« On vous a déjà expliqué que les minarets seront possibles quand même dans quatre cantons, »
Non, non, non, non. L’interdiction des minarets est inscrite dans la Constitution. Et la Constitution de la Confédération helvétique s’applique, comme la Constitution française, sur l’ensemble du territoire national !
« Ceci dit, il y a plusieurs façon de poser une question à un référendum. »
Vous confondez référendum et sondage. Pour contrer la décision du Tribunal fédéral, la seule solution était d’inscrire, dans la Constitution, l’article suivant : « La construction de minarets est interdite ».
Et comme en Suisse toute modification constitutionnel passe... constitutionnellement par le peuple, la question portait, non sur les minarets, mais sur l’acceptation, ou le rejet, du nouvel article constitutionnel.
Ce qui fait - mais c’est fréquent dans notre pays - que celui qui était contre (les minarets) devait voter OUI, et que celui qui était pour devait voter NON. Chaque fois, il y a des électeurs qui se trompent, mais les enquêtes d’après-vote montrent que les erreurs tendent à s’équilibrer
« A question mal posée risque de mauvaise réponse. »
Avant d’affirmer des choses pareilles, il faudrait tout de même connaître les tenants et les aboutissants de l’affaire !
Le référendum a été lancé à la suite du rejet, par le Tribunal fédéral - la plus haute instance du pays - des oppositions formulées par 4’800 des 7’500 habitants d’une petite commune suisse alémanique, contre la construction d’un minaret.
A partir de là, l’inscription de l’interdiction de construire des minarets était la seule voie qui s’offrait, dans le cadre de notre démocratie directe, pour éviter, à l’avenir, ce genre de décision arbitraire contre les voeux massivement exprimés d’une population
« ...une distance doit être obligatoirement prise par rapport aux antiennes religieuses... »
Et vous vous y prendrez comment pour faire prendre cette distance obligatoire aux millions de gens qui ne le veulent pas ? En opposant un bourrage de crâne anti-religieux aux bourrages de crâne religieux ?
Le problème n’est pas la multiculturalité, mais bien la multiethnicité et la « multicivilisationnalité ». Or, ces deux facteurs induisent rédhibitoirement le communautarisme !
Croire que les Maghrébins d’aujourd’hui sont les Italiens d’hier et les Subsahariens, les Polonais d’avant-hier, est une aberration qui se paiera au prix fort, si vous n’y renoncez pas dans des délais désormais très brefs.