Qualifier l’auteur de "très bête" parce qu’il pensait cela à une certaine époque est aussi stérile que si je vous qualifiais d’"infantile" parce que vous suciez votre pouce à l’âge de 1 an.
L’évolution de la pensée d’un homme est un processus respectable, une belle aventure qu’il faut admirer. Ce processus nous concerne tous (normalement), d’une façon ou d’une autre. Le méconnaître est étrange.
Et même s’il pensait encore cela, ce ne serait pas "très bête". Ce serait... Une opinion différente de la vôtre.
@ zelectron. Après vérification, c’est en effet une forme ancienne du mot, qui existe encore mais ne signifie pas la même chose. Mais en tout cas je l’ignorais, et vous l’accorde bien volontiers.
Mais, je n’adhère pas pour autant à votre commentaire !
@ Mouche-zélée : personnellement, je suis entièrement pour la déposition filmée. C’est comme l’arbitrage filmé au rugby : en cas de contestation, recours aux caméras, et point à la ligne. Mais si je suis pour, c’est autant dans l’intérêt des forces de l’ordre que dans celui des citoyens.
Toutefois, je comprends les forces de l’ordre quand elles sont réticentes à la vidéo : on ne parle pas à un malfrat comme si on était dans un salon ; on n’obtient pas de résultats avec un dealer sans lui mettre une pression énorme ; et cette pression, est-elle filmable sans que quelqu’un crie à la violation des droits de l’homme ?
C’est certain que le rapport de force dans un commissariat profite aux policiers, de prime abord. Mais il a vite fait de s’inverser en cas de simulation de maltraitance de la part du gardé à vue (c’est courant). Donc encore oui à la vidéo, pour la protection des deux partis en présence.
@ Gabriel. Le cas dont vous parlez a été largement diffusé dans les médias, auxquels vous faites abondamment référence pour votre commentaire. Mais ce qui est passé grandement inaperçu, c’est le témoignage d’un policier qui a participé à l’opération : quelques lignes, une pages ou deux, par-ci par-là. Encore un exemple de jet d’huile sur un feu. On ne peut pas trop vous en vouloir, vous êtes victime de la désinformation courante (qu’on ne tolérerait jamais chez les flics, c’est ça qui est drôle) ; ou plutôt si, on peut vous en vouloir de gober la version journalistique (donc la Vérité, puisqu’elle passe chez Chazal), et de vous priver consciemment de votre capacité d’analyse. Encore une fois, on prend les choses comme on est, un point c’est tout ; on entend ce qu’on a envie d’entendre ; on trouve partout et dans tout des preuves que ce qu’on pense est juste. Il est bien plus difficile de voir les choses comme elles sont, de connaître suffisamment les choses pour pouvoir filtrer ce qu’on en voit, ce qu’en disent les lamies, et pouvoir, à l’occasion, faire évoluer son point de vue.
Encore une fois, on constate que le triumvirat de la pensée unique, du consensus mou et du politiquement correct a pris le pouvoir.
Observons les commentaires : ceux qui emportent le plus de points sont ceux qui vont complaisamment dans le sens d’une critique stérile des forces de l’ordre. Et "flics" par ici, "poulets" par là, avec tous les sous-entendus voire les insultes directes qui vont avec. C’est facile, c’est universel, c’est tellement confortable.
Comme je vous comprends, les commentateurs : on est bien, tous ensemble, à rigoler des mêmes avis, à laisser la porte fermée à celui qui n’a pas le même avis, qui ne fait pas partie du groupe. C’est beaucoup plus facile que de laisser entrer l’opinion différente, de réellement dialoguer, avec de vrais arguments, et d’en tirer du positif. C’est l’effet de meute, c’est humain, c’est banal, mais c’est mortifère. Préférons le risque !
De mon côté, pour une première intervention sur Agoravox, je repars enrichi de pensées différentes (je parle ici de l’auteur, avec qui un dialogue a pu se nouer), je repars même avec un point de vue légèrement changé. Je garde mon opinion, mais elle s’est émaillée de facettes, enrichie de nuances, de l’expérience de quelqu’un d’autre, qui voit les choses différemment.
