C’est le code des collectivités territoriales qui imposent à toutes les agglomérations de prendre des mesures vis-à-vis de la pollution de l’air. Voilà pour l’aspect réglementaire que vous semblez ne pas connaître. Si on parle beaucoup de Paris, toutes les grandes agglomérations devront s’y soumettre.
Après, les voitures anté 1997 n’ont pas le droit de circuler à certaines heures de certains jours de la semaine : elles n’ont pas d’interdiction totale de circulation. De la même façon que par arrêté préfectoral, vous ne pouvez pas utiliser tondeuse à gazon et autres appareils bruyants à certaines heures de la journée (et encore moins la nuit), alors que ces appareils sont en vente libre. Evidemment, le sacro saint rapport de l’automobiliste avec sa tuture fait que ça gêne aux entournures bien plus que de faire tourner la tondeuse à l’heure du déjeuner en plein été (quoique dans ma commune rurale de province, le bruit soit un sujet bien plus récurent dans les assemblées de quartier que les restrictions de circulation (à ce jour inexistante) dans la préfecture de région voisine).
Le gouvernement bloque la voiture à air comprimé ? Et vous tenez ça d’où ou de qui ? Ce que j’avais compris, c’est que PSA avait besoin de 500 M€ pour industrialiser son hydrid air mais qu’il y a 3 ans, PSA était mal financièrement et donc le projet a été stoppé. Bizarrement, En 2015 et 2016, PSA a renoué avec les bénéfices (1 Md€ et 2 Mds€) et le projet reste abandonné. Alors, soit sans mauvais jeu de mot, l’hydrid air était du vent, soit PSA est à la solde des pétroliers. Je ne vois pas comment un gouvernement pourrait imposer des choix (technologiques) à de grandes entreprises !
La fusion de (certaines) régions et ses conséquences sur la fonction publique d’Etat ne s’est pas faite en moins d’un an car elle n’est pas terminée ! L’année 2015 a servi à bâtir les macro organigrammes (en gros bâtir les grands services et (re)caser la catégorie A+) puis les micro-organigrammes. Ce n’est qu’à partir de 2016 et jusqu’à fin 2018 que les organigrammes seront « remplis » sachant qu’il y avait trois cas pour les fonctionnaires en place : maintien dans le poste occupé sans changement des missions et sans changement géographique, changement de mission et/ou de lieu géographique et dans ce cas, acceptation de ce nouveau poste ou choix parmi trois postes sur le lieu actuel de travail. Une circulaire a été pondue fin 2015 pour expliciter tout ça. Je vous invite à la lire.
Dire que ce genre de réorganisation n’est que l’apanage du public est erroné. D’une part sur les délais, les organigrammes cible doivent être atteint à fin 2018, c’est-à-dire en 4 ans et pas en moins d’un an comme vous l’annoncez. D’autre part, pour ne prendre qu’un exemple du privé, quand un constructeur automobile a fermé une usine à Aulnay, il s’est passé moins de 18 mois entre l’annonce officielle et la fermeture effective, avec un plan de reclassement qui a duré 12 mois il me semble. Le nombre de salariés concernés était du même ordre de grandeur que celui des fonctionnaires d’Etat dans le cadre de la réforme territoriale, mais sans reconversion assurée pour les salariés du privé (et forte incitation d’aller voir ailleurs).
Pour finir sur la fusion des régions, la fonction publique territoriale est beaucoup plus lente que celle d’Etat pour fusionner ou réorganiser ses services. Je ne parle même pas de la gabegie financière de cette fusion. Pour manier chèvre et chou, on a éclaté des services entre grandes métropoles et les réunions en présentiel avec deux à trois heures de route entre services sont légions.
Sur le temps de travail, plusieurs collectivités territoriales (CG11, CG81, ville de Marseille etc.) se sont faites attrapées par la patrouille des cours régionales des comptes car elles offraient à leurs employés un temps de travail inférieur à la durée légale, donc ça existe bien ! D’autres (Ville d’Auch par exemple) voyaient des taux d’absentéisme délirant, incitant ces collectivités à mettre en place des primes pour le présentéisme. On nage en plein délire !!
Heures supplémentaires dans le public : pour ceux qui badgent, le logiciel écrête au delà de 12h d’heures sup par mois. Donc tout ce qui est au delà de 12h est perdu et disparaît de tout décompte officiel du temps de travail.
Le statut de fonctionnaire qui permettrait d’aller contre sa hiérarchie, c’est de la grande rigolade. Exemple : quand un appel d’offres se joue à 0,1 pt près et qu’il y a une pression hiérarchique pour ce soit l’entreprise A qui soit retenue alors que, par une notation objective, c’est l’entreprise B qui a 0,1 pt de plus dans la notation, j’aimerai bien savoir combien de fonctionnaires « protégés » par leur statut, sont allés contre leur hiérarchie et ont choisi l’entreprise A. Et je ne parle même pas des cas où c’est celui qui analyse l’offre qui a une préférence pour l’entreprise untelle et qui fait son analyse aux petits oignons pour qu’elle ait le marché. Le statut ne crée pas le monde des bisounours !!
La fonction publique d’Etat (je connais trop peu les 2 autres pour en parler) souffre de deux grands maux : - les glandeurs (disons 10% des agents) qui en font plutôt moins que plus et si possible le moins possible, ce qui en conduit d’autres à en faire plus voire beaucoup plus pour compenser (le principe des vases communicants). ce n’est pas une question de compétence ou non, mais d’envie et de mentalité. Malheureusement, on ne fait rien ou si peu contre ces gens là, une des raisons étant que moins un chef fait de vagues, plus il montera vite dans la hiérarchie. Donc pour sa petite carrière, il est préférable de laisser un glandeur glander que de se battre pour qu’il se mettre à bosser. - la possibilité tous les 3 à 5 ans de changer complètement de domaine d’intervention/de compétences, avec la formation qui va bien à la clef évidemment. Pour certains postes, ce n’est pas trop pénalisant et un regard neuf peut même aider. Mais dans des domaines très ciblés et pointus, c’est une catastrophe. Vous pouvez avoir toutes les formations au monde, vous ne devenez pas en 3 ans un spécialiste d’un domaine quand un poste nécessite un spécialiste. Et le pire, c’est qu’après être à peu près au point, la personne peut à nouveau changer de poste pour aller faire encore tout autre chose. Former des gens sur des domaines techniques et législatif pour 3 à 5 ans est une absurdité et une perte d’efficacité monstrueuse.
Concernant les retraites, il est effet difficile de comparer. ça serait possible moyennant des calculs très théoriques mais qui seraient instructifs. De mon point de vue, ce n’est pas le taux de recouvrement (pension/« dernier » salaire) qui compte, mais le taux des sommes cotisées (employeur(s) et employé) sur le montant de la pension. Or, cette donnée n’existe pas ! Le taux de recouvrement n’a aucun sens en termes de comparaison car dans le public la pension est calculée sur les 6 derniers mois de salaires (et le salaire de fin de carrière est dans 99% des cas le plus haut salaire de sa carrière) alors que dans le privé, ce sont les 10 dernières années qui servent au calcul de la pension (car notamment le dernier salaire n’est pas forcément le plus élevé). Je passe sur le PRefond, fond de capitalisation de retraite (que les syndicats opposés à ce système, se gardaient bien de dénoncer dans le public), qui existe depuis des lustres pour les fonctionnaires. Il a fallu attendre le PERP pour avoir l’équivalent dans le privé.
En résumé, votre billet est intéressant mais il souffre malheureusement d’autant d’inexactitudes voire contre-vérités que celles que vous dénoncez.