Article fort intéressant qui me ramène à des réflexions philosophiques que j’avais consignées sur mon blog en son temps, quant à l’appréhension que nous pouvons avoir de ce que nous appelons « la réalité » :
Si l’ on arrive à montrer que la connaissance est le fruit de la manière d’appréhender les choses par notre cerveau, alors nous ne sommes pas loin de pouvoir voyager dans tout l’univers instantanément. Cela repose la question de notre existence : réelle ou virtuelle ?
Quand on aura compris que l’existence de dieu n’est qu’une hypothèse et que les religions ne servent que des sectes qui définissent et appliquent des règles propres à leurs hypothèses, que donc l’humanité est au dessus de ces religions et ne s’y résument pas, on en aura forcément déduit que la notion de blasphème n’est qu’un outil dans les mains des prosélytes pour essayer d’affermir les positions qu’ils défendent.
Ainsi l’idée de combattre le blasphème est avant tout un atteinte aux libertés de conscience et d’expression des individus. Elle participe à faire croire que la religion est une notion universelle, et que tous doivent y adhérer. Elle participe à l’expansion des intégrismes.
Si je suis d’accord avec l’analyse de la situation, je ne partage pas le point de vue de l’article quant aux solutions à apporter à cette crise.
Notre gouvernement, soit par crainte d’apeurer les foules, soit par aveuglement, nous cache maintenant la véritable situation de la France. Mr Baroin s’évertue à noyer le poisson en nous parlant d’Europe, mais les Français qui ont un tant soit peu de jugeote ne s’y laissent pas prendre : la situation dans laquelle nous sommes ne dépend que de nous, et son évolution nous échappe. Certes il serait souhaitable de mettre en oeuvre une meilleure intégration de l’Europe, mais cela ne résoudra pas notre problème.
Sans être un grand économiste, il est patent que la France est entrée dans la spirale infernale où nous sommes incapables de maitriser l’augmentation de la dette et qui nous mène tout droit à la faillite, d’une part parce que les mesurettes que nous propose le gouvernement - et je comprends qu’il hésite à faire peur au peuple français, mais c’est pure démagogie - sont notoirement insuffisantes pour limiter nos dépenses et augmenter les ressources fiscales (dont le niveau est déjà intolérable), ensuite parce que nous sommes entrés en récession, et cela pour des raisons systémiques qui nous sont propres en grande partie, enfin parce que les intérêts de nos emprunts augmentent, qu’on le veuille ou non : notre note est bel et bien dégradée (et nous le méritons, n’est-ce pas ?), et si les agences de notation ne se sont pas encore exprimées, elles vont le faire dans les jours qui viennent. Elles, enfin les financiers américains, ou l’état fédéral, ce qui est la même chose, ont tout intérêt à nourrir la vision d’une Europe pourrie pour tenter de s’en sortir eux-mêmes (ce qui est d’ailleurs illusoire, mais c’est leur problème).
Comment imaginer que de financer de la dette par de la dette peut aboutir un jour à annuler cette dette ?
Schématiquement, la situation est la suivante : 50 milliards de remboursement de la dette financés tout juste par l’impôt sur le revenu, 100 milliards de remboursement du principal financés par les autres impôts directs, et environ 100 milliards de déficit supplémentaires par an, dont on voit mal comment il peut être ramené à 3% du PIB sous 2 ans (ce qui ferait encore 50 milliards quand même). Les chiffres sont arrondis, mais les ordres de grandeur sont là.
Pour sortir de cette spirale infernale, il n’existe plus maintenant qu’une solution pour la France, c’est de rembourser la dette. Et nous devrions le faire d’urgence pendant que le patrimoine des Français le permet encore ; dans un an, il est très vraisemblable que ce sera trop tard. Certes il s’agit d’un traitement extrêmement douloureux, mais après ce sacrifice (par exemple le remboursement par les assurances-vie des Français), notre indépendance serait totale : foin des agences de notation, un budget de l’état excédentaire (quelques 150 milliards par an), et de quoi financer le redémarrage de notre industrie… Bien sûr, cela fait mal au coeur de donner autant d’argent aux banques, mais nous les avons sollicitées pour nous endetter, n’est-ce pas ? Et puis, une action aussi brutale nous permettrait certainement de renégocier les taux d’intérêt, voire de les annuler. Cette procédure peut parfaitement s’appliquer sans sortir de l’Euro.
On peut retourner le problème dans tous les sens. Si nous ne le faisons pas, soit nous sommes contraints d’annuler la dette, c’est à dire acculés à la faillite (sortie de l’Euro, dévaluation massive, évasion des capitaux, faillite de nos banques, etc…), soit nous devenons dépendants des pays excédentaires, les grands en voie de développement (encore faudrait-ils qu’ils acceptent de nous renflouer). Dans les deux cas, nous perdrons notre statut de pays développé, avec ce que cela implique sur notre niveau de vie et les avantages sociaux qui y sont associés.
Avons-nous un gouvernement qui ait le courage d’affronter une telle situation et d’en proposer les vraies mesures correctives ?
"Du coup, la société française se morcellent en des centaines d’intérêts
particuliers et contradictoires qui ne peuvent que conduire aux
affrontements dans le plus grand intérêt du pouvoir en place qui pourra
mettre en place sa politique de contrôle de la population."
Absolument d’accord, c’est pourquoi Sarkozy affirme que le peuple a besoin de religion (voir son allocution de Latran et son bouquin sur les religions). Il devait savoir qu’il serait incapable de faire adhérer le peuple !