de 61 conseillers et -ières... seuls les grands partis, les gros clans, les réseaux d’entrepreneurs, les loges etc sont en mesure de le faire. Ils ont bel et bien confisqué la démocratie. Et le vote devient une rigolade : ils se sont cooptés, ont marchandé et en plus ils nous demandent d’approuver leurs bidouillages sordides ! Il y a du travail pour une rénovation démocratique réelle.
Marvejols
(je suis peut-être comme beaucoup qui lisent « riot » à l’anglaise : rebellion, ça ne déplaît pas complètement pour le MoDem..).
J’ai apprécié vos articles précédents, de même celui-ci. Toutefois je me permettrais 2 remarques (en souhaitant que vous puissiez répondre à la seconde).
- la scholastique procédait par couple (nature/culture, art/nature, juste/péché etc) ce qui avait pour effet d’enchasser la pensée de la complexité dans des cadres simples et manichéens (on avait tort ou raison, on était pieux ou blasphème, enfant de Dieu ou sorcière à brûler etc.). Avec ArcheoUDF et Néo-MoDem il me semble que vous cédez à cette facilité « journalistique » du manichéisme. Je ne trouve pas le couple archéo/néo soit un concept opératoire pour décrypter quelque pan que ce soit de la réalité du MoDem en gestation. On vous reconnaîtra toutefois d’être parmi les rares à pratiquer in vitro la clinique du MoDem, l’ethnologie de sa naissance (je me demande parfois où sont les ethnologues en France qui observent tout sauf ce genre de phénomènes : ils en laissent beaucoup trop aux journalistes).
- L’expression « Néo-MoDem » ne me plaît guère : elle est employée par les adhérents et sympathisants de ce mouvement, spontanément et de concert avec des équivalents, des concepts flous tels que « les nouveaux », « les MoDem », les « MoDem démocratiques », les « vrais MoDems »... rien à voir avec « celles et ceux qui n’ont soutenu ni Bayrou aux présidentielles ni les candidats du MoDem pendant les législatives, mais qui trouvent subitement chez les « démocrates » un havre avec des bittes d’amarrages à... leur service. »
Vous fondez là sur quelques oiseaux rares qui vous auront frappé et vous dissimulent la masse des Modems. Les « Néo-MoDem » ont voté Bayrou et cela se sent tant par leur parole que par leur silence dans des assemblées « conviviales » convenues et toutes empreintes d’UDFitude. C’est en général à ce moment là qu’ils indiquent avoir adhéré au MoDem et non à l’UDF. Je crains que vous n’ayez avec cette lecture curieuse et rare des « Néo-MoDem » été victime d’un biais d’échantillonnage (un biais sans doute parisien ?).