Chacun sait ce qu’il advient d’une poule à
laquelle on a coupé la tête : elle déambule frénétiquement pendant quelques
minutes avant de s’effondrer sur le sol et de mourir. Le monde occidental
actuel est une poule à qui l’on a coupé la tête - le politique - et à qui ne
reste plus que le corps - l’économie.
A cet égard, il est amusant et, en même temps,
pathétique d’entendre le socialiste Généreux nous asséner (http://www.agoravox.tv/actualites/economie/article/jacques-genereux-vers-le-chaos-26316)
avec brio que l’esprit de Munich serait de retour et que cet esprit s’incarnerait
dans l’incapacité de l’UE à faire face à ses responsabilités en déclarant la
guerre aux spéculateurs. Traduire : l’UE serait en gros les bons démocrates
et les spéculateurs les « méchants nazis ». Or, malgré les indéniables
et consciencieux efforts des libéraux-marxistes
qui gèrent l’Europe marshallisée depuis 1945 pour faire renaître de leurs
cendres le national-socialisme et le fascisme à travers des mouvements créés de
toutes pièces par les barbouzes du système libéralo-marxiste (de Fini à Wilders
en passant par la soi-disant extrême droite allemande), le fait est que le
national-socialisme et le fascisme sont bien morts et que le système actuel en
Europe est celui qui a été imposé par les vainqueurs de la seconde guerre
mondiale ; un coup d’œil, par exemple, à la courbe du chômage suffit à le démontrer.
Généreux, en défenseur et partisan du système qui est sorti tout droit de la
seconde guerre mondiale, n’a donc pas l’honnêteté intellectuelle de reconnaître
que la situation politique, économique et sociale actuelle n’a rien à voir avec
le fascisme ou le national-socialisme, régimes qui préconisaient tous deux la
subordination de l’économie au politique. Généreux, de temps à autre, a tout de
même des éclairs de lucidité. Par exemple, lorsqu’il glisse en gloussant que
les Etats sont actuellement, d’une certaine façon, les alliés des spéculateurs
et que l’Etat actuel est un Etat privé. Bien entendu, il change vite de sujet
et revient à sa doxa démocratique.
Il revient vite à sa doxa démocratique parce
qu’il n’a pas envie de constater que l’ »Etat privé » auquel il fait
allusion est exactement ce qui, sous le stalinisme, s’appelait le capitalisme d’Etat
et parce qu’il lui répugne de noter qu’une grande partie des politicards
actuels sont des transfuges de grandes compagnies, qui, lorsqu’ils ont fini
leur sale boulot, qui en tant que président de la république , qui en tant que
premier ministre, qui en tant que ministre, sont réintégrés dans ces grandes
compagnies multinationales. De Pompidou à Lagarde, de Balladur à Blair, la
liste est longue, très longue de ces politicards
qui viennent du privé et, plus particulièrement, de la haute finance
internationale apatride.
Depuis Napoléon 1er, l’Etat français est le créancier
de la haute finance apatride et, à ce titre, n’a quasiment plus aucune marge de
manœuvre. Depuis que la haute finance apatride a mis le grappin sur les Etats européens,
celle-ci a placé des hommes à elle au sommet de ceux-ci et, naturellement, les
a chargés de les endetter toujours plus. Depuis, on va de hold-up en hold-up. Si
l’administration sarkoziste a accepté de prêter 12 milliards à la Grèce, on le
sait, c’est uniquement parce que la Grèce ne parvenait plus à honorer ses
achats d’armes aux grandes compagnies « françaises ». Ces 12 milliards,
ils sortiront de la poche du contribuable français hyper-endetté, mais, une
fois remboursés par la Grèce, ils rentreront dans les caisses de ces compagnies
« françaises ».
Bien entendu, Généreux ne dit absolument rien
du coût astronomique de l’immigration.
De Gobineau écrivait ces lignes dans les années 1850, de Téhéran où il avait été nommé premier secrétaire de la légation française en Perse - à l’époque, il existait encore une diplomatie française digne de ce nom. Il était parfaitement au fait des trois points que vous développez. Ce sur quoi il attire l’attention du lecteur, c’est sur la nature foncièrement bourgeoisie - quasiment au sens flaubertien et, donc, non marxiste, du terme (en tant que catégorie de l’esprit) - de l’Asiatique.
En Europe, de la Grèce antique jusqu’à la fin de l’Ancien Régime, le bourgeois et, en général, le commerçant fut un individu méprisé par une grande partie de l’aristocratie ainsi que par une grande partie des peuples, non encore convertis – et pour cause - au marxisme. Il faudra attendre Louis XIV, fossoyeur de la noblesse d’épée et, donc, du vieil esprit traditionnel européen, pour que l’aristocratie soit autorisée à faire du commerce. Or, au XVIIe siècle, cela faisait déjà des siècles que les Asiatiques de quasiment toutes les classes sociales – sauf en Inde, marquée par le régime des castes instaurés par les Indo-Européens – s’adonnaient au commerce.
D’Esope (L’estomac et les pieds) à Aristote, de Tite-Live à J. de la Fontaine (Les membres et l’estomac), tous les grand esprits européens, artistes et hommes politiques, considérèrent toujours le commerce comme une activité indigne d’un homme digne de ce nom. Il est grand temps de prendre du recul et que ceux qui sont toujours capables de prendre du recul et de remettre les choses dans leur contexte rappellent que les « businessmen », tout célébrés qu’ils soient aujourd’hui, furent vus, de l’antiquité à la fin du moyen Moyen Âge européen, comme des moins que rien, des « hors caste ». Signe des temps, la présidente de l’Inde actuelle est une sûdra, c’est-à-dire un individu extrait des basses classes.
« Le pain et les jeux », on l’oublie souvent, sont payants aujourd’hui, même au Viet Nam. Dans la Rome antique, tout cela était gratuit et de nombreux patriciens évergètes s’y ruinèrent.
Le pire, actuellement, au Viet Nam et ailleurs, ce n’est pas tellement qu’une minorité réussissent économiquement par les moyens les plus sournois, les plus déloyaux, les plus bas, les plus noirs. Le pire, c’est que des milliards d’individus hollywoodisés jusqu’à la moelle rêvent d’en faire de même, à la première occasion.
En parlant des Asiatiques, A. de Gobineau qui les connaissait bien disait à juste titre « C’est une populace et une petite bourgeoisie que tout civilisateur désirerait choisir pour base de sa société : ce n’est cependant pas de quoi créer cette société ni lui donner du nerf, de la beauté et de l’action. » Et il faut n’avoir vu l’Asie qu’en touriste ou être aveugle pour ne pas se rendre compte de la justesse des remarques de cet homme sur les Asiatiques.
Capitalisme, communisme, les deux revers d’une même médaille, celle de l’économisme : le fait de placer l’économie - donc, le ventre - au centre de tout et d’en faire un absolu.
L.’UE est comparable a une cordée menée par une
poignée d’alpinistes suicidaires suivis d’un paquet d’alpinistes inexpérimentés
et d’une foule de randonneurs du dimanche insouciants dont c’est la première
ascension.
Pour le dire autrement, les pays occidentaux
sont gérés par des politicards dont l’idéologie, ou la religion, est le
mondialisme et, forcément, ils appliquent leur programme et suivent leur credo à
la lettre : il s’agit pour eux, de l’extrême gauche à la droite dite libérale,
de détruire l’Etat-nation afin de le substituer par un gouvernement mondial. Les
Européens persistent à leur confier au suffrage universel le pouvoir politique.
La situation est donc absolument inextricable.