Vous demandez comment concilier ces deux demandes ? C’est simple : la question n’existe pas.
Personne n’a dit qu’il faut faire plaisir à tous les intégristes en France. Au contraire, il faut profiter de demandes spécifiques d’accommodements pour affirmer les valeurs de la République comme l’égalité homme-femme qui est non négociable. Quant au respect de la laïcité, c’est évident ! Et qaunt à l’adaptation des nouveaux arrivants aux valeurs du pays d’accueil, c’est une nécessité ! Mais vous dites « adaptation » (ce en quoi je suis d’accord) et non « assimilation ».
Je rappelle qu’un accommodement n’est « raisonnable » que s’il n’impose pas une contrainte excessive à l’organisme ou à l’entreprise ou à la collectivité concernée. En plus, lorsqu’un accommodement est accordé, il l’est pour un ou quelques individus et non un groupe. C’est du cas par cas.
Enfin, nous sommes bien les descendants des gaulois mais aussi de toutes les hordes de barbares essentiellement germaniques (Goths, Wisigoths, Huns, Francs, Germains, Avars, Vandales, etc.) Cela relativise l’idée de pureté n’est-ce pas ?
Tout d’abord je ne comprends pas le ton de votre commentaire.
J’ai proposé ma réflexion à Agoravox afin que mon analyse soit soumise à la critique des internautes. Je trouve qu’il est intéressant de comprendre comment chacun voit le monde et de confronter sa propre vision aux autres.
Je ne prétends pas à la Vérité absolue. J’exprime ma compréhension du monde, certainement imparfaite mais qui livre mes convictions, forgées au gré du temps, de lectures, de rencontres, de débats et d’expériences.
Je suis sensible aux arguments que l’on me soumet et je peux concéder avoir tort et changer ma vision des choses lorsque l’on me présente des arguments pertinents qui viennent réfuter mon interprétation.
Il n’y a rien dans cette démarche d’échange démocratique qui prenne les gens pour des imbéciles.
Par rapport à vos points :
1- Après vérification, le Directeur Général des Élections (DGE) a, en effet, pris cette décision pour accommoder les femmes musulmanes sans demande préalable de leur part. J’aurais du illustrer mon propos par un autre exemple. Vous vous souviendrez certainement d’Irene Waseem, qui avait porté plainte en 2003 après avoir quitté l’école Charlemagne (au Québec) parce que l’école lui refusait le droit de porter le voile musulman. Si mon exemple était incorrect, le fond du problème n’en demeure pas moins vrai : le port du voile s’est posé dans la société québécoise comme il s’est posé en France. J’ajoute, pour être complet que la porte-parole du groupe islamique canadien Cair Can estime que l’idée du DGE est intéressante, mais inutile. Sarah Elgazzar rappelle en effet que la plupart des femmes qui portent un niqab se dévoilent lorsqu’elles vont à la banque, à condition cependant que ce soit devant une autre femme.
2- Je suis en désaccord avec vous : imposer des fenêtres givrées à une salle d’entraînement sous prétexte que les femmes qui s’entrainent pourraient choquer une communauté religieuse (en l’occurrence des juifs hassidiques) viole l’égalité des sexes qui est un pilier de nos démocraties. Cela s’appelle un accommodement déraisonnable et non une entente de bon voisinage dont les femmes auraient à payer le prix, même symbolique.
3- Le kirpan est effectivement inutilisable mais vous savez certainement que c’est parce que la demande de cette famille sikhe a été étudiée par les tribunaux jusqu’à être portée devant la Cour Suprême. Et que c’est la Cour Suprême qui a accepté que le kirpan puisse être porté à l’école en conditionnant cette acceptation par l’obligation de mettre ce kirpan dans un fourreau de bois qui serait cousu.
La Cour Suprême avait confirmé la décision de la Cour Supérieure (qui avait été renversée en Cour d’Appel).
La Cour supérieure avait permis le port d’un kirpan métallique, mais en imposant au jeune Sikh de 12 ans des exigences de sécurité :
a) fourreau (étui du kirpan) en bois et non en métal pour ne pas être contondant (c’est-à-dire dur et potentiellement dangereux) ;
b) fourreau enveloppé et cousu dans une bandoulière portée sous les vêtements ;
c) interdiction pour l’adolescent de sortir son kirpan ;
d) possibilité pour l’école de vérifier le respect de ces conditions ;
e ) perte du droit au port du kirpan en cas de non-respect de ces conditions.
Il est important de rappeler que la Cour suprême ne reconnaît pas un droit collectif à la communauté Sikhe mais seulement un droit au petit garçon bénéficiaire. La politique de l’accommodement raisonnable implique d’étudier la situation des individus au cas par cas.
Personne ne me demande de comprendre les autres mais c’est un désir personnel (un choix libre) et puis je considère que mieux nous nous comprendrons mutuellement mieux nous apprendrons à vivre ensemble dans le même monde.
L’obscurantisme et l’ignorance sont les semences des guerres.
Voilà enfin la phrase intéressante : « quand t’es dans un pays occidental, t’es plus dans un pays religieux »
Cette phrase illustre ce que je disais : de nos jours en occident (notamment), nous faisons une différence entre ce qui est de nature publique, et donc laïque, et ce qui est de nature privée où l’on est libre de croire au Dieu que l’on veut ou de ne pas croire ou d’être agnostique.
Dans d’autres parties du monde, on considère que la religion doit être autant présente dans la chose publique que dans la vie privée. Qu’une société ne peut-être morale et avoir des moeurs acceptables sans la religion au sommet de la hiérarchie sociale.
Ce fut notre vision pendant des siècles en Europe. Et nous nous sommes rendus compte combien liberticide cela était.
Ce qui est fascinant, peut-être, c’est la peur que nous suscitons dans ces autres cultures. Il faut en tenir compte pour comprendre. La liberté, notre liberté, fait peur. L’absence de gardiens qui nous donneraient l’heure juste de la bonne morale fait peur. Ce que je ne sais pas c’est si cette peur est en relation avec la mort. Et si ces sociétés avaient peur de la sanction suprême ?