Et puisque vous affirmez que « La langue française est une langue magnifique » ( ... « et menacée », c’est une blague ?!?), je cite un passage de votre prose :
« Le libéralisme livré à lui-même c’est l’individualisme et le court ’termisme’ c’est-à-dire le plus grand profit individuel le plus vite possible. Cette idéologie, car c’en est une au même titre que le libertarisme’ et l’anarchie, qui exclut les interventionnismes, est insoutenable sans un cadre politique, structurel, social. Sans cet encadrement, le libéralisme n’est que capitalisme sauvage, autophage, suicidaire : c’est ce qu’on peut appeler l’ultra libéralisme, expression niée par les interventionnistes de droite qui se prétendent libéraux comme on l’a vu et parce qu’ils mènent effectivement une politique insoutenable également. La redistribution de gauche est peut-être contestable mais elle ne se prétend pas libérale. »
Qu’est-ce qu’il y a de magnifique dans cette langue que vous écrivez ? Je trouve plutôt cette langue affligeante. Mais peut-être que ce n’est pas du français, mais plutôt de la langue de bois, ou de la langue politico-administrative.
Si le français est une langue menacée, c’est aussi par vous. Mais peut-être serait-il plus exact de dire que le français est une langue morte.
C’est plutôt vous qui faites preuve de duplicité. Citez-vous en entier, tant qu’à faire !
Je doute qu’il soit possible de discuter. Vous avez la langue de bois jacobine, sauce melenchonnienne, pleine d’auto-satisfaction et peu sujète au doute cartésien (ou autre).
Je doute également que vous appreniez un jour l’esperanto, c’est juste un effet de style de votre part, comme je doute que Melenchon apprenne un jour l’arabe.
On n’écrit pas « Breizh atao », mais « Breiz atao », et BZH est l’abbréviation de Breizh, qui est le nom de la Bretagne en breton, comme Fr est l’abbréviation de France.
Il n’y a pas besoin de s’intéresser au breton, au tibétain, ou aux langues minoritaires en générale, pour trouver Melenchon sectaire.
Et puisque vous parlez de langues unifiées artificielles, vous en parlez déjà deux, la langue de bois et le français !
Roparz Hemon s’intéressait également à l’esperanto, au point d’en avoir écrit une (modeste) grammaire et un (modeste) dictionnaire. Si vous vous intéressez vraiment à l’esperanto, ça vous fait au moins un point commun avec lui !
Votre position sur la langue bretonne est celle d’un jacobin, rien de nouveau sous le soleil.
La cause du breton n’est pas plus archaïque ou stupide que la cause du français, qui n’est pas une langue plus magnifique que les autres, sauf pour un esprit étroit et sectaire franco-centré.
Mélenchon est un sectaire, et ceux qui ont vu ses positions sur le Tibet ne peuvent pas maintenant ne pas le savoir. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir des supportaires sur internet, et notamment sur Agoravox.
Et une lettre de Jean-Yves Le Drian à un premier ministre :
Langues régionales : J.-Y. Le Drian demande le droit à l’Experimentation au gouvernement Fillon Rennes, le 6 mai 2008
Le Gouvernement effectuera demain une déclaration sur les langues régionales qui sera suivie d’un débat.
Pour Jean-Yves Le Drian, ce débat à l’Assemblée nationale est l’occasion de solliciter le droit à l’expérimentation inscrit dans la Constitution afin de développer et mettre en œuvre une politique linguistique en adéquation avec les attentes des Bretons.
Texte complet du courrier transmis ce jour à F. Fillon, Premier ministre
« Monsieur le Premier Ministre,
De débats en amendements, la question des langues régionales est récurrente mais sa situation est malheureusement chaque jour de plus en plus critique. Depuis la signature de la Charte européenne des langues régionales et ou minoritaires le 7 mai 1999, la situation n’a pas évolué et même dans certains cas des blocages administratifs n’ont pas permis le développement des langues régionales : non ouverture de classes, articulation école élémentaire et collège non organisée, crédits spécifiques en baisse. Ce ne sont là que quelques exemples.
Vous comprendrez que l’organisation du débat sur les langues régionales ce mercredi à l’Assemblée Nationale est une étape importante et je veux y voir là le début d’un nouveau processus permettant la reconnaissance de la diversité linguistique en France. J’ai cependant la conviction que cette question serait plus audible et efficace si elle était gérée d’une façon globale et pragmatique à l’échelle régionale, au plus près des enjeux et des locuteurs.
