J’ai trouvé votre article très intéressant, notamment car contrairement à la majorité des articles sur le sujet, qui se contentent de décrire le système sans apporter de solution vous en ébauchez effectivement une aussi merci pour cette bouffée d’oxygène. Je dois cependant réagir sur cette solution : Les traités de Maastricht et de Lisbonne, bien qu’étant imparfaits de par la présence des articles sur l’économie (une première mondiale d’ailleurs d’inscrire des lois constitutionnelles sur l’économie... mais certes du grand n’importe quoi), contiennent aussi un grand nombre d’article qui témoignent d’une volonté réelle de la part des citoyens européens de construire une Europe riche de sa diversité et ce dans le respect des droits de l’homme. Ainsi, rompre ces traités et rendre à la Banque de France l’émission monétaire serait une grande perte pour la construction européenne et surtout, un grand danger pour la paix en Europe car cela provoquerai l’éclatement politique des pays de l’Union : ce serait abandonner plus de 50 ans de diplomatie européenne alors qu’on peux très bien réviser la constitution et faire voter au Parlement une motion rendant le pouvoir d’émettre la monnaie à la seule Banque Centrale européenne (encore faut il se mobiliser mais c’est peut être là notre chance, j’y viens après). Cela permettrait en outre de donner enfin ce que promettent tous les partisants de la dérégulation des marchés : une moralité. Car on ne peut demander au capitalisme d’être moral : c’est un système économique ! ça n’a strictement rien à voir ! Le seul qui doit juger sur la moralité, c’est le politique et le politique ce sont les réprésentants que nous avons élus, et non quelques riches particuliers propriétaires d’entreprises bancaires privées. C’est donc à nos représentant de donner le pouvoir d’émission à la Banque Centrale. En en outre, si l’on décidait de mettre celle-ci sous tutelle directe du Parlement Européen, cela permettrait de rendre au peuple sa souveraineté : en votant les taux d’émissions et les taux directeurs en assemblée représentative, on rendrait enfin au peuple le pouvoir de contrôler son économie et l’on briserai cette chaine d’asservissement que constitue une économie débridée. Le traité de Lisbonne est peut être en fait une bonne chance de s’en sortir : en créant un précédent avec la gravure dans le marbre de législation économique, il nous donnes le droit de donner aussi des coups de burins et de réformer l’économie au niveau européen, ce qui est une échelle beaucoup plus réaliste que la dimension nationale ou internationale (la réunion du G20, cette bonne blague...). A l’inverse de notre échelle nationale, où l’on voie le totalitarisme latent, la corruption, la démagogie et la complaisance dominer la scène politique, les députés européens ne sont pas encore tous des pestiférés et le système peut nous faire espérer trouver une solution pacifique à cet état de fait intolérable. La crise actuelle nous ayant montré que nous devons faire marche-arrière sur certaines pratiques économiques, nous avons beaucoup de réformes à faire, à l’échelle européenne d’une part, et d’autre part à l’échelle nationale : + taxation forte des plus-values sur les gains boursiers à court terme (1 an soit un exercice entier d’entreprise) avec taux fixe de rentabilité (l’excédent des plus values va à la banque centrale européenne) + taxation des dividendes accordées aux actionnaires d’entreprises avec un taux fixe de rentabilité pour limiter la pression exercée sur la masse salariale et permettre un assainissement de la pyramide sociale tout en limitant l’accroissement de la richesse par ce biais. + taxation forte des importations en union européenne pour dynamiser l’économie locale et donc obliger nos pays à se ré-industrialiser et à intensifier les relations économiques sur le marché européen et sur les marchés nationaux. + prêts de la banque centrale aux banques nationales à taux faible, fixé et réévalué régulièrement par le parlement, pour utiliser l’argent de ces taxes en finançant les investissements nationaux. Bref, il y en aurait bien d’autres (et cela fera l’objet d’un article prochainement) mais le fait est là : le système actuel est mort, il faut en changer nous devons nous mobiliser pour faire ces réformes et arrêter d’être des esclaves qui se lamentent sur leur sort.
