Je ne dis pas que les enfants des années cinquante étaient attentifs de leur plain gré mais par la crainte du maître (et de leurs parents) et par respect pour l’éducation, ils ne pipaient mot.
Quant au chahut, je crois sincèrement que les élèves ne craindront pas de mettre le bazar si ils ne comprennent pas ce qu’on essaie de leur enseigner et c’est très facile à expliquer : ils n’écouteront pas, s’occuperont de leurs petites histoires avec leur voisin, regarderont leurs cartes de foot etc...Venez voir dans ma classe de CM la facilité des élèves de déraper dès qu’ils décrochent. J’enseigne la conjugaison, la géométrie et l’anglais. La seule matière où il est facile de capter leur attention est la géométrie car je fais surtout des constructions et les notions qu’ils acquièrent sont nécessaires pour arriver au tracé final. Comme il y a un coloriage à la clé, ils sont attentifs. L’anglais est enseigné surtout par des jeux et ils y participent volontiers mais ils n’apprennent pas le peu de leçons que je donne. C’est surtout en conjugaison que la classe part dans tous les sens car ils ne manifestent aucun intérêt pour l’apprentissage. Selon mes collègues et moi-même, l’attention des élèves est très fugace.
Je ne remets pas en cause les efforts de mes collègues d’antan mais les enseignants d’aujourd’hui sont aussi très professionnels.
Vous parlez de la fin du CE2 pour le sens de la division, or il est question de la mettre en place un an auparavant, au CE1.
Je suis d’accord pour rectifier mon commentaire sur les programmes actuels : même s’ils ne parviennent pas à donner un sens de l’analyse aux élèves, du moins y visent-ils. Sont-ils trop ambitieux ? En tout cas ils partent du postulat qu’il vaut mieux comprendre que de retenir par coeur ce qui correspond meiux à ce que je pense.
Maintenant, j’ai une question pour vous : A quoi attribuez-vous la baisse de niveau des élèves ? J’aurais tendance à faire porter le chapeau (encore une histoire de chapeau !!)à la TV, car de nombreuses familles ont la télé allumée en permanence et on y jette un oeil de temps en temps comme on jette un oeil de temps en temps à l’enseignant et qu’on lui accorde une oreille distraite.
Je crois avant tout qu’au delà du régionalisme, le succès du film tient au fait que l’on y reconnait des valeurs humaines essentielles qui sont battues en brèche par les valeurs des médias, du gouvernement et du libéralisme vers lequel on est emporté comme sur un tapis roulant.
C’est un film qui fait chaud au coeur et on en a tous besoin. En outre les personnages sont des gens comme vous et moi (en tout cas comme moi) et il est très facile de s’y identifier.
Ceci dit, bien qu’étant un bon film, ce n’est pas un chef d’oeuvre et c’est même un peu inquiétant de voir que nous sommes tellement en manque de simplicité, de chaleur humaine, de rires, de solidarité, qu’un film qui nous présente ces valeurs fait un tabac. On peut rapprocher ce succès de celui d’Amélie Poulain pour les mêmes raisons.
Je suis enseignante en primaire. Que Darcos participe à une telle émission est désolant mais c’est son choix. Les nouveaux programmes sont très pernicieux et je suis prête à parier mon chapeau (que je n’ai pas mais je vais m’en acheter un) contre une bille qu’ils vont -1)être inaplicables dans leur totalité. -2) aggraver les inégalités sociales s’ils sont partiellement appliqués. Je m’explique.
-1)Les élèves que nous avons dans nos classes ne sont pas les élèves des années cinquante. Ils ont l’habitude de zapper dès que quelque chose ne les intéresse pas et ils ne craignent pas de nous le faire savoir. Lorsqu’ils vont être confrontés à la division au CE1, ils vont f... le bazar. La pédagogie actuelle compte sur leur intérêt et sur leur compréhension pour leur faire acquérir les notions du programme qu’ils doivent mémoriser ensuite, souvent en leçons à apprendre à la maison. Déjà, dans 30% des cas cela n’est pas fait. Je ne m’étendrai pas sur les raisons qui amènent les enfants à ne pas apprendre leurs leçons.
2) De nombreux enfants ne seront pas aidés dans les familles pour parvenir à ingurgiter le programme. Les familles éduquées, bénéficiant de la possibilité de leçons particulières, intéressées par le devenir scolaire de leurs enfants feront le nécessaire pour que bon gré mal gré, les enfants parviennent à faire, sinon comprendre ce qu’on leur demande.
Je souhaite ajouter que même si les programmes actuels ne sont pas parfaits, du moins tablent-ils sur l’apprentissage de l’analyse et de la réflexion et ils participent de l’éducation des enfants et non pas de leur "programmation". J’en suis à me demander si le gouvernement ne cherche pas à formater des adultes qui seront plus faciles à manipuler. Les suppressions de postes iraient aussi dans le même sens puisque les classes nombreuses n’aident pas les plus démunis des élèves à progresser.
Bon, je vais chercher un chapeau... Les billes, ça va, j’en confisque de temps en temps...