Je ne peux qu’adhérer totalement à votre article. Mais ou sont donc les intellectuels français, si prompts à donner des leçons au monde entier ? Ou est le Zola du 21ème siècle ?...
Peut-être à la garden party de l’Elysée...
Croyez-vous vraiment Didier Vinolas naif à ce point ? Pensez-vous vraiment qu’il ne s’attendait pas aux réactions que son témoignage allait provoqué dans la meute des courtisans ?
- un président qui affirme ne pas avoir lu un courrier et qui reconnait ensuite ne pas l’avoir communiqué à la défense par souci d’honnêteté,
- un avocat général qui n’hésite pas à traiter publiquement un témoin de con "Comment réussir dans la vie quand on est con et pleurnichard ?",
- des contradicteurs essayant de le dénigrer, de le décrédibiliser, de l’humilier (aigri, fragile, dépressif, minable, sous marin socialo, etc.) par tous les moyens,
- des journalistes, qui pour la plupart semblent rassurés que son témoignage soit minimisé,
- un avocat de la partie civile pour lequel travaille le fils de la victime (averti de la teneur de la déposition, rappelons-le) qui semblait avoir avalé une arête de poisson le vendredi soir et a rajeuni de 10 ans le lundi matin, sans parler de l’intervention expresse d’un porte parole de l’Elysée.
Tout ça ressemble fort à l’action concertée d’une meute, non ?
Qui peut croire, dans ces conditions, qu’il aurait été possible à Monsieur Vignolas de parler alors qu’il dépendait encore du ministère de l’intérieur ? Monsieur Vignolas, qui seul a compris que les honneurs sont le plus court chemin vers le déshonneur.
Avez-vous lu le compte rendu de l’audition de Didier Vinolas, vendredi soir ? Ce haut fonctionnaire prétend à la barre avoir transmis l’identité de deux personnes susceptibles d’avoir participé à l’attentat de Pietrosella aux autorités ainsi qu’à la partie civile, et pourtant celà n’a déclenché aucune investigation. Ajouté aux errements de l’enquête, de l’instruction, les pressions diverses et variées sur les témoins, le refus de témoigner du balisticien assermenté, etc. ce fait nouveau implique la seule question qui vaille : Ou est la recherche de la vérité dans ce dossier ?
"peut-on condamner un homme sans preuve, en s’en remettant à l’intime conviction d’un juge ?" Voilà bien le problème crucial de cette affaire et merci à l’auteur de l’avoir si bien cerné. Sa corollaire, et la première instance l’a démontré amplement : comment et pourquoi enquêteurs et juges ont-ils pu présenter à la cour d’assises spéciale un dossier d’instruction aussi mal ficelé ? A moins de considérer qu’il leur suffit de livrer un suspect en pâture pour obtenir sa condamnation, et ce suspect, demain, ça peut très bien être toi, cher lecteur !