Une dernière chose ; j’aurais du commencer par là, mais je voulais argumenter sérieusement, si sur le moment j’avais voulu parler de la france, du mali, de la jordanie ou de tout autre pays que je connais, ’aurais brosser un portrait avec les même mots tranchants, si je suis raciste, je le suis envers toute l’humanité, mais c’est parce que j’ai cru en l’homme et en particulier à l’homme marocain, envers et contre tout le mépris que l’élite et lui même a pour lui, que ma déception et ma tristesse donne des accents violents.
Le racisme en l’occurence viendrait dire qu’il y a une race marocaine, il n’y en a pas, c’est un mélange très complexe de races multiples par couches successives, désolé pour l’idéologie nationale abrutissante.
Je me demande vraiment, à la relecture de mon coup de gueule, si les gens l’ont lu ou survolé, parce que quand même, alexander, sympathies islamistes, ca veut dire quoi ?
Si j’étais islamiste dans le sens que tu entends, je passerais pas un quart de ma page à insulter les salafistes et la sunna.
Je suis peut être islamiste dans le sens ou j’estime que l’Islam était une civilisation modèle, qui aurait du rester et évoluer par elle même, et que l’occident a détruite, mais aujourd’hui, c’est une civilisation morte, comme la chrétienté est morte au XVIIè siècle sous les coups de la contre-réforme bourgeoise.
Alexander, je te promets un article sanglant sur l’islamisme au maroc (y en aura aussi pour les premiers des islamiste smarocains, qui sont les plus grands opposants aux barbus, les istiqlaliens).
Quant aux chiens et la caravane, j’ai eu en la lisant l’impression que c’était mon article la caravane, si tu regarde la configuration spatiale du texte... c’est qui les chiens ? parce que chien n’est peut être pas une insulte dans les codes de loi pré-machés occidentaux, mais pour l’arabe que je suis malgré tout, je n’accepte pas ; et aussi le coup du
« même si des marocains n’étaient pas d’accord avec la politique menée par leur gouvernement », ca alors, c triste quand même ! pour moi, elle est là l’insulte, les prendre pour des moutons, c’est pas gentil quand même, c’est limite raciste, si on va chercher...
Ben, en fait j’ai le temps ce soir, alors continuons à parler du Maroc, merci Diva, je ne sais pas si je suis très courageux d’écrire ça derrière un ordi (mais je sais que les autorités de censure ne savent pas lire, mais je devrais me méfier, je suis connecté au réseau du Roi...).
Merci beaucoup Fouad, vraiment, tu es un bon citoyen français, et tu es un bon MRE-beu, même si le Maroc ne te donnera rien qu’il ne te prendra immédiatement (à commencer par tes devises).
Je voulais parler un peu du TGV, quelqu’un à parler d’avancer à al vitesse TGV, alors j’y ai pensé...
Vous savez qu’il y a deux ans, devant un auditoire de beni oui oui, notre chère gouverneur général du Maroc, Nicolas Sarkozy, accueilli dans la ville des deux mers, a décidé de « donner » un TGV au Maroc.
Alors immédiatement, l’ensemble de la presse de se réjouir de cette « initiative » (c’est un mot qu’on aime beaucoup ici), pour moi, ça reflète parfaitement la politique économique de Rabat (on va faire discret).
J’espère que mes lecteurs savent que quand on exporte un projet de 2 milliards d’euro, 23 millards de DH, qu’il est livré clef en main, on le fait pas par gentillesse, on récupère simplement ses aides au développement, (en devises s’il vous plait) et on donne encore une occasion aux hommes d’affaire verreux de s’en mettre plein les poches ; alors le gouvernement marocain a signé sans tarder, dans l’heure si j’ose dire, et l’assemblée des représentant a voté le texte sans même broncher une seconde.
Bon vous me direz, ca arrive en France, sauf que le budget de l’Etat Marocain s’élève à peu près à 15 milliards d’euro, alors, à rapporter aux finances française, ca ferait un projet de 70 milliards d’euro... en tout cas ca représente une année d’exportation de phosphate, ou un semestre de tourisme, d’IDE ou de transfert d’émigrés.
Alors bien sur, on va payer ca avec des aides au développement, avec des prêts à taux réduits, étalés sur je sais pas combien, etc...
