Malgré les critiques des communistes grecs, Alexis Tsipras (Syriza) a été bien inspiré de ne pas en appeler à la sortie de la Grèce de la zone euro, de laisser à Angela Merkel la responsabilité d’une telle issue. Dès lors cette dernière tente de renvoyer la balle en détournant la véritable question posée par les prochaines élections, à savoir approbation ou non du plan d’austérité, sur le chantage à l’Europe et à l’euro. Cette stratégie vise à effrayer les électeurs grecs qui ne peuvent, pas plus que les économistes d’ailleurs, imaginer les conséquences d’une telle perspective.
Ne nous y trompons pas, la crise n’est pas grecque mais européenne, les décisions prises ici auront de lourdes conséquences au niveau du continent où le problème de la cohabitation Nord/Sud se devra d’être résolu d’une manière ou d’une autre. Ce problème est latent dans bien des régions européennes comme en Italie où le Nord prétend payer pour le Sud, pareil en Belgique, en Espagne (Catalogne) etc... L’Allemagne reproduit ce schéma à grande échelle et prend le risque de réveiller de vieux démons contre lesquels, justement, les initiateurs de l’Europe entendaient agir. Voila le résultat d’une infrastructure économique posée sur des fondations sociales inexistantes, voila en sommes le résultat du libéralisme.