Oufff, jeux de mots moisis sur les noms, « anti-France », francs-maçons, nouvel ordre mondial... c’est du lourd ! Je connaissais très peu Agoravox, je pensais naïvement qu’il était possible d’y discuter avec des gens de bonne volonté... C’est marrant (ou pas), en fait on se croirait sur un forum Yahoo. Bon, quelqu’un connaît un endroit où ça pue pas trop ?
« comment
manifeste-t-il son anti-impérialisme ? Par le souhait d’appartenir aux
Non-Alignés ? de sortir de l’OTAN ? boycott des relations avec Israel ?
Condamnation des interventions en Syrie, Libye ? Je n’ai rien entendu de tout
cela, j’ai meme entendu l’inverse sur l’Iran. »
Pas très
compliqué de trouver les réponses, ce qui laisse penser que vous ne
cherchez pas vraiment des réponses à des questions sincères et
légitimes, mais je vais continuer de faire comme si. Je ne suis pas au courant d’une quelconque position à l’égard des Non-Alignés. La sortie de l’OTAN figure dans le programme L’humain d’abord. Quel
serait l’intérêt de boycotter des relations (rompre des relations vous
vouliez dire ?) avec un pays dont on trouverait les positions ou les
agissements critiquables ? En quoi cela ferait-il avancer quoi que ce
soit ? Sauf avec des États dont il n’y aurait définitivement rien à
tirer, mais ce n’est pas le cas d’Israël. L’intervention en Libye a été soutenue dans un
premier temps, mais dénoncée lorsque l’OTAN a pris la relève dans la
gestion des opérations (très rapidement) et que celle-ci a choisi de
soutenir militairement un camp dans une guerre civile. Et le FDG dénonce
toute intervention en Syrie (« Personne n’aime les missionnaires armés
», disait Robespierre). Qu’avez-vous entendu sur l’Iran (lien ou autre SVP) ? Votre phrase n’est pas très claire... Mais comme disait quelqu’un, les positions des membres du FDG sont diverses.
« Enfin, pour l’UE,
le coup du « on veut changer l’UE de l’intérieur » est une
manipulation tres bien décrite par Asselineau ici, qui dure depuis 40 ans ou tout
le monde explique qu’il se bat « pour une autre Europe ». » Il y a une
différence colossale entre accompagner le tournant du libéralisme pour
mieux imprimer le mouvement vers une Europe sociale (stratégie du PS,
oui je sais c’est bizarre comme raisonnement) et essayer de renverser le
rapport de forces en Europe (stratégie du FDG), si c’est ce que vous
vouliez dire. Et à part de l’intérieur, comment pensez-vous changer les choses ? de l’extérieur ?
« Pourquoi
poser comme préalable d’avoir l’assentiment (dont on sait tres bien qu’il ne l’aura
pas) de 26 autres états ? » Encore une fois, renseignez-vous sérieusement, Mélenchon (entre autres) a eu des dizaines d’occasions d’expliquer la position du FDG.Le
FDG ne pose pas ce préalable. Les différents traités qui rendent
impossible une politique écosocialiste (L’humain d’abord pour faire
vite) sont signés, il n’est pas question de faire comme si ça n’était
pas le cas. Pour les contourner, une solution éminemment civilisée
existe : le vote. On demande donc au peuple s’il souhaite continuer de
les appliquer. Si oui, alors on continue. Si non, on arrive devant les
autres membres, forts de la légitimité populaire (qui vaut toutes les
signatures), et on annonce que le traité de Lisbonne (et maintenant le
TSCG) sont suspendus en France. Les autres pays ne sont pas nos ennemis, d’autres pays peuvent approuver, des alliances sont possibles,
et il ne faut pas oublier non plus que même si une partie d’entre eux
sont dirigés par des libéraux, ils ont aussi une gauche radicale qui se trouverait renforcée... le rapport de forces serait sensiblement modifié en Europe.
Pour ce qui est du qualificatif « maréchaliste » pour désigner ceux qui refusent la lutte, vous auriez préféré « versaillais », c’est ça ? C’est un problème de mot ?
Je vais essayer de répondre aussi brièvement que possible aux questions
posées par l’auteur de l’article, mais franchement ça part mal avec une
phrase comme : « la promptitude du FDG à qualifier quiconque parle de
souveraineté ou de
nation, de « fascistes », « crypto-fascistes », « Pétainistes (1) » ». Le FDG
n’a aucun mal à parler de la nation (« refonder la république est une
manière de refonder la nation », et puis il évoque souvent la révolution
de 1789, où la notion de nation n’était pas totalement absente) ; quant
au souverainisme, ce contre quoi se bat le FDG, à travers le TSCG par
exemple, n’est pas tant un abandon de souveraineté qu’un abandon de
démocratie en dépossédant le parlement de l’une de ses raisons
historiques d’être : l’élaboration du budget. Autre chose : Mélenchon
n’est pas « farouchement opposé au catholicisme »
(ça n’aurait aucun sens), mais au mélange de la religion et de la
politique. Affirmer cela comme vous le faites disqualifie pas mal votre
propos. Mais venons-en aux questions posées par l’auteur.
Le FDG soutient la révolution bolivarienne (une application de la
révolution citoyenne correspondant à un pays donné à une époque donnée),
ce qui ne signifie pas qu’il adhère à toutes les prises de positions de
ses dirigeants. Ceci répond à 2 des questions : la politique internationale et le rapport à la religion.
Il
a déjà été expliqué moult fois que Chavez voit les relations
internationales pour une bonne part à travers le prisme de
l’anti-impérialisme. Cette position peut largement s’expliquer pour ce
qui est de l’Amérique latine vu le lourd passif des États-Unis dans
cette région du monde (et pas que dans les années 1970-1980 : les
États-Unis ont largement cautionné/encouragé/facilité la tentative de
coup d’État de 2002 contre Chavez), mais du coup provoque une vision des
choses particulière qui ne correspond certainement pas à celle du FDG :
les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément mes amis. En gros, si
le FDG partage l’anti-impérialisme de Chavez, il n’en partage pas toutes
les conclusions que ce dernier en tire.
C’est à peu près le même
raisonnement pour ce qui est de la place de la religion. La religion
n’est pas perçue de la même manière en France et au Venezuela (histoires
et contexte géopolitique différents), il y a donc des approches
différentes.
Sur l’Europe, le FDG ne souhaite pas la sortie de
l’UE : il considère que l’UE détermine, impulse et conduit une politique
économique libérale contraire aux intérêts du peuple ; ce n’est pas une fatalité mais le résultat d’un
rapport de forces. Ce rapport de forces peut être inversé (par les
luttes sociales, par le vote), et il faut essayer de faire reculer les
idées qui animent l’UE à travers ses bras armés (la Commission, la BCE)
avant d’abdiquer et de partir se coucher sous le tapis. La France est la
2e économie, 2e territoire et 2e population de la 1re zone économique
du monde, on peut donc légitimement estimer qu’elle a son mot à dire.