Mais le problème reste de savoir si on avait pas mieux à faire avec 2 milliards d’euro
Les exportations industrielles hors phosphate de notre cher pays ne cessent de baisser, elles sont à un niveau ridicule.
Il est impossible ici de se faire soigner (j’aurais des anecdotes à raconter, ca fait partie des mafias les plus indéboulonable et les plus sanglantes), à part en étant riche, dans des cliniques privées, en milieu rural, les dispensaires, quant il y en a à moins de 100 km, sont totalement désarmés, la sécu ne fonctionne qu’aléatoirement (au mieux), les mutuelles ne comptent que quelques centaines de milliers d’assurés.
Tout, exclusivement tout, lorsque vous n’avez pas la chance d’avoir une mutuelle, sera à payer comptant, sans compter tout ce qu’il faut donner comme petits cadeaux aux infirmières...
Bon, vous comprenez peut être pourquoi la mortalité infantile reste à près de 4%.
On pourrait essayer de mettre sur pied un système social, pour aider ceux qui ont construit notre pays sans contrat de travail ni assurance, au péril de leur vie, à survivre à des maladies bénignes après 60 ans ; on pourrait mettre sur pied un programme de développement industriel endogène, pour produire ce dont on a besoin, et peut être, exporter dans le vaste marché africain...
NON : on va acheter un TGV
« Pourquoi, tu veux nous interdire le TGV »
Et oui, au pays des sultans, rien n’est trop beau, moulay abdelaziz voulait un voiture en 1904, mohammed VI veut un TGV en 2013...
Mais oui, tout ce qui est koli en France, nous aussi on va l’avoir, pour eux, c’est ca le développement...
Venons en au fait, petite étude de marché sociologique, ici, au Maroc, il y a 3 types de transport en commun pour les longues distance :
n°1 : le car, il s’agit d’un système traditionnel si j’ose dire, chaque compagnie a quelques cars, qui sont loués à des rentiers d’agrémentation, et tout ça se retrouve dans un joyeux bordel dans les gares routières, c’est le moyen de transport économique, même s’il est très très rentable : on paira en moyenne 1dh les 5 km, c’est là qu’on va rencontrer le peuple du Maroc, c’est là qu’on vivra mille et un sketchs hilarants, que bien notre cinéma national sera incapable de reproduire à l’écran.
n°2 : le train, héritage colonial, l’ONCF est un Office Royal, il a été semi-privatisé, ses revenus et ceux du makhzen (étymologiquement : la Caisse, le Coffre, d’où le « Magasin) restent à peu près confondus, il est lié à un réseau de car, qui vient concurrencer l’indéboulonable CTM de car de bonne qualité (au prix du train), on paiera en moyenne 1dh tous les 2,5 km, c’est le transport favoris des retraités de la fonction publique, des classes moyennes urbaines qui n’ont pas pris la voiture (on parle de classe moyenne à peu près au niveau ou on en parle en france, 10 à 15 000 dh de revenus), le train à proprement parlé relie toutes les grandes aglomérations de plus d1 million d’habitant, sauf Agadir ; on y passe souvent un bien morne voyage : pas de sketchs, mais des controleurs très distingués (c’est si rare).
n°3 : l’avion C’est le monopole de la RAM, qui elle aussi appartient peu ou prou à »moul l-bled« : c’est comme ça qu’on en parle dans la rumeur : le »proprio du pays« . C’est le moyen de transport de tous les privilégiés, et de fait, rares sont ceux qui paient plein tarif.
Bien sur, tous les riches et classe moyennes de niveau européen se déplacent le plus possible en voiture (on importe plus de 5 milliards d’euros de pétrole chaque année), et ne descendrait pour rien au monde de leur carrosse, symbole de la richesse et du confort chez les arabes à la cutlure nomade, symbole du monde, dans ce monde du XXIè siècle.
Alors, qui va monter dans ce TGV ? Et à quel prix ?, on aurais pu quand même se donner la peine de ne serait-ce que se poser la question, non ? avant de voter sans broncher... au canada, ca fait 20 ans qu’on est dessus, le pays est 20 fois plus riche que le Maroc pour un même nombre d’habitants, la ligne projetée est du même kilomètrage, son cout voisin, ca fait 20 ans qu’on dit que c’est une dépense inutile.
