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ocean

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  • ocean 10 novembre 2009 20:57

    je sais bien qu’il est de bon ton de ne pas aimer les américains, mais bon, vous savez ce qu’on dit : "les états-unis c’est le pays où quand les gens voient quelqu’un dans une belle voiture ils se demandent comment ils pourraient faire pour avoir la même, et la france c’est le pays où quand les gens voient quelqu’un dans une belle voiture ils se demandent comment ils pourraient faire pour l’empêcher de l’avoir"...

    je me rappelle aussi, quand on a supprimé les 1ères du métro au nom de « l’égalité républicaine », le type qui avait dit qu’on aurait mieux fait de supprimer les 2ndes !!

    il n’en reste pas moins que les français qui ont de la fortune paient le rsa et la cmu de ceux qui n’en ont pas, ainsi que les hôpitaux où tout le monde est soigné, et qu’une limite dans les plus-values ou un seuil dans les revenus des artistes ne pourra jamais être fixée autrement qu’arbitrairement c’est à dire au hasard.

    les diplômes de mon ami jean-claude ne l’ont pas payé à la hauteur de ses mérites puisqu’il est le premier à dire qu’il n’en a aucun. Saluons au passage son honnêteté intellectuelle ! lorsque je vois quelqu’un se vanter de ses mérites, je me demande toujours s’il aurait pu ne pas faire ce qu’il a fait, et la réponse est non, presqu’immanquablement. Essayez de vous poser cette question devant un exploit, vous verrez.

    pour l’immense majorité des lève-tôt qui se vantent de faire partie de ceux à qui le monde appartient comme dit le proverbe, le véritable héroïsme serait de se lever à midi.

    quant au foot, oui, on peut y voir un analphabète qui encaisse des millions pour taper dans une balle ; mais on peut aussi y voir un type qui s’approprie un enjeu qui ne lui appartient pas, en faisant le pari de réussir sans en être assuré, et les autres avoir assez de confiance pour le laisser prendre le risque, puis reprendre eux-même ce risque à la passe, et cette confiance et ce partage de risques, entre loupés assumés et belles réussites partagées, aboutir à la marque et à la victoire elle aussi partagée ; et pour ma part je trouve sensationnel que cela puisse être fait par un analphabète.

    faudra-t-il aussi supprimer les symboles ?

    nous aurons des occasions d’en reparler, paul !



  • ocean 10 novembre 2009 14:20

    alors il va nous falloir une très grande poubelle, paul ! car nous devrons y jeter :

    - toutes les ventes aux enchères (ebay, salles des ventes...) à interdire d’urgence parce qu’elles constituent le délit d’ « enrichissement sans cause », qui est puni par la loi et qu’elles procurent un argent qui n’est pas lié à un travail (l’argent de chaque surenchère successive n’est lié à aucun travail et il va direct dans la poche du vendeur)

    - la plus-value de la maison que je viens de vendre et que j’ai achetée il y a 20 ans (gain : 700 % en 20 ans, moins l’inflation, net d’impôt). Je dis ça pour la mienne, mais la poubelle devra aussi contenir les plus-values de tous ceux qui ont vu augmenter la valeur de leur maison, c’est à dire tous les propriétaires de france sans exception, vous-même peut-être inclus ! Je ne m’y sens pas prêt. Et vous ?

    - la fortune de gainsbourg. En effet, serge gainsbourg a toujours dit qu’il ne travaillait pas, que ses oeuvres sortaient de lui toutes seules et sans aucun effort. Je l’ai vu une fois dire à la télé « je n’ai jamais travaillé, j’ai toujours eu une scandaleuse facilité ».

    le fait de le dire était peut-être une provoc, mais le contenu était vrai, et ça saute aux oreilles quand on écoute sa musique. Et pourquoi « scandaleuse », serge ? pourquoi « scandaleuse » ?

    - les trois DEA de mon copain jean-claude. Un physicien. Surdoué. Il a passé tous ses certificats avec mention très bien, sauf un, où il a eu mention bien (comme quoi personne n’est parfait). Quand je lui ai demandé comment il avait fait il m’a répondu « je ne sais pas, j’ai rien fait. J’étais dans le fond de la classe, toujours au fond, au dernier rang, je dessinais pendant les cours, j’entendais au loin devant ce que disait le prof, et quand je sortais j’avais tout compris et je savais tout par coeur ».

    il ne parlait pas de scandale, mais il évoquait ceux qu’il voyait ramer pour des résultats moyens.