Cet article a en effet beaucoup de bon sens, même si venant d’un « adulescent attardé ». Je tiens à rebondir sur une déclaration précise : « on nous parle de limiter les bonus des trader, de moralisation du milieu mais ce n’est qu’une farce ». En effet ce n’est qu’une farce puique par définition, l’économie est amorale et que seule la politique traite de morale (cf. Hobbes - Léviathan et bien d’autres encore ...). Du coup, vu que nos politiques, travaillant main dans la main avec les hauts financiers , se sont échinés à « libéraliser » l’économie en « dérégulant » le système, comprendre : enlever tout contrôle et tout droit, ne serait-ce que de regard sur les opérations et la vie économique, on ne peut espérer de ces personnes qui détiennent réellement le pouvoir (nos oligarques aimés et respectés - à tort ?- car modèle de réussite dans la culture actuel du profit) de changer la donne. En effet, qui serait assez con pour scier la branche sur laquelle il est assit ? Comme disait un vieux slogan de mai 68 (foulé du pied d’ailleurs par ceux-là même qui le scandaient en coeur) : « Une seule solution : la révolution ! ». Sur ce, je vous laisse réfléchir sur la vraie-fausse question suivante : qui détient réellement le pouvoir aujourd’hui (rassurez-vous, il n’y a pas plus de 1000 personnes au monde à posséder plus de 10 milliards d’euros, soit le PIB de quelques pays...) ?
Pourquoi le capitalisme tel qu’il est actuellement va survivre ?
On nous annonce de partout que le capitalisme que nous connaissons actuellement doit disparaitre car il est amoral, contre-productif, etc... mais c’est pas de le dire qui va faire changer les choses et d’ailleurs, nous pouvons bien constater que la quasi-totalité des décisions prisent par les différents gouvernements ont au moins un point commun : sauver le système tel qu’il est et surtout ne prendre aucune mesure qui limiterait le profit que perçoivent les oligarques.
Le système actuel est constitué de telle façon que la pression qu’exerce les actionnaires -et par conséquent, en passant par des banques, des fonds de pensions et d’autres entreprises, notre oligarque - pour maximiser la part de profit en vient à pressurer la part salariale. En effet, les entreprises côtés en bourses sont sous un effet des multiples dérèglementations qui fait que la partie financière domine si complètement que ces entreprises en viennent à limiter voir arrêter les projets d’investissement (donc moins d’emplois, moins de R&D, etc...) et à contraindre toujours plus leur masse salariale (en fixant des objectifs de rentabilité sans considération aucune pour les conditions réelles de fabrications) et ce afin de payer les actionnaires et ainsi, de sauver sa peau. Il ne faut pas croire que cette pression s’arrête aux seules entreprises côtés car celles-ci faisant appels à une multitudes de sous-traitants, les mécanismes de libre-concurrence font que c’est l’intégralité de la pression qui se trouve reportée à l’ensemble des acteurs du paysage économique. A la différence du capitalisme des années 70, le seul but du capitalisme actuel est d’accroitre le profit pour le profit. Sans plus avoir d’objet pour l’utilisation de ce profit, il ne reste qu’une issue : l’enrichissement accru de ceux qui ont déjà tout sur le dos de ceux qui ont de moins en moins, la fracture sociale s’élargit et la population se paupérise alors que le PIB et la croissance augmente (ne cherchez pas l’erreur, c’est juste une conséquence systémique).
Comme on le voit, le système étant en train de ronger sur les salariés, notre capitalisme peut durer encore longtemps : il suffira juste, comme le suggère nos si bien aimés libéraux, d’arrêter le « protectionisme » et de tendre de plus en plus vers l’esclavage. Alors, comme l’a dit notre président, mais pas tout à fait en ces termes : « Français, serrez les fesses ». On commencera par rallonger la date d’obtention des retraites tout en diminuant les congés (DSK en est un fervent disciple du « système social » sans substance à l’américaine...), puis on supprimera les retraites pour laisser la place à des fonds de pensions (Ségolène Royale, on se demande si elle est encore à gauche des fois...), mais ne vous inquiétez pas, on saura bien innover pour exploiter encore un peu plus la population tout en la gavant d’émissions et de polémiques choisies avec soin pour qu’elle accepte sa condition. L’esclavagisme a déjà fait ses preuves, et des civilisations comme les Egyptiens, les Grecs et les Romains ont bien montrés que le système peut tenir quelques milliers d’années....