Pour ce qui est des études je vous renvoie à celles de Monica Zilbovicius sur l’intégration sensorielle, vous les trouverez sur tous les « bons » sites concernant l’autisme.
Je pense que malheureusement vous n’approchez que de trés loin les réalités de l’autisme en france et les conséquences d’une exclusion par notre école de ces enfants. A savoir,la psychiatrie avec ces techniques du moyen-age comme le packing, l’enfermement, voir la déportation hors de france pour nombre d’entre eux. Les structures spécialisées sont effectivement nécessaires, mais elles doivent etre des structures éducatives, avec une réelle implication de l’éducation nationale qui a toujours délaissé ces enfants. Mais l’instruction spécialisée ne doit etre envisagée qu’aprés avoir réellement essayé de scolarisé ces enfants je le répète.
C’est enfants font parti de notre société avec leurs différences et leurs bizarreries. L’école est le premier lieu de confrontation avec la société, l’enfant ne devient un « enfant handicapé » que le jour ou il rentre à l’école. En le rejettant dés l’école maternelle, on le rejette pour toute sa vie.
Alors comment, en les prenant comme ils sont, en leur fixant des objectifs a leur portée, en regardant le chemin qu’ils ont parcouru plutot que celui qui le sépare des autres, en ayant juste la volonté de les inclure parmis les autres pour se dire qu’ils font parti de la même société et le faire admettre aux autres « futurs citoyens » qui sont vos èlèves et a qui vous devez désormais inculquer ces valeurs.
Nous n’avons jamais eu « d’illusion » de normalité, juste celle que nos enfants et les futurs adultes qu’ils seront pourrons vivre dans la même société que tout le monde.
Je pourrais à mon tour de vous proposer de vivre 24h/24 avec un enfant autiste et d’ainsi comparer nos difficultés, mais je ne le ferai pas, je remplis sans sourciller mon devoir de papa, remplissez donc celui d’enseignante.
Je me présente, je suis le président de la première association nationale de défense des droits à la scolarisation des enfants handicapés, « C’Est Mon Ecole A Moi Aussi ». Notre association s’est construite sur la base de la loi handicap du 11 février 2005. Dans ce cadre je ne peux m’empêcher de réagir à votre interview qui me pose problème à plusieurs niveaux.
- Premier point : Une loi existe, elle à un cadre précis, elle dit que « tout enfant handicapé a le droit à la scolarisation ». Je ne peux admettre que l’on fustige par la même une seule catégorie de handicap à savoir l’autisme !!!
Il est désormais admis dans quasiment tous les pays que l’autisme est bel et bien un handicap, et les études récentes le classeraient vraisemblablement dans la catégorie des handicaps sensoriels.
Un retour à la psychiatrisation de l’autisme est à mon avis inadmissible.
- Deuxième point : Essayer de remplacer dans votre discours le mot « autiste » par « noir » ou « homosexuel » et vous jugerai peut etre du caractère discriminatoire de vos propos envers une catégorie de population données.
- Troisième point : Mon association milite pour que la scolarisation en milieu ordinaire soit essayée pour TOUS les enfants handicapés, avec bien évidemment les moyens matériels et humains en conséquence(ce que vous n’avez pas eu). On ne peut préjuger de la réussite d’une scolarisation avant de l’avoir essayé avec le maximum de moyens et avec un temps de scolarisation digne de ce nom, ceci surtout en maternelle. Oui c’est de l’immersion, oui c’est difficile pour un enfant autiste de se retrouver dan une classe ordinaire. Mais la vie ne fait jamais de cadeau aux enfants autistes, et quoiqu’il arrive ce sera difficile pour lui, alors pas de fausse complaisance pour « sa souffrance », il n’en a pas besoin.
La loi est là, il faut l’appliquer, n’en déplaise a qui que ce soit, tout enfant français à le droit à sa chance, celà s’appelle l’école de la république !
Rappelez vous qu’un enfant autiste exclu de l’école est un enfant qui ira en « hôpital psychiatrique », appelez le « hôpital de jour » ou autre, c’est en « HÔPITAL PSYCHIATRIQUE » qu’il ira. Où il préparera tranquillement son existence entière en « HÔPITAL PSYCHIATRIQUE ». Alors faites attention à ce qui découle de vos propos, dont probablement vous ne mesurez pas l’ampleur à long terme. Les enseignants ont désormais un nouveau « devoir » intégrer les enfants handicapés, même autistes, il faudra si habituer. Intégrez cette notion à votre vie professionnelle et peut être que votre tache n’en sera que plus facile, car vous obtiendrez alors tout le soutien dont vous avez besoin de la part des parents.
Et s’il s’avère que la scolarisation en milieu ordinaire n’est effectivement pas la solution qui convient à l’enfant, on pourra avoir alors, enfin, le sentiment d’avoir donné toutes ses chances à cet enfant. L’orientation en milieu spécialisé sera alors évidente pour tout le monde, enseignants et parents, sans l’arrière pensée d’un immense gâchis !