LES Véritables
raisons de la guerre du golfe et du maintien de l’embargo !
Le paragraphe 22 de la résolution 687
stipule que les sanctions seront levées dès que l’Irak aura satisfait aux
exigences en matière de désarmement et de contrôle à ce niveau. Depuis la fuite
en Jordanie du gendre de Saddam Hussein, il est certain que l’Irak ne cache
plus rien. Mais les Etats-Unis, seul maître du tout nouvel ordre mondial depuis
la dislocation de l’U.R.S.S., les Etats-Unis donc ne veulent pas entendre
parler d’une levée des sanctions "tant que les droits de l’homme ne seront
pas respectés". Ainsi, c’est pour le plus grand bien des Irakiens, pour
leurs droits démocratiques, que l’on commence par en tuer un à deux millions,
soit près de 10% de leur population. Quel cynisme ! Il est à se demander
pourquoi les Etats-Unis et la communauté internationale ne font pas preuve
d’autant de « sollicitude »
vis à vis de pays tels que l’Arabie Saoudite, la Turquie, le Koweit. Chacun
admettra pourtant que ces pays, situés dans la même région que l’Irak, ne sont
pas des modèles pour les droits démocratiques de l’homme. Et ce fameux droit
international, celui au nom duquel les forces coalisées ont déclenché la guerre
du Golfe, les Etats-Unis et l’ONU ne sont donc pas tenus de le respecter ! Eux
qui ne respectent pas leur propre résolution, la résolution 687. NON !
l’embargo sur l’Irak n’a rien à voir avec le droit international et encore
moins avec les droits de l’homme. La véritable raison du maintien de
l’embargo, celle la même qui provoqua l’intervention des forces
coalisées dans le Golfe, c’est le pétrole ! le
contrôle des ressources pétrolières et des revenus du pétrole.
CONTRÔLE
DES RESSOURCES PÉTROLIÈRES :
Il est clair que l’establishment
international (les multinationales, les grandes compagnies pétrolières, les
principales banques mondiales, etc...), celui qui contrôle le grand marché
mondial et la libre concurrence si chers à nos capitalistes et aux Etats-Unis,
celui qui « guide » la
politique de la plupart des états démocratiques, y compris le nôtre, cet
establishment ne pouvait laisser entre les mains d’un seul homme, qu’il soit
fou ou génie, dictateur ou démocrate, d’un seul état, qu’il soit dictature ou
modèle de démocratie, religieux ou laïc, cet establishment donc ne pouvait
laisser les ressources pétrolières de l’Irak et du Koweit cumulées dans les
mêmes mains. Un tel état aurait renversé les rapports de force au sein de
l’OPEP (l’Arabie Saoudite contrôle à lui seul 25% des réserves mondiales
connues et 1/3 de la production OPEP). Un tel état aurait pu influencer à la
hausse ou à la baisse le prix du brut. Inadmissible pour nos chers capitalistes
qui craignaient de voir leurs profits écornés. Si on ajoute à cela la crainte
qu’inspirait et qu’inspire encore la puissance militaire et économique de l’Irak à Israël et
aux autres pays du Golfe, même sans être complet, on a ici les principales
raisons qui ont amené les forces coalisées à faire la guerre à l’Irak et à
maintenir l’embargo.
J’ai fait un voyage d’étude en 1996 en Irak et j’ai pu y toucher des
yeux les ravages de l’embargo.
En rentrant, je me suis fendu d’un billet d’humeur dans Le Soir (journal
Belge car je résidais en Belgique à l’époque), vous le trouverez ci-après. La
partie bordée d’un trait noir a été censurée et n’a donc pas été publiée :
JE SUIS CONTRE
L’EMBARGO IMPOSÉ A L’IRAK.
Tous les deux mois, les médias nous
rappellent furtivement que l’Organisation
des Nations Unies impose depuis plus de 5 ans un embargo contre L’IRAK. Un navire militaire belge est
d’ailleurs parti le 5 septembre dernier renforcer la flottille de guerre qui
contrôle cet embargo (blocus ?). Au JT de la RTBF ce jour
là,Jacques Brédael nous rassure : "Il s’agit de contrôler l’embargo contre
Saddam Hussein". Vraiment ?
UN MILLION
D’IRAKIENSEN DANGER DE MORT !
En avril dernier, avec 9 autres
personnes, je me suis rendu en Irak par l’intermédiaire de l’agence de voyage
Contact et Culture. Nous avons visité des écoles, des hôpitaux, une usine, un
couvent,... Nous avons eu de nombreux entretiens avec des représentants de l’autorité
civile, religieuse et politique, mais aussi des représentants de l’ONU et de
l’UNICEF... Nous nous sommes promenés sur les marchés, dans la rue où nous
avons cherché le contact avec la population. Nous sommes restés dans et autour
de Bagdad, y compris les villes chiites saintes de Karbala et Najaf.
Qu’y avons-nous découvert ? L’horreur
et... la confirmation des rapports alarmants des organisations onusiennes.
