N’est-il pas quelque peu naïf de croire qu’un dirigeant politique, serait-ce un Lincoln, ait quelque poids dans les décisions importantes ?
L’histoire nous a montré nombre d’épouses ou de maitresses de rois plus influentes que ces derniers parce que manigançant à l’ombre du pouvoir. Je comparerais volontiers la classe dominante à celles-ci en lui octroyant de plus le rôle de « régente » (à vie) vu que c’est elle qui maitrise les cordons de la bourse, le véritable pouvoir.
La guerre de sécession n’avait pas que des objectifs altruistes visant à abolir l’esclavage, ça c’est une storytelling de la même eau que la propagande guerrière d’aujourd’hui prétendant que nos soldats exportent la démocratie. Les divergences économiques entre le Nord et le Sud pesaient bien plus que les états d’âme des pro et anti esclavage. Les magnats de l’industrie nordique ont laissé Lincoln développer sa thèse égalitariste pour servir leur guerre mais ne lui ont pas permis d’aller au-delà une fois l’objectif atteint.
J’ose espérer que la majorité
des lecteurs de ce billet se rendront compte qu’il est vide, qu’à aucun
moment il ne cherche à maitriser le sujet qu’il aborde et ne se
contente que de vagues allégories pour appuyer sa thèse. Agora nous avait habitué à mieux... Si le clivage gauche/droite
n’a évidemment plus exactement la même signification qu’en 1789 il en a
néanmoins conservé le sens général, à savoir l’opposition des dominants
et des dominés, la première catégorie s’assurant le soutient d’une
partie de la seconde constituée de larbins obséquieux. Ne nous y trompons pas, la négation du clivage gauche/droite a toujours été un stratagème de la droite. (=> rwaza - clivage droite/gauche)
Malgré les critiques des communistes grecs, Alexis Tsipras (Syriza) a été bien inspiré de ne pas en appeler à la sortie de la Grèce de la zone euro, de laisser à Angela Merkel la responsabilité d’une telle issue. Dès lors cette dernière tente de renvoyer la balle en détournant la véritable question posée par les prochaines élections, à savoir approbation ou non du plan d’austérité, sur le chantage à l’Europe et à l’euro. Cette stratégie vise à effrayer les électeurs grecs qui ne peuvent, pas plus que les économistes d’ailleurs, imaginer les conséquences d’une telle perspective. Ne nous y trompons pas, la crise n’est pas grecque mais européenne, les décisions prises ici auront de lourdes conséquences au niveau du continent où le problème de la cohabitation Nord/Sud se devra d’être résolu d’une manière ou d’une autre. Ce problème est latent dans bien des régions européennes comme en Italie où le Nord prétend payer pour le Sud, pareil en Belgique, en Espagne (Catalogne) etc... L’Allemagne reproduit ce schéma à grande échelle et prend le risque de réveiller de vieux démons contre lesquels, justement, les initiateurs de l’Europe entendaient agir. Voila le résultat d’une infrastructure économique posée sur des fondations sociales inexistantes, voila en sommes le résultat du libéralisme.