Grèce : Merkel pour un référendum sur l’euro
On se souvient : Merkel s’était vivement opposée en octobre dernier à l'idée d'un référendum proposée par George Papandreou, qui avait été contraint de démissionner, lâché de toutes parts. Et voilà que cette fois, la même chancelière plaide pour la tenue d’un référendum sur le maintien de la Grèce dans la zone euro en parallèle des législatives prévues en juin. On ne peut qu’y voir la volonté de ne pas être tenue pour responsable de la sortie éventuelle de la Grèce de l’Euro, alors que le vent tourne et que l’austérité qu’elle prône est de plus en plus pointée du doigt.
C’est lors d’une discussion avec Carolos Papoulias, chef de l’état grec, qu’Angela Merkel a suggéré vendredi l’idée d’organiser la tenue d'un référendum sur le maintien de la Grèce dans la zone euro.
Comment cela se pourrait-il ? Alors que la Grèce ne dispose actuellement que d’un gouvernement intérimaire qui n’est pas légitime à organiser un tel referendum ?
Les grecs sont hostiles aux mesures d'austérité dictées par l'UE et le FMI.
On peut leur reprocher ce que l’on veut, il demeure que la stratégie européenne actuelle a échoué. Et la sortie de la Grèce de l'euro est de plus en plus probable, depuis l'échec des partis à former un gouvernement après les élections législatives qui se sont déroulée le 6 mai en Grèce. Après la percée du parti de gauche radicale, les marchés financiers ont perdu confiance dans la volonté de la Grèce de poursuivre l’austérité budgétaire.
Quel impact du message que Hollande a envoyé aux grecs hier depuis Washington ?
Hier, François Hollande a rappelé son souhait que la Grèce reste dans la zone euro. Son message sous-entend qu'il n'abandonnera pas la Grèce, et entend bien faire passer sa vision de la politique européenne, qui exige un soutien de la croissance en parallèle de la rigueur budgétaire et non d’une austérité qui a démontré son inefficacité.
Cela aura-t-il un effet sur la volonté des grecs de sortir de l'Euro ? Nous verrons, mais en tout état de cause, un referendum organisé dans le berceau de la démocratie, cela aurait de la gueule en ces temps durs pour la démocratie, menacée par les lobbies, le Bilderberg et les groupes financiers.
Ce serait un pied de nez à une gouvernance de l'Europe qui tire les ficelles sans aucune légitimité démocratique. Ce serait un bras d'honneur à la stratégie de la chancelière allemande de prendre la main sur l'Europe.
Quoi qu'il se passe, si la Grèce "européenne" est sans doute moribonde, Angela Merkel l'est tout autant. Sa politique européenne est un échec. Et elle a perdu en France, le soutien idéologique sans faille que lui apportait Sarkozy.
7 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON