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Maximilien Depontailler

Maximilien Depontailler

Conseiller politique

Tableau de bord

  • Premier article le 11/04/2007
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Derniers commentaires



  • Maximilien Depontailler Maximilien 12 avril 2007 11:32

    Merci Père Samuel pour cette vision des choses un peu radicale.

    J’aurais une question : est-ce là la position officielle de l’Église Catholique vis à vis de la religion musulmane ?

    Je ne sais pas qui est André Durand, dont je n’ai trouvé aucune biographie, pas même sur le site Internet de l’Harmattan,la maison d’édition de son livre, où la page qui lui est consacrée est vide.

    Je vous interpelle enfin sur la relation entre l’Église catholique et la démocratie. Selon le livre « La démocratie dans la vision de l’Eglise catholique (Democracy in the vision of the Catholic Church) » écrit par Monseigneur Roland MINNERATH, professeur d’Université, membre de l’Académie pontificale des sciences sociales, et archevêque de Dijon depuis mars 2004, « l’idée de démocratie comme philosophie politique était familière aux théologiens du Moyen Age, chez qui se rencontrent la pensée biblique et la pensée politique antique. La démocratie comme système de gouvernement n’a été abordée de façon positive dans les textes officiels du magistère catholique que récemment. Car la démocratie est à la fois système et valeur, et les papes du XIXe siècle ont voulu critiquer, plus que des régimes particuliers, la confusion entre le mode de désignation des gouvernants et l’origine de l’autorité. De même, plus qu’un système électif, les papes soutiennent, dans le dernier demi-siècle, la fondation du pouvoir d’État sur l’État de droit. Promouvant la dignité de la personne et l’autonomie de la société civile suivant la loi morale naturelle, la pensée de l’Église catholique témoigne ainsi d’une évidente continuité. »

    En d’autres termes, la démocratie a été longtemps perçue comme une menace à l’autorité de l’Église catholique puisqu’elle s’opposait au pouvoir divin. Et l’Église catholique a agit autant qu’elle le pouvait pour conserver son emprise sur la société. On sait fort bien les bons rapports qu’entretenait l’Église catholique avec les royautés. Sans parler d’une certaine complaisance envers des régimes dictatoriaux, fascistes ou nazis.

    Même lorsque la démocratie s’est instaurée, l’Église catholique a voulu imposer sa vision de la société : le Québec en sait quelque chose, lui qui est devenu laïc seulement dans les années 1960 avec la Révolution tranquille. Avant cela, l’Église contrôlait tout : les hôpitaux, les écoles, la morale publique, et influençait fortement la culture, la démographie, les moeurs.

    Cela n’a pas empêché la démocratie et la séparation des Églises et de l’État de triompher.

    Je ne sous-estime pas la menace qu’un retour du religieux (toutes confessions confondues) pourraient faire peser sur la laïcité et la démocratie. Mais si la chrétienté à ses extrémistes, l’Islam a aussi ses modérés.



  • Maximilien Depontailler Maximilien Depontailler 11 avril 2007 21:54

    L’accommodement raisonnable a été en effet contesté par la petite ville de Hérouxville. Était-ce juste ? j’en doute.

    Il s’agit là d’écraser une mouche avec un missile. D’abord parce qu’il n’y a qu’un seul immigrant noir dans cette ville de 1338 habitants. Ensuite parce que toutes les mesures énoncées dans les nouvelles « normes de vie » de la ville sont toutes à connotation anti-musulmane. Or, des individus de toutes confessions (même catholique) ont, à un moment où un autre, souhaité bénéficier d’accommodements au Canada.

    Il est vrai que la société québécoise, hommes politiques compris, ont peut-être eu un moment de flottement face à une situation somme toute assez récente. Cela justifie-t-il qu’une ville, qui n’est même pas directement concernée par le problème, réagisse de manière aussi drastique et partiale ?



  • Maximilien Depontailler Maximilien Depontailler 11 avril 2007 20:55

    Bien sûr que je m’en souviens ! Et le Premier Ministre de l’Ontario a tranché : c’est contraire aux valeurs et aux principes du Canada. Il n’y aura donc pas de tribunal islamique en Ontario.

    Il faut être ferme et intraitable lorsque cela s’impose. En l’occurence, cette demande dépassait toutes les bornes ! La réaction du politique a été juste.