    - etc etc etc...

    avec la question de la valeur des choses, c’est également celle du mérite et celle de l’égalité, que vous posez. Valeur, mérite et égalité forment trois pôles d’un triangle qu’on ne peut pas dissocier.

    mais enfin, sans vouloir vous contredire, on ne peut pas dire que les toiles de picasso « sont des croûtes », pour la raison simple qu’elles n’en sont pas. Elles devraient peut-être en être ; on pourrait peut-être souhaiter qu’elles en soient ; elles en seront peut-être un jour ; mais elles n’en sont pas.

    la valeur de quelque chose n’est nulle part ailleurs que dans le regard qu’on y porte, paul, et cela est un fait que vous ne pourrez pas contourner.

    Tant qu’il restera sur la terre deux personnes pour penser que picasso est un génie, elles pourront continuer à se l’arracher à coups de millions. Vous et moi avons chez nous des objets qui ont grande valeur à nos yeux et qui pourtant n’en ont pour personne d’autre. Vous le pensez d’ailleurs aussi de picasso : baguette magique : vous en avez un ! c’est une croûte sans valeur, n’est-ce pas ? mettez-le donc à la poubelle !

    le seul bon argent est celui qui résulte d’un travail ? Très bien, et bonne chance pour définir ce que c’est qu’un travail.

    pensez-vous que les traders ne travaillent pas ? Parle-t-on de travail, ou de pénibilité ? « le seul bon argent est celui qui résulte d’un travail pénible » ? admettons. Et les DEA de jean-claude, à la poubelle ? bon, c’est vrai après tout, il ne les mérite pas, ce rat ! Maintenant, dans le gradient continu de dons qui permettent, dans la classe, d’obtenir le diplôme avec plus ou moins de facilité, dites-moi où vous placez la frontière entre ceux qui l’auront parce qu’ils en ont bavé et ceux qui ne l’auront pas parce que c’est trop facile pour eux.

    et notre poubelle devra encore être assez grande pour contenir tous les sports d’équipe : le foot, le rugby, l’alpinisme à plusieurs. Et aussi l’exploration spatiale habitée. Et la recherche scientifique où l’on engage des milliards. Et les conseils d’orientation que je donne à mon fiston. Sans oublier la pêche en haute mer !

    pourquoi tout cela à la poubelle ? parce que dans tout cela on retrouve le risque pris par quelqu’un avec quelque chose qui ne lui appartient pas en propre : le joueur de foot, le chef de cordée, le chef de projet à la nasa, le directeur de programme scientifique, moi avec mes conseils, le patron du chalutier, tous, nous prenons des risques avec des objets qui ne nous appartiennent pas. Et nous récidivons, malgré nos plantages !

    avez-vous lu « la société de confiance » de peyrefitte ?

    il y expose comment l’histoire montre que les sociétés qui ont connu la prospérité et la paix ont toujours été celles où régnait la confiance, et que la défiance de l’autre conduit toujours à la ruine et à la guerre.

    vous connaissez le groupe accor : il a été fondé et développé par deux hommes, pélisson et dubrule. Un jour, un journaliste leur demandait le secret de leur réussite. L’un des deux (je ne me rappelle pas lequel) a répondu : « nous nous sommes imposés au départ quelques règles imprescriptibles. Par exemple : toute décision doit être validée par les deux, on ne fait rien si on n’est pas tous les deux d’accord pour le faire. Si l’un des deux doute mais qu’il décide quand même de valider l’idée de l’autre et qu’ensute ça échoue, interdiction absolue de critiquer celui qui a eu l’idée ».

    c’est celle-là, paul, la vraie solidarité : celle du risque partagé, pris avec quelque chose qui n’appartient pas qu’à soi, et où chacun accepte qu’on peut ne pas réussir.

    c’est celle dont le foot et le rugby nous donnent tous les jours tant de belles images. Ce qui se trouve au centre du triangle valeur (de la chose) - mérite - égalité, c’est le concept de confiance.

    dans le risque partagé, on réussit le plus souvent, tout simplement parce que l’humain n’est pas fou et qu’il réfléchit quand même un peu de temps en temps. Mais quelque fois ça rate. Ca s’appelle un accident, il s’en est produit un avec les subprimes. Mais ce sont ces ratages qui font la valeur de toutes les fois où ça marche.



  • ocean 10 novembre 2009 03:47

    outch, paul !