À son niveau, dans la limite de ses compétences et de son budget, le Conseil régional de Bretagne a mis en œuvre le « plan de politique linguistique » voté à l’unanimité en décembre 2004. Ainsi, qu’il s’agisse de soutenir les filières d’enseignement, des formations pour adultes, du développement des usages des langues régionales dans les médias, du soutien à l’édition et l’expression culturelle en breton et gallo, la politique volontariste de la Région a un coût et surtout des limites inhérentes aux moyens et compétences dont elle dispose.
Cette année, nous fêterons en Bretagne les 30 ans de la Charte Culturelle présentée par Valéry Giscard d’Estaing. Alors que l’Unesco annonce l’année internationale des langues, il me semble opportun de franchir un nouveau cap et de donner un nouvel élan au bilinguisme en Bretagne.
Dans ce contexte, j’ai l’honneur de vous demander le droit à l’expérimentation inscrit dans la Constitution afin de développer et mettre en œuvre une politique linguistique en adéquation avec les attentes des Bretons.
Je vous prie de croire, Monsieur le Premier Ministre, à l’assurance de mes respectueuses salutations.
Jean-Yves Le Drian »
Les langues régionales ne sont plus un sujet tabou au Parlement Le 7 mai prochain, l’Assemblée Nationale débattra en effet ouvertement de la place de nos langues régionales dans notre pays. Nous nous réjouissons que François Fillon respecte ainsi l’engagement qu’il avait pris. Finies les embuscades et les coups de main législatifs pour que ce sujet soit abordé pendant quelques petites minutes volées dans l’hémicycle. Fini le tabou. Pour la première fois, le 7 mai, la représentation nationale débattra en séance publique de la place des langues régionales dans notre pays. C’est une très grande satisfaction qui nécessite un grand coup de chapeau à tout ceux qui se mobilisent sur ce sujet. Ce débat dépasse souvent la situation des seuls locuteurs, il parle au cœur des Français.
Mais pour que ce débat passionnant ne soit pas l’occasion de tirades passionnelles dénonçant une prétendue atteinte à l’unité nationale, nous devons nous traiter en égaux et en finir avec l’ignorance des histoires locales, la suffisance d’un certain parisianisme, la condescendance, l’agressivité de ceux qui tolèrent un folklore, mais réprouvent l’expression d’une identité.
La France, défenseur des identités et cultures minoritaires ou menacées dans le monde, choisira-t-elle « l’année internationale des langues » pour faire enfin une place à ses langues régionales ?
Il est temps de sortir des clichés faciles et méprisants que certains répètent à l’envi dès que ceux qui sont attachés à leur identité culturelle s’expriment. Que l’on cesse à chaque fois que nous souhaitons faire reconnaître nos patrimoines linguistiques locaux de nous agiter le mistigri de la fin de l’unité française ! Aimer parler alsacien, basque, breton, flamand, gallo, occitan ou provençal et vouloir transmettre ces langues, ce n’est pas trahir la France mais c’est l’aimer et l’enrichir ! Non, les langues régionales n’ont rien à voir avec le patois, elles sont le fruit d’une histoire et d’une culture qui, souvent, fondent l’histoire de notre pays. Comment construire l’avenir de notre pays en reniant ses fondements ? L’unité n’est pas l’unicité. Connaissez-vous une famille dont les membres sont absolument identiques ? Et même si cette famille existait, trouveriez cela très sain ? Nous ne sommes pas des clones. L’égalité n’est pas l’uniformité, nous estimons au contraire que les différences contribuent à l’affirmation d’une richesse culturelle commune.
Il y a 40 ans, le Général de Gaulle n’avait-il pas déclaré lui-même à Lyon et à Quimper que la construction de l’unité française était achevée et qu’il convenait de laisser s’exprimer les énergies locales ?
Les derniers militants de l’ultra-jacobinisme se trompent d’ailleurs de combat. Cet ultra-jacobinisme va contre l’intérêt de la Nation. Il est responsable de la radicalisation de certains de nos compatriotes. L’extrémisme des uns appelle et provoque l’extrémisme des autres. L’agressivité des uns provoque le repli sur soi et la violence qui prospèrent sur le terreau des incompréhensions.
Pour nous, ce débat du 7 mai ne peut pas être une parenthèse. Il s’inscrit dans le cadre des propos de Président de la République au cours de la campagne des élections présidentielles qui proposait « de réfléchir ensemble aux propositions très concrètes que l’on pourrait retenir pour sécuriser une fois pour toute la situation des langues régionales de France. »