Ainsi, le Programme Alimentaire Mondial a sonné le tocsin en mai dernier en avertissant qu’un
million d’Irakiens sont en danger de mort si l’embargo est
maintenu ! Un rapport d’UNICEF IRAK d’octobre 94 est plus alarmant encore
puisqu’il prévient : " Plus de 2,5 millions d’enfants, de femmes
enceintes et de mères allaitantes sont en
danger."
Dans l’hôpital pour enfants à Bagdad,
nous avons vu des enfants sous-alimentés, nettement en dessous de leur poids
normal. Nous n’oublierons pas de sitôt le visage souriant mais les yeux tristes
de Emel Abdelhassem, cette jeune mère courageuse cachant mal tant de misère et
de problèmes. Emel veille jour et nuit près de son bébé en couveuse parce que
souffrant d’une maladie du foie (la couveuse ne fonctionne plus très bien :
l’embargo empêche d’importer les pièces de rechange). Ses deux autres enfants
de 6 et 2 ans sont à la maison, seuls ! Son mari, aveugle, vit dans une
institution ; c’est une bouche de moins à nourrir. Les seuls revenus d’Emel sont
les tickets de rationnement distribués par le gouvernement qui ne couvrent que
la moitié des besoins alimentaires de sa famille. Cela signifie que ni elle ni
ses enfants ne mangent à leur faim ! La petite Reidda (c’est le prénom du bébé
d’Emel) recevra, si elle survit, chaque mois quatre des six boîtes de lait en
poudre dont elle a besoin, jusqu’à sa première année, ensuite plus rien. Il
faut savoir que l’usine de lait en poudre de Bagdad, déjà reconstruite après sa
destruction par les missiles américains, est à l’arrêt faute de matières
premières impossibles à importer du fait de l’embargo. Dans une autre chambre
de l’hôpital, une jeune maman, au visage émacié et aux mains squelettiques, se
tord un sein pendouillant que son nourrisson tête désespérément dans l’espoir
vain d’en faire sortir du lait. Cinq autres mères se trouvent dans la même
chambre, toutes penchées sur leur enfant souffrant, le visage grave, mais
toujours dignes. Pourquoi nous faites-vous cela semblent-elles nous demander de
leurs yeux tristes et résignés ? C’est à elles et aux enfants qui vont mourir
que je pense et non à Saddam Hussein, c’est à la petite Reidda mourante que je
pense Monsieur Brédael quand j’apprends que l’embargo, une fois de plus, est
prolongé. Le Dr Tariq Abbas Hady est désemparé : "il n’y a dans l’hôpital
presque pas de médicaments, ni de lait, ni de nourriture, ni de produits de nettoyage.
La moitié des couveuses sont en panne, les autres fonctionnent encore plus ou
moins... pour combien de temps encore ? La dernière ambulance est tombée en
panne."
COMMENT RÉAGIT
LE PEUPLE IRAKIEN ?
Ce qu’en pensent les Irakiens ? Ils ne
pensent presque plus, absorbés qu’ils sont par leur lutte quotidienne pour (sur)vivre.
Partout on nous demande de plaider en Europe pour la levée de l’embargo, de
décrire la souffrance du peuple. Ils ont du ressentiment contre les occidentaux
en général, contre les Américains en particulier. A deux reprises, en nous
promenant dans des quartiers pauvres de Bagdad, nous sommes soudainement
canardés de pierres par des groupes de jeunes qui nous prennent pour des
Américains. Comme dans tous les pays frappés par les malheurs de la guerre, on
sent un repli sensible sur les valeurs religieuses. Des gens nous ont exprimé
leur crainte de l’intégrisme si l’embargo dure encore longtemps. Mais
globalement, nous sommes surpris par la modération des Irakiens devant tant de
malheurs.
Un peu de modestie, votre désir de faire de l’ironie à mes
dépens vous fait perdre le sens des mots. A moins que vous ne vous considériez
comme le site à vous seul, le site ne perdra rien, car c’est avec vous que
désormais je refuse de dialoguer, mais également de lire vos articles.
Pour le reste, je continuerai à apporter ma modeste et
honnête contribution qui, je l’espère, fera avancer le débat.
@Michel DROUET « C’est peut être les velléités d’indépendance soutenues par la russie qui ont déclenché le conflit au Donbass, non ? » Quand je vois cet argumentaire, je me dis qu’il est inutile de débattre avec vous car vous êtes foncièrement malhonnête ! C’est le coup d’état de février 2014 et les lois ségrégationnistes contre les ukrainiens russophone qui ont déclenché cette velléité d’autonomie (au départ, les deux républiques ne réclamaient pas leur indépendance, mais une large autonomie concernant l’administration de leur oblast. La preuve, c’est qu’elles étaient bien disposées à appliquer les accords de Minsk qui, faut-il vous le rappeler, ont reçu l’aval de l’ONU. Et votre intérêt pour la géostratégie fait que vous ne pouvez ignorer la chronologie de ces évènements, c’est pourquoi je vous trouve malhonnête ! Aussi, je vais mettre un terme à nos échanges...