"nourriture morte" ? curieuse dénomination ; pour moi, toute nourriture cuite est morte.
"Dans mon texte, je parle du rapport céréales par kg de viande même chez des animaux qui n’en consomment pas."
Vous dites donc des choses fausses ; il ne faut pas 8 protéines de céréales pour faire un boeuf s’il ne consomme que du fourrage.
A propos, savez-vous comment ces chiffres ont été calculés ?
Ce type de question se pose bien entendu : beaucoup d’éleveurs cultivent également, du maïs dont ils font de l’ensilage par exemple. Ils pourraient utiliser cette surface pour des productions à visées alimentaire, au lieu de produire des aliments pour leurs bêtes. Pourquoi ne le font-il pas ?
Parceque la viande etc... de leur bêtes se vendent plus cher que la totalité de ce qu’elles avalent.
Le problème, c’est que ce n’est pas parceque c’est plus cher que c’est plus nourissant.
Mais il faut faire la part des choses : toutes les surfaces ne se valent pas. D’abord, la majorité des paturages ne sont pas cultivés parceque ce sont des sols pauvres, fragiles, ou peu accessibles (par exemple, en montage). Ca fait déjà beaucoup de surface que l’élevage permet d’exploiter sans entrer en compétition avec l’agriculture.
Ce sont les 22% de l’élevage dont je parlais plus haut.
Et encore, ce n’est que le cas Francais ; en Argentine par exemple, l’élevage extensif est très majoritaire. Dans certains pays, l’élevage est même la principale source de nourriture, loin devant l’agriculture qui est rarement possible.
Il ne faut donc pas généraliser, et il faut se méfier par dessus tout des chiffres qui ont l’air d’être valable pour n’importe quelle production.
C’est le cas également des chiffres concernant la quantité d’eau nécessaire à la production d’un kg de blé, ou de viande. Les chiffres qui reviennent le plus souvent dans tous les médias (même scientifiques) ont été calculés non pas en France, mais d’une estimation réalisée pour le cas du Moyen-Orient !!
En France, ils sont au moins 25% plus faibles.
Et ils ne sont valables que pour des productions irriguées ; absolument pas pour les paturages etc par exemple.
Au passage, ce billet m’a donné l’occasion de poster mon analyse, mais j’aurai encore préféré que cela soit inutile, et que ces données soient directement présentes dans l’article !
"il y a des lacunes dans les informations et la réflexion pour vous permettre de les combler", c’est un peu légers comme excuse.
C’est vrai : le fait de donner des céréales à des animaux d’élevage est un gachis : je n’ai jamais dit le contraire.
Mais tous les animaux d’élevage ne sont pas nourris aux céréales, et aucun animal d’élevage n’a obligatoirement besoin de céréales.
Sur le "combien", on peut donner une première approximation en jettant un coups d’oeil au nombre de bêtes élevées dans des systèmes pastoraux, et en y ajoutant le nombre d’animaux que la surface de patures peut nourrir.
Les systèmes agro-pastoraux représentaient 22% du nombre d’animaux francais en 2000.
D’après FAOstats, on consomme 6900000 tonnes de viande, et on en produit 6494800 (chiffres de 2000).
Faudrait donc consommer grosso-modo 5 fois moins de viande qu’aujourd’hui pour pouvoir ne consommer que celle produite dans des alpages et cie.
Bon, ceci dit, ce n’est pas si simple non plus : si on produisait plus de céréales qu’on en consomme, rien ne nous empêcherait de donner le surplus à l’élevage. Ceci dit, ce n’est pas le cas : on consomme grosso-modo autant de céréales qu’on en produit.
Il y a une crise alimentaire dans le monde, certe, mais on ne la résoudra pas en inondant les pays en voie de développement de céréales pas chères. Il ne faut pas oublier qu’on ruine les agricultures locales en envoyant des céréales qui coutent 10 fois moins cher en main d’oeuvre ; on les mets en compétition avec notre agriculture dopée par notre climat tempéré, par la mécanisation etc...
Il faut une aide à la production, pour que les pays en difficultés se rapprochent de l’autosuffisance, pas une aide alimentaire qui les rendra dépendants de notre production.
Et si je porte plainte contre mon voisin, vous pensez que je peux faire interdire sa voiture ?
Et là, c’est pas un "risque potentiel" : c’est un risque avéré. On sait que des gens sont renversés par des voitures, c’est sujet à aucune controverse.
Puis bon, quitte à parler de risques potentiels, j’ai peur que l’immeuble voisin s’écroule sur le mien.
Vous pensez que je peux condamner le proprio à le détruire et à le reconstruire plus loin ?
Le problème dans l’histoire, c’est que quasiment tout pose des risques potentiels, et que beaucoup de choses provoquent même des risques avérés.
On ne peut pas refuser tous les risques potentiels et avérés.
Lorsque je traverse une rue, les automobilistes me font prendre un risque. Mais je l’accepte : c’est nécessaire pour vivre en société.
Et lorsqu’il s’agit de risques potentiels, je n’ai pas à faire payer à d’autres des mesures pour me protéger moi d’un risque potentiel. C’est une des règles de bases de la vie en société : on n’a pas le droit d’obliger les autres à faire quelque chose qu’on ne peut pas justifier objectivement. Si tous les gens qui s’imaginent qu’ils courent un risque le font payer à d’autres, on est pas sorti de l’auberge.
En l’occurence, il est complètement illogique que ce soit l’entreprise et ses clients qui doivent payer le déplacement de l’antenne. Cela devrait être aux frais de ceux qui le réclament tant qu’ils n’ont pas la preuve formelle que l’antenne leur fait courir un risque trop important par rapport au coût de son déplacement.
Ce jugement n’est pas seulement injuste ; il est dangereux. C’est une porte ouverte à des comportements irresponsables : n’importe qui peut maintenant faire interdire n’importe quoi en prétextant simplement tel ou tel risque potentiel imaginé pour l’occasion.
"Je prends en considération la capacité à resentir des emotions, de se projeter dans le futur et tout simplement de soufffrir. "
Moi, jveux bien, mais pour l’instant on ne peut pas parler d’émotions ni de capacité à se projeter dans le futur pour les animaux d’élevage : c’est tout simplement de l’anthropomorphisme.
Reste la douleurs.
Est-ce que ça voudrait dire que tuer un porc en pleine santé, c’est plus grave que de tuer un trétraplégique, un comateux ou autre ?
Il y a forcément autre chose que tes pseudo-critères.
Pourquoi ne peut-on débrancher un comateux que lorsqu’on est sûr qu’il ne se réveillera pas, et non lorsqu’on est sûr qu’il ne ressent plus rien ?
Parceque le vrai critère auquel on fait appel, ce n’est pas la douleur, ou l’émotion ; c’est la valeur sociale de l’individu.
Ce n’est pas parcequ’il a des émotions etc... qu’on ne peut pas tuer son voisin : c’est parcequ’il n’est pas REMPLACABLE.