    « le vol du trader est légal », même pour un breton, vous n’y allez pas avec le dos du clavier ! mais « voler », c’est « prendre pour soi, sans droit ni titre, quelque chose qui n’est pas à soi », et kerviel n’a rien volé !

    pour le convoyeur, à l’heure où j’écris, on a déjà retrouvé l’oseille. La sympathie admirative va-t-elle laisser la place à un « c’était bien essayé » un peu désappointé ou à un « essaye encore » plus ironique ? peu importe. Ce n’est pas de l’homme que vous parlez ni de son acte, c’est de la valeur des choses (si j’ai bien compris, et si non, dites-moi).

    votre article me donne à réfléchir. Je me demande si le point de vue que vous y développez ne serait pas fondé sur les axiomes de « bon sens » suivants :

    1/ le seul bon argent est celui qui résulte d’un travail, et tout autre argent est condamnable

    2/ nul ne doit prendre de risque avec ce qui ne lui appartient pas en propre

    3/ tout ce qui est gagné par l’un est nécessairement perdu par un autre (la somme des richesses est constante et tout enrichissement est dolosif, dans la suite de l’ami proudhon)

    or, je me demande aussi si ce ne serait pas sur de tels axiomes que se serait fondée une forme de bien-pensance contemporaine dans laquelle tout devrait se valoir, dans laquelle le risque ne devrait conduire qu’à plus d’agrément, dans laquelle toute acquisition (par autrui) serait un vol (contre moi bien sûr, et donc toute acquisition par moi un dédommagement minimal), faisant de chacun ce créditeur universel et éternel qu’on voit partout cultiver le doux état victimaire qui marque tant notre époque : « le petit dieu gavé-frustré, votant, consommateur ».

    parce qu’enfin, toute valeur est valeur d’échange, et l’échange n’est fondé que sur la désirabilité ; l’écrivain célèbre et l’écrivain que personne ne lit, la valeur des deux n’est nulle part ailleurs que dans le regard des autres. Vous savez bien qu’il n’y a pas de prix de vente, mais qu’il n’y a que des prix d’achat : la chose vaut (et ne vaut que) ce que quelqu’un est prêt à en donner à cet endroit-là et à ce moment-là.

    diriez-vous, paul, que l’augmentation de « valeur » que prend, jour après jour, l’objet déposé sur ebay, est un « enrichissement sans cause » ? Evidemment non ! cette valeur est un indicateur de désirabilité. Il en est de même de la valeur d’un pissarro ou des célèbres tournesols.

    au nom de quoi faudrait-il que seul le « travail » soit autorisé à produire de la valeur, alors que la valeur n’est qu’un indice de désirabilité personnel, et variable, et irrationnel, et sachant en plus que le travail est une chose fort difficile à définir, comme en témoigne tous les jours le droit qui s’y applique.

    si vous désirez quelque chose plus que moi, vous en offrirez plus, c’est aussi simple que ça.

    vous connaissez sûrement la répartie de picasso : à un critique qui lui demandait agressivement « combien de temps de travail y a-t-il dans ce dessin que vous vendez si cher ? », il avait répondu : « une vie ». Il avait raison, mais c’était encore trop peu dire : il aurait pu ajouter la vie de ses parents, les vies de ceux qui l’avaient influencé, les vies de ceux qui avaient construit ses environnements, celle de dora maar...

    au nom de quoi aurait-on quelque chose à reprocher à ceux qui suivaient le conseil que leur donnait le même picasso quand il les payait d’un chèque en leur disant « ne l’encaissez pas, il vaudra un jour plus que son montant » ?

    les forestiers ont une jolie formule : pour l’estimation d’une pièce plantée d’arbres qui pousseront si dieu veut, ils parlent de « valeur d’espérance ». Or, comparez la valeur de cette pièce d’arbres jeunes à ce qu’elle est devenue trente ans après lors de la coupe, et mettez en face de cette plus-value le coût de l’entretien, vous verrez que l’enrichissement est spectaculaire. Est-il scandaleux ? non. Et pourtant c’est bien dame nature qui a fait tout le boulot (si je puis me permettre !), ou presque.

    en dépit de ses gros doigts, de sa confortable limousine, et de sa manie de ne pas me faire confiance alors que je suis si doué pour l’argent comme chacun sait, le banquier n’est pas un voleur, ni un homme à abattre. Son métier est de permettre ou favoriser la création d’une richesse - de désirabilité - qui profitera d’abord à tout le monde. Trouvez-vous anormal que celui par qui tout le monde est enrichi soit le premier à en profiter ?

    confieriez-vous votre argent à un banquier pauvre ? moi non. S’il gagne, il ne me prend rien : il me fait gagner.

    je me rappelle avoir vu un jour au marché une femme acheter des bananes ; elle avait des parts dans une plantation, et lorsque la vendeuse lui a dit avec une grimace qu’elles étaient chères, la femme a répondu « tant mieux, c’est parce qu’elles sont chères que je peux en acheter », et chaque fois que j’y repense je ris encore de l’expression d’incompréhension de la vendeuse ! Et pourtant c’était vrai !