Bien sur, j’aimerais bien faire Tanger Agadir en 4h00, quel bonheur, quel luxe, quel défilement de paysages, mais je saurais pas quoi dire aux paysans du Gharb, des Rehamna, des Haha et aux ouvriers agricols du Sous que je verrais peiner sous le soleil avec des moyens rudimentaires... pour un revenu de 2000 euro l’année par famille.
Enfin, combien va couter le billet, 1 dh pour un kilomètre ? 2 dh ?, en France on paie à peu près 2 dh le kilomètre, ca donnerait combien le tanger agadir ? pour 1 dh ? 800 dh ?, on prend l’avion pour moins cher en pleine saison, et on a le retour en prime...
LE PLUS TRISTE DANS TOUT CA C’EST QUE LA RUMEUR DES GENS DU PEUPLE, CEUX QUI SAVENT PAS LIBELLER LES CHEQUES EN FRANCAIS, POUR ELLE, C’EST ABSURDE, MAIS POUR L’ELITE INSTRUITE, MOI, JE VEUX LE SPRIVER DU TGV (QU’ILS NE PRENDRONT PAS !)
Si j’ai le temps, je vous parle du kif, désolé, moi je suis pas du même monde que le petit Amine Sebti qui est venu défendre sa tribu (OOOH !), je connais surtout des paysans et des ouvriers, et je connais des rifains, on va voir comment une idéologie prémaché, plus des subventions, peut décider du jour au lendemain de balayer ce qui avait permis à 2 millions de personne de survivre, pendant qu’on s’engraissait à Casa avec les entreprises des français et des juifs et qu’on avait décidé de condamner le »pays libre« , le »bled as-siba", à la misère, et à la débrouille pour son refus de se soumettre aux armées du protectorat, qui défendaient l’aieul de Momo ; il faut croire que les aides au développement sont plus rentables pour les mafieux que les revenus du kif, lorsque les deux ne sont plus compatibles (comprenne qui réflechie).
Il s’agissait d’un message introductif d’humeurs, des analyses plus étayées suivront, si je trouves le temps
A ceux qui croient que je ne connais le Maroc que superficiellement, je suis désolé de devoir les ignorer...
A ceux qui croient que je déteste les marocains, j’avoue être un peu misanthrope, mais certainement pas lepeniste. Ma situation est différente, bien au contraire, j’aime, et admire l’intelligence des marocains, et c’est pour me mettre à l’épreuve de la réalité du système (en partie) que j’ai choisi d’y vivre, après des années et des années à entendre les marocains aux même se conspuer à tous les sujets...
Par contre ce que je n’aime pas, c’est la stupidité, et ce que j’aime encore moins, c’est la manipulation de la population, ce que je hait par dessus tout, c’est qu’on essaie (volontairement ou non) de faire disparaître tout ce qui avait structuré des siècle d’une civilisation riche et complexe, en noyant tous les vices d’une société étatisé et devenu absolutiste (grace à lyautey bien sûr, pas aux alaouites) sous une couche superficielle de consumérisme et de modernisme qui ne parvient que difficilement de cacher la réalité.
L’élite (qui n’est certes pas uniquement fassie, loin de là, même si on observe en réalité une « fassisation » de l’élite bourgeoise et de la société, comme la france a vécu une parisianisation entre le XVII et le XXè siècle) ou du moins l’immense majorité de celle-ci qui importe toute son idéologie précuite du XVIè arrondissement, passe son temps à insulter le peuple, parce qu’il ne réopnds pas aux canons bourgeois des centre villes européens ; n’a aucune idée de la richesse culturelle et intellectuelle des gens.
Ca, c’est pas nouveau, ce qui est grave dans le Maroc de Mohammed VI, c’est que la population urbaine dans son ensemble est en train de rejetter en bloc son passé, et malheureusement, uniquement les aspects de son passé qui ne s’accorde pas avec l’économie moderne, le consumérisme, dans sa variante makhzénienne absolutiste post-70’s.
Ce qui est grave, c’est que les berbères y parlent à leurs enfants en arabe et que les arabes y parlent à leurs enfants en français.
Ce qui est grave c’est que par exemple, on ne peut plus, quand on est un petit commerçant non francophone, libeller un chèque en arabe, on se fait entendre dire que personne dans les banques ne sait plus le lire (alors que c’est la langue officielle du pays et la seule langue a peu près maîtrisée par la majorité de la population).
