Héhé, pas le temps de tourner la page que déjà nouveau chapitre, récup de Sarko, nouveau traité illico, o combien de dénouements possibles, palpitant tout ça, je n’en décolle plus...
Avant que le givre de la vitre ne nous y colle le nez, gardons un peu de recul et attendons un peu voir. Je ne vais pas prendre la défense de Jeussey, mais de son propos, car je le rejoins complètement :
« Quelle que soit l’issue du référendum qui se déroule en Grande-Bretagne, c’est le camp du « in » qui sera vainqueur. »
J’ai du mal à croire que je cite le Figaro... mais bon, qu’importe le pécheur, qu’importe le prêcheur :
« Quel texte encadre la sortie éventuelle du Royaume-Uni ?
L’article 50 du traité de Lisbonne entré en vigueur en 2009, définit le processus de retrait volontaire d’un État membre de l’UE. Selon cet article - qui n’a jusque-là jamais été appliqué - une fois la demande de retrait officialisée, les négociations doivent durer au maximum deux ans. « À la lumière des orientations du Conseil européen, l’Union négocie et conclut avec cet État un accord fixant les modalités de son retrait, en tenant compte du cadre de ses relations futures avec l’Union »,prévoit le texte. L’accord doit ensuite être approuvé par le Conseil européen, à la majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen. Si aucun accord n’est trouvé au bout de deux ans, soit les 27 pays membres de l’UE s’accordent à l’unanimité pour prolonger les négociations - ce qui paraît compliqué -, soit la Grande-Bretagne quitte l’UE sans accord.
[...]
Selon The Times, un haut représentant britannique a récemment prévenu qu’il faudrait peut-être une dizaine d’années au Royaume-Uni pour reprendre la main sur les politiques financière, agricole, de santé, de travail... »
Allez, ca nous laisse encore une belle épopée, et surement quelques hivers pour faire provision d’un cache-nez.
Non à Trump, non à Hillary… Tout se passe comme si on voulait discréditer la démocratie bipartisane à l’américaine, laquelle pourtant n’est sans doute pas démocratique, mais fonctionne à merveille. Pourquoi ? À quoi joue la caste dirigeante des USA ?
Je suis loin d’être spécialiste du fonctionnement politique USA, mais par déduction, je vais essayer d’apporter quelques réponses, et toutes critiques seront les bienvenues.
- Le troisième candidat aux US « prend des voix » à celui des deux candidats dont il est le plus proche. En 2000 cela donna Bush et parait-il que déjà en 1912, Wilson doit ainsi son élection à Roosevelt. En France, Jojo a dit adieu suite au même éclatement d’une simple alternative gauche/droite. On pourrait envisager qu’un Sanders permettrait ainsi de faire passer l’improbable Trump.
- Aux USA comme en France, on peut observer une décrédibilisation grossière et croissante de la classe politique, décrédibilisation médiatisée par un appareil pourtant censuré. Nos pantins ne parlent pas anglais, n’ont pas de charisme, sont ouvertement déconnectés du monde, et n’ont pas de face suite à leurs promesses.
- L’anti-jeu « socialiste » ou « démocrate », l’ouverte radicalisation des partis de droite à tendance chauviniste-raciste, jouant tous capitaliste à fond, tend à donner raison à Agor&Acri quand il parle de jalonnage. Je pense que toute volonté de pouvoir et d’influence cherche à trouver sa limite, et se demande s’il y en a une au fameux « plus c’est gros plus ca passe. »
- Apparemment il y en a une pour certains, qui sont frappés par ce tableau. Mais on constate qu’effectivement c’était très bien pensé. Les masses sont certes de plus en plus dégoutés par leurs représentants, mais il en résulte surtout des clivages au sein même du peuple, des tendances à l’abstention passive où aux votes de protestation comme fin en soi de préoccupation politique, et surtout l’on se chamaille plus entre ouvriers et patrons, fils de blancs et fils d’immigrés, prolo et petits bourges, qu’entre Peuple et Etat. De plus, tant que la décrédibilisation est un message porté au sein même de l’appareil politique, elle reste une pensée « in » et évite de penser « out ». Voilà peut-être pourquoi le juste slogan UMPS scandé par le FN est relayé, et voilà peut-être aussi pourquoi il y aura un troisième homme inéligible aux States.
@Jeussey de Sourcesûre Chouette article et chouette tableau, et je parie que ces semaines te donneront raison. Mais bon, avec une pièce ainsi pipée, je ne te félicite pas.
Je vous rejoins totalement, il est clair que le capitalisme trône au-dessus des différentes entités politiques.
Quant à l’issue, il me semble que nous en sommes à stagner un peu sur la première étape (je préfère en trois mots prise-de-conscience) et il semble que le poison de débilisation agisse plus vite que l’antidote, mais restons optimiste : selon nos anciens nous sommes de bien sérieux jeunes, et la faim arrive. Quant à s’unir avec les peuples du monde entier, je partage votre amour, mais préparons-nous à beaucoup de colère.