    pour remplir sa fonction d’enrichisseur, le banquier repère ce qui gagnera en désirabilité, et il le repère avant les autres. Cette anticipation est le coeur de son métier. Ensuite, il favorise l’augmentation de désirabilité, et se retire de ce qui perdra en désirabilité. Sa mission, sa fonction sociale sont celle-là. Sauf pensée magique mickey-bisounours, ceux qui lui confient leur argent le savent. On prend des risques, on en prend plus ou moins, plus ou moins longtemps.

    ce n’est pas un casino comme vous dites, car ces lois d’anticipation ne sont pas les lois du hasard qui seul règle les jeux d’argent.

    je crois que le malentendu vient de ce que l’enrichissement général produit par les banques n’est pas évidemment visible au grand jour, contrairement à la prime du trader. Ce qui est rétribué chez le trader, ce n’est nullement son audace, ni les risques qu’il prend avec l’argent qu’on lui a confié pour ça, ce qui est rétribué c’est l’enrichissement général qu’il produit.

    je suis frappé de voir que ceux qui savent anticiper la désirabilité attirent la haine s’ils en profitent de leur vivant, et l’admiration s’ils n’en profitent pas parce qu’ils ont eu raison trop tôt.

    tout le monde connaît l’anecdote de picasso au restaurant : le restaurateur l’a repéré, et lui demande s’il accepterait de laisser un dessin sur la nappe en papier. L’artiste s’exécute, mais ne signe pas. Le restaurateur admire, remercie, et demande si le maître pourrait signer l’oeuvre. Réponse de picasso : « non, j’achète le repas, je n’achète pas le restaurant ! »

    eh bien, ce picasso-là, on ne l’aime pas, alors qu’on aime pissarro mourant de froid dans la misère au milieu de ses chefs-d’oeuvre.

    pourquoi ?

    dans cette haine du riche, dans notre feinte croyance que pauvreté = pureté, j’aimerais être sûr qu’il y ait autre chose que de la jalousie et du dépit de nos insuffisances.



  • ocean 7 octobre 2009 17:28

    en entreprise, en matière d’évaluation des personnels, on pratique couramment, entre information et communication, une distinction fondée sur la factualisation, regardée comme critère d’incontestabilité.

    la contestabilité n’est pas une notion binaire : on ne peut pas dire que quelque chose est contestable ou pas, en réalité les choses sont plus ou moins contestables (sinon les avocats mettraient la clé sous le paillasson). Il existe un gradient de contestabilité.

    la factualisation peut donc être considérée - et c’est le cas dans l’éval des personnels - comme un repère d’inconstestabilité : plus on est factuel, moins on est contestable.

    « vous arrivez à 10 h. » c’est un fait qui ne peut pas se discuter facilement ; « vous arrivez en retard » ouvre déjà la voie à interprétation, « vous arrivez tard » est une opinion personnelle, et « vous avez vu l’heure ? » est une engueulade qui relève de l’affect. En factualisant de moins en moins, on passe progressivement de l’info à la com.

    pour clarifier le vocabulaire, toujours dans le contexte que j’évoque, on peut dire qu’avec « ça coûte 10 € » j’informe, et qu’avec « ça coûte pas cher » je communique. La communication est alors « une information orientée », comme dans « il fait froid » (vs « il fait 3°C »), ou dans « ils sont très nombreux ». « 2 millions de votationeurs », c’est de l’info, « mobilisation énorme », c’est de la com.

    que l’information et la communication soient toutes deux, comme vous le dites justement, un lien entre deux personnes, me semble de nature à permettre l’introduction du qualitatif, comme valeur ajoutée aux données qu’on échange : le QG opérationnel informe le ministère de la mort du soldat untel, mais le ministère ne transmettra pas telle quelle l’information à la famille : info dans un cas, com dans l’autre, et heureusement. Communiquer peut être tromper - le mensonge relève de la communication, pas de l’information - mais communiquer peut aussi humaniser.

    ce qui brouille les pistes, en fait, c’est que si l’information n’est pas en soi un objet politique (elle est neutre), le politique est si avide qu’il s’en empare immédiatement, toujours, de toutes les façons possibles, à toutes fins utiles, et à tout prix.



  • ocean 27 mai 2009 04:11

    @internaute : les pays d’amérique latine pas touchés ni de près ni de loin par la 2ème guerre mondiale... vous plaisantez ? l’argentine ? le brésil ?

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