Les charges sociales, c’est la Sécurité sociale. L’Etat a pour bras armé la Sécurité sociale, que vous le vouliez ou non ! Les lois de financement de la Sécu sont votées par le parlement. Le code de la Sécurité sociale est fait d’articles votés par le parlement ou d’articles règlementaires signés par le gouvernement.
Ensuite, la répartition fait bien que de fait c’est une subvention à l’enfant. Si vous n’avez pas d’enfants, vous n’y avez pas droit. J’ai expliqué que certains élus écologistes (Yves Cochet par exemple) proposent un autre modèle. Ceci montre bien que notre modèle peut être critiqué et donc qu’il s’agit bien d’un choix, qui n’a rien d’une évidence si on cherche à établir l’égalité partout ou à reconnaître également tous les comportements de manière égale. De fait, le comportement « célibataire et sans enfant » n’est pas aussi apprécié par notre République que celui « marié et avec 3 enfants » donc il y’a là un motif légitime de « révolte », si on essaye de jouer au même jeu que les pro-mariage pour tous, pour mettre fin à cette « intolérable inégalité » et ce modèle « réactionnaire de la famille chrétienne ».
J’ajoute que cette société libérale sur les moeurs et atomisée doit logiquement entraîner les responsabilités de chacun. C’est-à-dire que chacun fait ce qu’il souhaite mais il en supporte les conséquences. Ce modèle n’est pas celui de la France qui repose sur un rôle fort de l’Etat et de nombreuses subventions sur le choix de vie. La conséquence logique est que notre Etat va faire le chemin inverse de celui que fait l’Amérique d’Obama. Nous allons nous libéraliser (ce qui est déjà en train de se faire). Fin des cafs, fin des aides chômage, fin de la sécurité sociale : liberté de gérer votre tune comme vous voulez pour être responsable de votre « contenu de vie ». Bcp d’études l’ont montré, une société « socialiste » (ou encore une société mutualiste de risques) ne peut survivre dans une société multiculturelle. Ici, on institutionnaliste une société à la culture éclatée et l’atomisation des valeurs et des contenus de vie. Les conséquences seront les mêmes : toutes nos valeurs vont disparaître pour conserver le strict minimum : le marché où l’on s’achète son contenu de vie.
Il y’a une totale contradiction entre demander la liberté totale (c’est-à-dire se libérer de la morale, faire ce que l’on veut) tout en ne voulant pas en supporter les conséquences (demander que les autres financent votre chômage, ou payent le bras que vous vous êtes pétés en roller en slidant un escalier). Bref, notre modèle d’Etat social/Providence/mutualiste/solidaire est voué à éclater si l’on promeut tous les droits et toutes les libertés comme des droits et libertés naturelles qu’il serait « rétrograde de limiter ». Quelle heureux hasard que la gauche PS en soit responsable bien plus que la droite UMP !
Alors que notre modèle social aurait besoin d’être nettoyé pour affronter de nouveaux défis et évacuer des illusions (comme celle consistant à croire qu’un code du travail plus épais protège mieux), la gauche PS prépare tout simplement ses funérailles.
Dans la droite ligne de ce qu’explique très clairement Michéa. Il s’agit de faire table rase du « vivre ensemble » au même moment où on nous le chante à tout bout de champs (enfin on le chante surtout pour que des pauvres blancs aillent vivre avec d’autres pauvres, noirs ou beurs) en atomisant les comportements, détruisant les valeurs plus ou moins encore « acceptées ». Plus d’interdits, des droits individuels partout : une table rase prête à être maltraitée, plus aucune valeur rempart contre le loup dans la bergerie. La désublimation répressive. Les concepts manipulés par cette gauche sont d’une débilité sans nom, tel un enfant qui vient d’aller à l’école et vient de découvrir un monde nouveau. On a l’impression que la droite d’antan, qui était cultivée mais peu intelligente, s’est transformée en gauche d’aujourd’hui. Et inversement. Ainsi, la gauche actuelle, toute fière d’avoir fait des études, s’amuse à manipuler des idées, sans y confronter la moindre once d’intelligence (traiter tout le monde de raciste ou d’homophobe - ou encore de sexiste -, ça montre bien que l’intelligence a déserté cette gauche). Un article frappé du coin du bon sens, acoudé à la culture.