L’exceptionnelle longévité des Hunzas ou Hounzas semble bien être un mythe. Un joli mythe sans doute, mais un mythe quand même.
Voici en tout cas un texte sur le site de l’Observatoire Cniel des Habitudes Alimentaires (OCHA), un site de référence scientifique en matière de comportement alimentaire, qui le démonte complètement.
Ce n’est pas la première fois qu’on attribue à certaines peuplades une longévité hors du commun. Il suffit de se rappeller des "centenaires" Bulgares de l’entre deux guerres. Là ce n’était pas l’eau ou les abricots qui faisaient office de cure de jouvence, mais bien le yaourt !
Avec un peu de bon sens, il est facile de comprendre qu’un seul aliment, même très intéressant d’un point de vue nutritionnel, ne suffit pas à assurer une bonne santé. Aucun aliment ne contient en effet tout ce dont l’organisme à besoin pour fonctionner.
Quant à l’eau, selon les naturopathes, elle compte plus par ce qu’elle emporte (les toxines) que par ce qu’elle apporte (minéraux, oligo-éléments).
Chaque centenaire quand on l’interroge, semble avoir son idée sur le secret de sa longévité. Une vie saine, sans excès de stress, une alimentation équilibrée et pas trop riche doit sûrement y contribuer, mais il faut compter aussi avec les particularités génétiques des individus. La Reine mère, Elizabeth (Queen Mum) est morte dans son sommeil à 101 ans, et pourtant elle buvait semble-t-il un verre de gin tous les soirs !
Il est sans doute toujours intéressant de dénoncer les pratiques marketing des géants du secteur alimentaire, et on peut effectivement regretter l’amalgame qui est fait ici entre un lait dont on a retiré une partie du lactose, et le lait de soja qui en est naturellement exempt. On pourrait cependant faire remarquer que le marketing existe aussi dans le chef des fabricants de lait de soja qui jouent abondemment sur cette image de produit sain, naturel.
Or la bonne réputation du lait de soja, comme du soja tout court d’ailleurs, est largement exagérée. Premièrement, environ 30% des personnes qui sont allergiques au lait de vache le sont aussi au soja, c’est ce qu’on appelle une allergie croisée. Ennuyeux, n’est-il pas.
D’autre part, le processus de fabrication du lait de soja en fait un produit qui ne répond pas vraiment à la définition d’un produit naturel. Les graines sont broyées puis bouillies dans l’eau, le liquide étant ensuite filtré et parfois enrichi en calcium. Qu’on sache, aucun autre animal ne procède de telle manière. L’argument, le lait c’est pour les veaux, ne tient donc pas.
Mais le principal problème est ailleurs. Le soja contient tout aussi naturellement des toxines ainsi que des substances qui entravent la bonne digestion des protéines. La seule façon de supprimer ces toxines est de faire fermenter le soja, ce que font d’ailleurs les populations asiatiques depuis des siècles. A ce sujet, il est faux de croire que l’alimentation et l’apport en protéines de ces populations repose essentiellement sur le soja. Les asiatiques consomment principalement le soja sous forme de condiment (miso, shoyu etc.), et non en remplacement des protéines animales. Or la plupart des produits modernes au soja, dont le lait de soja, ne sont pas fermentés.
Enfin, plusieurs études mettent en cause les effets quasi miraculeux que l’on attribue au soja, notamment en matière de prévention du cancer ou de l’ostéoporose.
Certes, il existe d’autres lait végétaux, sans doute plus sains, mais de la même façon qu’on ne pourrait obliger un végétarien convaincu à boire du lait de vache, pourquoi faut-il encourager les omnivores (et non pas carnivores, comme se plaisent à dire certains végétariens) à boire des laits végétaux, dont les avantages sur la santé ne sont pas scientifiquement établis ?
A ce sujet je ne comprends toujours pas comment certains végétariens arrivent à soutenir que la consommation de viande est une aberration alimentaire. Les recherches les plus récentes montrent que le genre homo consomme des produits animaux depuis plusieurs millions d’années (voir site Hominidés.com). Les observations des grands naturalistes du 19ème siècles, souvent appelés à la rescousse par certains végétariens pour soutenir la thèse contraire, sont complètement obsolètes.
Les recherches récentes sur l’alimentation des grands singes, génétiquement très proches de l’homme, montrent par aillers qu’ils consomment une part de protéines animales qui est parfois loin d’être anecdotique, comme c’est le cas avec les chimpanzés.
La consommation raisonnable de produits animaux est parfaitement compatible avec une alimentation saine. Le régime crêtois et le régime Okinawa, tant vantés, en comportent tout deux. Ce ne sont en tout cas pas des régimes végétariens, à moins de jouer sur les mots, comme certains le font parfois.
Certes, plusieurs études montrent les atouts d’un régime végétarien (et non végétalien) sur la prévention des maladies cardiovasculaires (les choses sont nettement moins tranchées en ce qui concerne le cancer). Néanmoins, les études ont le plus souvent été menées en comparant un régime végétarien avec la diète occidentale standard, dont on sait évidemment qu’elle est complètement déséquilibrée. En réalité, on pourrait sans doute conclure que c’est la consommation abondante de fruits et légumes qui est déterminante pour la santé, et non pas le fait de se passer totalement de viande.
L’élevage pour la viande n’est pas nécessairement une aberration écologique non plus, c’est l’élevage industriel qui l’est. Dans certains régions aux sols plus pauvres ou de moyenne montagne, l’élevage laitier ou viandeux, est souvent une des rares solutions pour maintenir une exploitation agricole qui sinon ne serait pas rentable.
Le choix de ne pas manger des produits animaux est pour le reste une question d’éthique personnelle. Il ne doit pas nécessairement être justifié de façon scientifique, et si on veut qu’il le soit, il faut prendre garde à utiliser des arguments qui tiennent la route.