C’est aller un peu vite en besogne que de reprendre les déclarations de Cluzel au Monde et les resservir quasiment brut de décoffrage.
D’abord concernant l’audience des chaînes, Cluzel n’est pour rien dans le succès de France Info. Ensuite le Mouv’ est quasiment à l’agonie et France Musique, loin d’augmenter son audience, a décroché significativement depuis la mise en place de l’absurde nouvelle grille en septembre dernier, pour passer loin derrière Radio Classique.
Ensuite, Cluzel a engagé des travaux de rénovation pharaoniques à l’intérieur du bâtiment, notamment au grand auditorium, dont l’ampleur devrait intéresser la Cour des comptes — du moins c’est à souhaiter. L’affaire du démontage du grand orgue spécialement construit pour la Maison de la Radio dans les années 60 et de l’installation d’un nouvel instrument, dont le coût de démontage-construction à neuf aurait monté à plus de 5 millions (cf Le Point et le Monde de janvier 2008) est emblématique d’un mode de gestion dont Cluzel n’a pas la primeur, mais avec lequel il n’a pas rompu. Par exemple, peut-on justifier que Radio-France entretienne DEUX orchestres symphoniques pour un rayonnement international aussi médiocre (comparez avec l’unique orchestre de la BBC) ?
Non, le départ de Cluzel ne sera pas une perte. Surtout après l’indéfendable histoire du calendrier Act-Up.
Intéressante mise au point, qui tranche sur la passion ambiante concernant le sujet.
Je rejoins la position de l’auteur et partage assez l’avis de Carrez et des députés du Nouveau Centre : suppression de l’ISF, suppression du bouclier, tranche supplémentaire à l’IR de 50 %.
(Peut-être faudrait-il néanmoins maintenir certains effets justifiés du bouclier pour les tranches inférieures de revenu, par exemple en exonérant les rmistes de la taxe foncière.)
On ne comprend effectivement pas pourquoi les politiques ont si peur de supprimer l’ISF. Il suffirait de dire la vérité aux Français, savoir que cet impôt coûte beaucoup plus qu’il ne rapporte en raison des manque à gagner engendrés par le départ des redevables (fiscal d’abord puisqu’ils ne payent plus d’mpôts, et économique, puisqu’ils n’investissent et ne créent plus d’emplois en France). Et de leur expliquer un peu mieux comment fonctionne cet impôt. Y compris dans ce qu’il a d’aberrant. Comment justifier, par exemple, qu’on puisse échapper à l’ISF rien qu’en déménageant sans quitter la France (par exemple en passant d’une ville où l’immobilier est cher à une autre meilleur marché) et en "défiscalisant" la différence de prix en achetant des antiquités ? Vous pouvez avoir un Monet au mur et ne pas payer l’ISF !
La seule raison plausible qui me soit venue à l’esprit pour l’instant, c’est que Bercy ne veut pas abandonner un instrument de connaissance des patrimoines aussi utile, notamment pour les recoupements avec l’IR. Et ce d’autant que le Snui, syndicat maison fort influent, tient mordicus à l’ISF, symbole de "justice" fiscale.
On ne saurait mieux dire. L’homme qui déclare haut et fort que le PS doit rester "le parti des fonctionnaires" et le "parti de l’impôt" utilise évidemment le mot "libéral" comme un publicitaire utilise la santé de vos intestins pour vendre ses yaourts.
J’ai l’impression que M. Marini milite principalement pour le relèvement du seuil de 770.000 euros à un million. Selon lui, 65 % de l’impôt collecté correspondrait aux patrimoines supérieurs à 2,4 millions (3e tranche), alors que les deux premières tranches concentrent les 4/5e des redevables. L’idée paraît asssez simple : ne taxons que les "vrais" riches, la baisse des rentrées sera largement compensée par l’effet politique, car la classe moyenne aisée commence à être trop "touchée". L’idée un tant soit peu neuve de M. Mariani est de soutenir que même dans les deux premières tranches, l’immobilier pèse moins qu’on le prétend, et qu’exonérer la résidence principale ne soulagerait pas autant de monde qu’espéré par ceux qui veulent sortir la résidence principale de l’assiette. C’est la partie la plus fragile, à mon avis, de sa démonstration, car on aimerait bien savoir ce qui explique une telle augmentation des redevables, en si peu de temps, si ce n’est la flambée de l’immobilier. Si vous regardez son tableau de la composition de la première tranche, l’immobilier à lui seul compose plus de la moitié du camembert. Reste évidemment la bourse, qui a beaucoup progressé jusqu’en 2007. Mais peu importe. Marini milite pour qu’on fasse descendre le nombre des redevables à un niveau qui fasse moins de bruit autour d’un impôt qu’on n’ose pas supprimer. Là, je ne vois pas qu’il y ait manipulation. Et je ne crois pas du tout que Marini soit lui-même partisan d’une suppression.
P.S. Il y une page du rapport que personne ne cite, mais qui vaut son pesant de moutarde. C’est celle qui nous apprend que les demandes de restitution d’impôt (bouclier fiiscal) de 2006 sont venues à 46 % de la Réunion, pour un montant moyen de 379 euros. Quand on dit que le bouclier s’’adressait seulement aux riches ! Il est vrai que la moyenne des droits restitués, hors Réunion, monte à près de 24.000 euros. Mais la perte pour le Trésor était presque moitié moindre que prévu (233 millions). Ce sera intéressant de comparer les prévisions de la loi TEPA avec les résultats réels pour 2007.
Le "démontage" des slogans déniant toute baisse ne manque pas de valeur, mais la démonstration d’une baisse significative des prix, elle, n’est pas du tout apportée.
Certes, on entend dire un peu partout que les prix se tassent, ou que les mises en vente restent plus longtemps sur le marché, mais rien de bien net n’est encore visible.
Un des signes habituels d’une retournment de tendance est en général une chute de plusieurs points en peu de temps. Où en serions-nous ?