En revanche, je repars un peu écoeuré des commentaires insultants pour les forces de l’ordre (je m’attendais vraiment à autre chose ici), mais surtout écoeuré par le fait que tenter d’exprimer les choses en nuances, de réfléchir, de taquiner en lançant des petites piques, de dialoguer, en fait, n’amène que des points négatifs au bas de mes commentaires, tandis que les points positifs s’accumulent joyeusement au bas d’un jeu de mots douteux. Franchement, je m’attendais à autre chose...
Je veux attirer votre attention, chers commentateurs, sur le fait que, même quand on se croit dans le juste (et je ne juge pas, je ne sais pas qui est réellement dans le juste), on peut être intolérant envers les autres. Condamner un comportement, et avoir le même. Pester contre les flics qui sont imbuvables, et être exactement comme eux. Prendre conscience de ça, c’est vraiment progresser, avancer, construire, aller vers l’individuation de la pensée.
Personnellement, n’avoir que des avis semblables au mien ne m’intéresse pas. Même, ça m’énerve. C’est de la diversité que naît la richesse. J’ai longtemps évolué dans un milieu fermé, où l’auto-satisfaction est permanente ; on a l’illusion d’être dans le vrai, on en rajoute, on peut dire n’importe quoi, on aura toujours raison. Et ceux qui viennent dire autre chose, on les brûle, plus ou moins gentiment.
Puis j’ai découvert que la différence de vues, les échanges parfois durs, pouvaient mener vers une autre dimension, construire quelque chose de protéiforme, fait de toutes les pensées, tous les avis, tous les élans. Pas de condamnation, pas d’anathème. Des empoignades, des engueulades, oui. Mais aucun rejet. Quelque chose comme, par exemple, les discussions Ferry - Julliard, le matin sur LCI : de purs moments de culture, d’échange, de joutes verbales, de désaccords, mais tout ça dans un profond respect de l’autre.
Bref.
À l’attention des commentateurs (comme l’était d’ailleurs presque tout ce com) : repliez mes coms si ça vous chante. Moi je vous dis qu’il y a mieux à faire. Et au sujet de vos jeux de mots et insultes à l’égard des forces de l’ordre, j’ai envie de vous dire : "C’est un peu court, jeunes hommes" !
À l’attention de l’auteur : j’ai l’occasion, dans mon métier, de recueillir souvent les états d’âmes de quelques gendarmes. Ce que vous reprochez à celui-ci, et qui est justifié, n’est rien à côté de ce que eux, encaissent quotidiennement de la part de gens comme nous, plus occupés à leur chercher des poux sur la tête qu’à lutter à leurs côtés, au moins en pensée, contre les vrais dangers. Ils passent leur temps à composer avec leur fierté, à ravaler leur rancoeur. Ils ne se permettraient jamais de porter plainte pour des vétilles. Ils sont, croyez-le ou non, pieds et poings liés devant l’adversité, et pas le contraire ; c’est ça qui rend les plus fragiles agressifs, et rien d’autre. Si vous allez en justice, ce qui ne sera qu’anecdotique pour vous, ce gendarme perdra peut-être sa place, parce que la justice à deux vitesses ne lui fera aucun cadeau, et sa hiérarchie encore moins. Vous dites qu’il y a un fossé entre les forces de l’ordre et nous, et je suis d’accord. Alors comblons-le au lieu de le creuser. Si ce fossé existe, c’est au moins autant de notre faute que de la leur : ils font leur boulot correctement, dans leur majorité, mais doivent au quotidien composer avec une foule de comportements que nous n’accepterions jamais s’ils venaient d’eux. Incroyable paradoxe d’une société où on s’en prend à ceux qui nous défendent mais ne peuvent se défendre eux-mêmes, au lieu de nous en prendre à ceux qui nous font réellement du mal. Et je ne parle pas du taux de suicide, qui est particulièrement élevé dans leur institution : ça n’intéresse personne. Tout ceci pour vous dire qu’à mon sens, il serait plus citoyen de demander un entretien avec le supérieur de ce gendarme, en sa présence (ce sera déjà un bien gros souci pour lui, croyez-moi), puis de passer l’éponge après lui avoir dit ce que vous avez sur le coeur. Cela entraînera plus d’effets positifs.