Râler pour obtenir des des avantages et moins de travail n’est pas une "revendication" spécifique du secteur public. Simplement, en France, le secteur public a plus de "liberté" pour se faire entendre étant donné son taux de syndicalisation plus important que dans le privé. Et puis nous pourrions discuter de la pertinence d’une telle revendication (débat philosophique de la valeur travail).
Vu la loi votée sur le temps de travail des cadres, il est aujourd’hui plus confortable de travailler dans le public (malgré la charge de travail aussi importante) que dans le privé, où le rapport de force est nettement plus défavorable pour le salarié (quoique face à une armées de députés souhaitant tout balancer, on se demande). Je plains, par exemple, par avance les salariés sous convention Syntec (que je cite plus haut), qui risquent de déchanter très vite. C’est bien là que je rejoins les conclusions de l’article.
Tout est dans le rapport de force. Si l’ensemble des secteurs d’activité en Frande disposait d’un taux de syndicalisation se rapprochant des pays nordiques (pour l’exemple), au delà des réflexes ou de la culture de la négociation
1. nous disposerions certainement de conditions de travail plus avantageuses (je rappelle au passage que les français ne travaillent pas moins que les autres, cf. un article récemment posté ici dont je ne retrouve plus l’adresse)
2. la revendication bruyante serait probablement nettement moins la norme, puisqu’une rééquilibration du rapport de force tendrait probablement vers un fonctionnement façon "dissuasion nucléaire" (comme IG Metall en Allemagne).
Par pitié, cela ne sert à rien de repartir sur une opposition stérile privé/public, alors que tout le monde est dans le même bateau.
Bref, il faut sortir des poncifs et creuser un peu plus le sujet. Ceci étant, sur le commentaire de la loi, je suis très proche de ce que l’article explique !
10 semaines de congés payés ? des faits, des chiffres ! pas d’affirmation gratuite. Je pourrais citer des conventions collectives dans certains secteurs, comme la banque, l’industrie pharmaceutique, certaines entreprises du secteur des médias, etc., qui ont autant de congés et d’avantages, voire même plus (quand d’autres dans le privé doivent "mendier" quelques menus avantages).
J’ai travaillé dans une société privée, héritiant d’une convention collective bancaire, qui donnait droit à 34 jours de congés payés, plus 11 jours de RTT, faîtes le calcul. Tout le monde n’est pas au régime (sec) Syntec par exemple.
Bref, opposer le privé au public en les présentant comme deux blocs monolithiques (et homogènes) fait montre d’une connaissance très partiale et partielle de la diversité des situations, surtout que je rappelle en passant que toutes les administrations, établissements, entreprises et opérateurs publics ne sont pas tous logés à la même enseigne en matière de contrat ou statut.
Le droit (au sens juridique) n’est pas le même pour un agent des caisses de sécu, un agent de l’état, d’un agent en collectivité, etc. Mais cela demande d’aller lire les textes, et qui le fait réellement ?
Il existe des glandeurs dans le secteur public, on en trouve aussi largement dans le privé. Ce n’est pas une question de nature de l’entité (privé ou public) mais de taille ou d’environnement. Allez faire un tour dans les grosses entreprises privés, où les employés sont noyés dans la masse, il est assez facile de trouver des placards, des niches de glande. Mais ça demande de réviser un peu un jugement tout construit sur des clichés largement martelés depuis des années.
Ainsi, cette loi ne s’attaque ni aux « grands patrons », qui ont adopté le « exploiter plus pour gagner plus », ni aux financiers, qui ont adopté le « mettre sur la paille plus pour des bonus en plus », ni aux salariés des services publics, qui en sont eux à « râler plus pour glander plus »
Et zut. Cet article était, jusqu’à la toute fin, factuel, précis et plutôt bien argumenté. il est dommage de voir une nouvelle fois stigmatiser les fonctionnaires, avec ce cliché sur la soi-disant glande qui y sévit.