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Commentaire de ndama

sur Mélenchon et Chávez : l'étrange soutien d'un impérialiste à un révolutionaire


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ndama 10 octobre 2012 11:01

Je vais essayer de répondre aussi brièvement que possible aux questions posées par l’auteur de l’article, mais franchement ça part mal avec une phrase comme : « la promptitude du FDG à qualifier quiconque parle de souveraineté ou de nation, de « fascistes », « crypto-fascistes », « Pétainistes (1) » ». Le FDG n’a aucun mal à parler de la nation (« refonder la république est une manière de refonder la nation », et puis il évoque souvent la révolution de 1789, où la notion de nation n’était pas totalement absente) ; quant au souverainisme, ce contre quoi se bat le FDG, à travers le TSCG par exemple, n’est pas tant un abandon de souveraineté qu’un abandon de démocratie en dépossédant le parlement de l’une de ses raisons historiques d’être : l’élaboration du budget. Autre chose : Mélenchon n’est pas « farouchement opposé au catholicisme » (ça n’aurait aucun sens), mais au mélange de la religion et de la politique. Affirmer cela comme vous le faites disqualifie pas mal votre propos. Mais venons-en aux questions posées par l’auteur.

Le FDG soutient la révolution bolivarienne (une application de la révolution citoyenne correspondant à un pays donné à une époque donnée), ce qui ne signifie pas qu’il adhère à toutes les prises de positions de ses dirigeants. Ceci répond à 2 des questions : la politique internationale et le rapport à la religion.

Il a déjà été expliqué moult fois que Chavez voit les relations internationales pour une bonne part à travers le prisme de l’anti-impérialisme. Cette position peut largement s’expliquer pour ce qui est de l’Amérique latine vu le lourd passif des États-Unis dans cette région du monde (et pas que dans les années 1970-1980 : les États-Unis ont largement cautionné/encouragé/facilité la tentative de coup d’État de 2002 contre Chavez), mais du coup provoque une vision des choses particulière qui ne correspond certainement pas à celle du FDG : les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément mes amis. En gros, si le FDG partage l’anti-impérialisme de Chavez, il n’en partage pas toutes les conclusions que ce dernier en tire.

C’est à peu près le même raisonnement pour ce qui est de la place de la religion. La religion n’est pas perçue de la même manière en France et au Venezuela (histoires et contexte géopolitique différents), il y a donc des approches différentes.

Sur l’Europe, le FDG ne souhaite pas la sortie de l’UE : il considère que l’UE détermine, impulse et conduit une politique économique libérale contraire aux intérêts du peuple ; ce n’est pas une fatalité mais le résultat d’un rapport de forces. Ce rapport de forces peut être inversé (par les luttes sociales, par le vote), et il faut essayer de faire reculer les idées qui animent l’UE à travers ses bras armés (la Commission, la BCE) avant d’abdiquer et de partir se coucher sous le tapis. La France est la 2e économie, 2e territoire et 2e population de la 1re zone économique du monde, on peut donc légitimement estimer qu’elle a son mot à dire.


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