Ce que je cherchais à expliquer, c’est que l’évènement
« mort du patient » est un événement rare dans cette pathologie pour
des patients sans facteur de risque et qu’il faudrait inclure énormément de
patient pour prouver qu’un traitement est efficace. Si l’événement "mort
du patient" survenait une fois sur deux, avec une étude comparant deux
groupes de vingt patients vous auriez une réponse. Pour un événement qui
survient une fois sur mille il vous faut inclure des milliers de patients.
D’autre part, Il est aussi très difficile de faire une étude sans perdue de vue
dans un milieu ouvert. C’est pourquoi, les études randomisées double aveugles
sont beaucoup plus faciles en milieu hospitalier, l’hospitalisation étant une
forme de privation de liberté.
En conséquence, les études sont faites en milieu hospitaliers sur des patients
ayant soit des facteurs de risques soit une avancée dans la maladie qui fait
que l’ événement « mort du patient » devient fréquent et qu’il y a peu
de perdue de vue ou de traitement non poursuivis.
Ce que je voulais vous dire concernant les régimes totalitaires est juste une
disgression. Pour faire cette étude de façon correcte, il faudrait traiter des
patients bien portants et leur imposer une contrainte en termes de surveillance
et de contrôle qui est naturelle en milieu hospitalier mais qui ne l’est pas du
tout à domicile. Le régime qui a pu mettre en quarantaine les patients infectés
dans des stades pourait faire cette étude (je vous conseille l’interview
du dr Philippe Klein concernant la prise en charge de la pandemie à Wuhan).
Les études sont biaisées non par la volonté d’un complot mais par la facilité,
la médecin n’échappe pas à la critique heideggérienne de la société, le post
modernisme envoie la société non plus selon la volonté humaine mais là ou l’eau
coule le plus facilement.
Je suis medecin, je ne suis ni infectiologue, ni
pneumologue, ni reanimateur. J’ai aidé ces spécialités en me mettant à leur
service auprès des patients pendant le mois au cours duquel mon établissement à
du s’arreter pour faire face à l’epidemie Covid. Je vais essayer de vous
expliquer pourquoi le traitement par hydroxychloroquine n’arrivera pas à être testé
dans les conditions que vous souhaitez.
A chaque fois qu’un essais est publié, les tenants de ce
traitement objectent deux arguments forts, l’hydroxychloroquine n’aurait pas
été associée à un macrolide ( dont l’azIthromycine ) et l’étude a porté sur des
patients hospitalisés, donc en phase de gène respiratoire. L’ étude devrait
donc se porter sur les patients à domicile avec ces deux traitements.
Je vais rappeler quelques hypothèses de base concernant le
COVID et ces traitements. Le Covid tue en très grande majorité des patients âgés
ou fragile sur la sphère cardio-vasculaire ( diabétique, coronarien, hypertendu
mal contrôlés). L’hydroxychloroquine a peu d’effet secondaire, un d’eux, rare,
est le trouble du rythme cardiaque. Les macrolides ont peu d’effet secondaire,
l’un d’eux rare est le trouble du rythme cardiaque.
On propose donc un traitement qui associe deux médicaments
dont les effets secondaires se croisent sur une population qui sera le plus
sensible à cet effet secondaire. Ceci est possible, mais vous imaginez bien que
cela ne peut se faire sans surveillance. Une étude portant sur des patients n’ayant
pas ces facteurs de risques prouvera que le traitement n’a pas d’effet
secondaire mais ce traitement a il alors un intérêt. Les études sur les
patients hospitalisés qui ont ces facteurs de risques ont été réalisés et montrent
que ce traitement est morbide en augmentant leur mortalité.
Maintenant, je vais essayer de vous représenter ce qu’est
une étude par tirage au sort. C’est super, super, super pénible. C’est un
tombereau de paperasse que vous n’imaginez pas. La plupart de ces études n’arrivent
pas à terme parce qu’un traitement plus prometteur est proposé pendant la phase
d’inclusion des patients. En medecine de ville, pour une pathologie benigne
dans la très grande majorité des cas, vous aurez un nombre de perdu de vue extrêmement
élevés qui rendra l’interprétation de vos résultats impossibles. En hospitalisation,
alors que le patient est à votre disposition, que beaucoup de médecins sont
disponibles parce que mis au chômage forcé par l’épidémie, vous pouvez inclure
les patients, surveiller les effets
secondaires, la prise effective du traitement et noter son efficacité. A
domicile ou en cabinet de consultation, ce n’est pas plus dur, c’est
impossible. Seul un regime totalitaire, sequestrant ces patients bien portant,
leur administrant le traitement ou son placebo sans leur consentement et avec
une surveillance policière quotidienne de leur prise effective et de leur
résultats pourrait arriver à réaliser cette étude chez des patients bien
portants sans perdus de vue.
Comment juger l’efficacité de ce traitement ? On peut
reprélever les patients à la fin du traitement pour juger du taux de portage du
coronavirus, on peut quantifier le taux d’hospitalisation et le taux de passage
en reanimation ainsi que le taux de mortalité.
Pour le taux de
portage du virus, l’etude a déjà été faite pour l’hydroxychloroquine seule (
sans le macrolide) en double aveugle sans montrer d’éfficacité. Une étude a été
initié en double aveugle parmi les soignants pour déterminer si la prise d’hydroxychloroquine
diminuait leur risque d’etre infecté, malheureusement il s’est révélé que les soignants
sensibilisés, se protégaient très bien et n’étaient pas infectés, l’etude a
donc peu de chance de conclure à quoi que ce soit
Pour le taux d’hospitalisation et de passage en reanimation,
il s’agit de critere subjectif dependant de l’observateur et du patient, l’étude
doit alors être non seulement randomisé mais surtout double aveugle. Alors que
vous savez qu’ un des groupes a plus de chance de mourir de toxicité cardiaque,
une fois hospitalisé, ce double aveugle n’est pas tenable. Il vous reste comme
critere objectif le taux de mortalité.
Vous programmez donc une étude associant hydroxychloroquine
et azIthromycine chez des patients bien portant sans facteurs de risques
cardio-vasculaire, capables de comprendre les tenants et aboutissants du
traitement, de lire ses kilos de papiers en y apposant leur signature avec pour
critère d’efficacité la mortalité. Cette population a un taux de mortalité très
faible, elle ressemble à celle du Charles de Gaulle, 1100 contaminés, zero
mort, un passage en rea. Il va vous falloir énormément, énormément de patient
pour prouver une efficacité. L’etude
programmée à Poitier tablait sur 1300 patients nécessaires. Aujourd’hui alors
que doivent être exclu les patients avec des facteurs de risques de trouble du
rythme cardiaque, ce chiffre me semble extrêmement faible car dans cette
population le taux de mortalité est plus proche du un pour mille que du un pour
cent. Même si l’hydroxychloroquine divisait par deux la mortalité, il vous faudrait
10 000 patients pour le prouver.
A nouveau, seul un regime totalitaire pourra réaliser cette
étude, évidemment si ces résultats sont négatifs, ils ne seront pas publiés…Je
vous assure, il y a plus méchant que vos bigpharma.