Bon j’ai mille autres exemples à raconter, mais j’ai tout mon temps...
A ceux qui croient que je déteste les Fassis (on dit Fwassa dans leur dialecte, c’est le terme que j’utiliserais) je leur répondrait que cette haine n’est nullement raciale, elle est sociologique, mais il est vrai que par contre, pour une bonne partie de la population marocaine, j’ai le sentiment, dès qu’on parle des fwassas, qu’ils sont des démons et que le reste de la population (les autres « maures » urbains (tétouan, salé, oujda) compris) les déteste à la mesure ou les hutus haissaient les tutsis avant 1994. Etant donné que j’ai de nombreux amis issus de cette micro-société, qui ont souvent la capacité de critiquer, voir même de refuser leur état d’esprit tribal (désolé), ou d’autres qui ne s’en rendent pas compte mais à qui je ne peux pas en vouloir, étant donné que j’aime l’humain et l’humanité, dans sa diversité tribale (encore désolé), je ne voudrais pas que tout ça finisse mal... et à écouter les gens, ca craint...
D’ailleurs l’entourage royal l’a très bien compris et l’ascention récente, avec les moyens de l’Etat et du palais (et aussi d’un extraordinaire stratégie locale de campagne) de monsieur Al-Hima aux élections municipales montre la volonté des alaouites youssoufides de rattraper le tir (uniquement sur ce point malheureusement) et de tenter de reconstituer un contre-poids arabe chaoui, issu des rangs du Basri lui même...
Pour celui qui veut appeler son conseil, je lui conseille moi de s’occuper de ses affaires.
En conclusion, je ferais remarquer aux marocains qui ont vu en moi l’agresseur colonial ou que sais-je, que le vrai problème du Maroc, qui est l’absence d’expression émanant du peuple lui même, est liée justemment au fait que tout le monde (qui y vit... désolé) est au courant de toute cette merde, à tous les niveaux (je suis impatient de poursuivre la description de la merde) ; on a le droit d’en parler (d’ailleurs au Maroc, les journalistes, après le bouclage, écoutent la rumeur pour s’informer)... on a le droit d’en parler, ... mais pas de l’écrire, de le prendre en photo, de le filmer, de l’enregistrer, parce que tout le monde a ce réflexe paranoiaque de méfiance à l’égard de la diffusion des réalités, tout ça doit rester bien sous la couverture (jusqu’aux journalistes aux même ou aux guides touristiques qui ne veulent pas... donner une mauvaise image du Maroc)...
Alors, je ne suis pas de ceux (dans cette élite crétinisée par l’occident prémaché) qui vont vous dire que la misère est insupportable dans ce pays, etc.. que tout le monde ets pauvre... etc... je suis au contraire de ceux qui pensent que lorsqu’on peut nourrir, éduquer, habiller et loger dignement ses enfants dans les canons de sa société d’origine, on est pas pauvre, et que c’est effectivement le cas d’une bonne moitié de la population.
Par contre je suis de ceux qui ne supportent pas ces gens de l’élite crétinisée, lorsqu’ils se congratulent au terme de : « au mois au maroc, personne ne meurt de faim » ... donc, sous entendu, continuons de nous empiffrer ; parce que j’ai vu des régions ou une partie de la population CREVAIT de faim, après un demi siècle de marginalisation, de clochardisation, de piéinement de leur économie traditionnelle et de leurs structures sociales.
Sur ce, à très bientôt, j’espère qu’un jour on pourra sereinement parler des problèmes de ce monde sans se cacher derrière des idéologies occidentales pré-machées...
PS : quant à la Turquie, je l’ai vu évoluer en parallèle du Maroc, avec un oeil moins concerné certes, et si je suis révolté par ces même comportements de classe moyenne méprisante, le sort réservé aux kurdes, aux ouvriers, aux paysans et aux pauvres en général, je dois observer qu’en Turquie, on peut être de classe moyenne avec le double d’un smic, qu’on est respecté comme citoyen, que la justice fonctionne, qu’on ne craint pas son prochain en permanence, et surtout, ce qui est le plus important, que c’est une économie productive, constructive, et certainement pas mendiante comme la notre, puisque justemment, on importe maintenant presque tout notre textile et notre électroménager, et de plus en plus de matériel agricole de ce pays.