    Faut-il pour autant être systématique ? Je crois davantage au pragmatisme.



  • Maximilien Depontailler Maximilien Depontailler 11 avril 2007 20:35

    Pour avoir vécu en France pendant mes trente premières années, je crois donc avoir ressenti et compris ce que sont le centralisme étatique français et l’homogénéité citoyenne qui est à la base de l’esprit Républicain (ceci dit sans critique excessive pour un système qui a ses avantages).

    Je suis d’accord avec nombre d’entre vous et c’est ce que mon article dit : si nous voulons accepter certaines différences, il convient d’abord d’affirmer ce que nous sommes, nos valeurs, nos principes, nos règles et notre droit. Ils ne sont pas négociables. Et ils doivent être compris et respectés. Toutefois, des accommodements peuvent être examinés au cas par cas, dans le respect de ces fondamentaux.

    Le floutage du visage de Mahomet est un accommodement inadmissible et c’est ce qui m’a fait réagir. C’est accepter de soumettre la liberté d’expression à une idéologie religieuse.

    Mais je maintiens que ce n’est pas parce que nos règles et nos valeurs sont mises sous pression par des activistes souvent extrémistes que nous devons supprimer toute idée d’accommodement (encore une fois dans le respect de nos valeurs) pour les personnes modérées et/ou qui en auraient besoins (personnes handicapées, malades, âgées, etc.)

    Charge à nous, à nos tribunaux, à notre Parlement de faire la juste part des choses, d’être fermes et intraitables pour les uns, ouverts et conciliants pour les autres... en préservant toujours, dans un cas comme dans l’autre, nos principes, nos valeurs et notre droit.



  • Maximilien Depontailler Maximilien Depontailler 11 avril 2007 16:33

    Certes il existe une différence entre la République française, une et indivisible, et le Canada qui se revendique comme société multiculturelle (qui est différent du communautarisme américain). Toutefois, l’accommodement raisonnable doit être accordé par une Commission des droits de la personne, ou par un tribunal ou, ultimement, par le législateur. De plus, un accommodement raisonnable peut-être temporaire. Enfin, un accommodement n’est pas que religieux.

    Il ne s’agit donc pas à des joueurs de foot d’imposer leurs propres règles en fonction de leurs envies, mais il s’agit d’intégrer toutes les différences qu’une société peut porter (handicaps, âges, maladies, etc) aux règles générales en acceptant des modifications non substancielles pour le groupe mais capitales pour le nouveau joueur. Ainsi, un élève non-voyant dont le chien est admis en classe, une personne handicapée qui doit être acoompagnée dans un isoloir pour voter, un malentendant qui demandera des conditions de travail adaptées, etc.

    Selon www.educaloi.qc.ca, au sens juridique, l’accommodement raisonnable est une conséquence du droit à l’égalité et à la protection contre la discrimination. C’est une mesure corrective qui vise à assurer qu’une personne puisse avoir accès aux mêmes emplois, établissements ou services que les autres, peu importe ses caractéristiques personnelles : âge, handicap, religion, langue, etc. Fait à souligner, l’accommodement raisonnable est fait en faveur d’un ou de plusieurs individus précis et non d’un groupe.

    Un accommodement n’est « raisonnable » que s’il n’impose pas une contrainte excessive à l’organisme ou à l’entreprise concerné. Par exemple, une personne non-voyante pourrait demander la traduction en braille des fonctions de l’ascenseur qu’elle utilise pour se rendre à son bureau et à celui de son superviseur. Mais elle ne pourrait pas le demander pour tous les ascenseurs de tous les immeubles de la compagnie qui l’emploie. Une telle mesure demanderait trop de temps et d’argent pour le bénéfice d’une seule personne.

    Il est vrai que la question de l’accommodement est devenu plus problématique avec les demandes émanant de groupes religieux, toutes tendances confondues. Un catholique, par exemple, avait demandé un accommodement à son employeur pour ne pas travailler le dimanche, jour de prière. Cela lui a été refusé, car il a été démontré qu’il était croyant mais non pratiquant.

    L’accommodement est une souplesse apportée à une société pour garantir le respect des droits de chacun. Mais cela peut être aussi le moyen de réaffirmer les valeurs fondamentales d’une société en refusant des accommodements au nom de principes universels.

    C’est une alternative entre l’uniformité absolue de la République française et le communautarisme américain.

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