Je vais essayer de répondre aussi brièvement que possible aux questions
posées par l’auteur de l’article, mais franchement ça part mal avec une
phrase comme : « la promptitude du FDG à qualifier quiconque parle de
souveraineté ou de
nation, de « fascistes », « crypto-fascistes », « Pétainistes (1) » ». Le FDG
n’a aucun mal à parler de la nation (« refonder la république est une
manière de refonder la nation », et puis il évoque souvent la révolution
de 1789, où la notion de nation n’était pas totalement absente) ; quant
au souverainisme, ce contre quoi se bat le FDG, à travers le TSCG par
exemple, n’est pas tant un abandon de souveraineté qu’un abandon de
démocratie en dépossédant le parlement de l’une de ses raisons
historiques d’être : l’élaboration du budget. Autre chose : Mélenchon
n’est pas « farouchement opposé au catholicisme »
(ça n’aurait aucun sens), mais au mélange de la religion et de la
politique. Affirmer cela comme vous le faites disqualifie pas mal votre
propos. Mais venons-en aux questions posées par l’auteur.
Le FDG soutient la révolution bolivarienne (une application de la
révolution citoyenne correspondant à un pays donné à une époque donnée),
ce qui ne signifie pas qu’il adhère à toutes les prises de positions de
ses dirigeants. Ceci répond à 2 des questions : la politique internationale et le rapport à la religion.
Il
a déjà été expliqué moult fois que Chavez voit les relations
internationales pour une bonne part à travers le prisme de
l’anti-impérialisme. Cette position peut largement s’expliquer pour ce
qui est de l’Amérique latine vu le lourd passif des États-Unis dans
cette région du monde (et pas que dans les années 1970-1980 : les
États-Unis ont largement cautionné/encouragé/facilité la tentative de
coup d’État de 2002 contre Chavez), mais du coup provoque une vision des
choses particulière qui ne correspond certainement pas à celle du FDG :
les ennemis de mes ennemis ne sont pas forcément mes amis. En gros, si
le FDG partage l’anti-impérialisme de Chavez, il n’en partage pas toutes
les conclusions que ce dernier en tire.
C’est à peu près le même
raisonnement pour ce qui est de la place de la religion. La religion
n’est pas perçue de la même manière en France et au Venezuela (histoires
et contexte géopolitique différents), il y a donc des approches
différentes.
Sur l’Europe, le FDG ne souhaite pas la sortie de
l’UE : il considère que l’UE détermine, impulse et conduit une politique
économique libérale contraire aux intérêts du peuple ; ce n’est pas une fatalité mais le résultat d’un
rapport de forces. Ce rapport de forces peut être inversé (par les
luttes sociales, par le vote), et il faut essayer de faire reculer les
idées qui animent l’UE à travers ses bras armés (la Commission, la BCE)
avant d’abdiquer et de partir se coucher sous le tapis. La France est la
2e économie, 2e territoire et 2e population de la 1re zone économique
du monde, on peut donc légitimement estimer qu’elle a son mot à dire.