Actias, je vous en conjure, ne regardez pas cette affaire par le petit bout de la lorgnette : le noeud du problème, c’est la mise en cause du principe démocratique, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice, le respect de la présomption d’innocence, le droit à l’équité, l’existence de contre pouvoirs. Et ceci concerne également le nord de la France. Quant au nationalisme corse, il est juste un des enfants turbulents du nationalisme français, dont l’affaire Colonna met en lueur quelques unes des pire pratiques !
Qui est légitime pour en parler ? Les flics de la DNAT et leur enquête lamentable, les juges de la 14ème section et leur dossier poubelle, les hauts fonctionnaires et leurs mensonges de cour de récréation, les journalistes, qui à l’exception d’une minorité dont l’excellent chroniqueur du Figaro, relaient des infos en bois avec un effort d’analyse proche de zéro, les intellectuels apparement tous au ski en ce moment, la classe politique et sa haute conscience démocratique apprise sur les bancs de l’ENA ? Rendons hommage au citoyen Eric Canton, qui met sa notoriété au service de la justice et défend ainsi tous les citoyens anonymes dont vous et moi !
"Merci Roseau. Je crois aux vertus de la parole et de l’honnêteté."
J’entends déjà les persiffleurs qui ne manqueront pas de critiquer la prise de position d’Eric Cantona, ce footballeur, déniant de fait à un citoyen le droit de s’exprimer en citoyen, peu importe la pertinence de son propos. Un régime ou la seule parole autorisée serait celle du pouvoir, de ses affidés et courtisans peut-il être qualifié de démocratique ?
Au sujet de Chevénement, ayant suivi professionellement les 2 procès Bonnet, il convient de citer 4 faits passés inaperçus :
- Lors de sa déposition, Chevénement , qui pouvait citer les noms de clients éminents de la paillote "chez Francis", avouaient par contre ne rien connaître de l’organigramme de la Préfecture, étonnant de la part d’un ministre de l’intérieur.
- Une fois ressuscité, en visite en Corse, il dit à Bonnet et à son staff, sur le tarmac de l’aéroport : "Jospin est trotskiste, nous sommes le dernier carré des républicains".
- Les frais de défense de Bonnet ont été pris en charge par son ministère mais pas ceux de Pardini, son secrétaire général.
- Enfin, la mission d’inspection des services a été confié à Limodin, intime de Bonnet.
Edifiant, non ?
Pour en finir avec ce personnage, n’oublions pas qu’il a sablé ostensiblement le champagne avec Marion lors de l’arrestation du commando, alors qu’un homme était mort.
Je ne peux que vous donner raison. Je n"attends de personne qu’il se prononce actuellement sur la culpabilité d’Yvan, mais sur les conditions dont est rendue la justice, et , sur ce problème crucial dans une prétendue démocratie, le silence des intellectuels me brise les oreilles. Il me semble qu’il y énormément à dire à propos du dossier Colonna.