@ Pixel,
Promis ! la prochaine fois, je me baladerai à poil sur l’Acropole mais avec une feuille de vigne pour faire local ...çà tombe bien, j’ai la plastique du discobole...
Ceci dit, j’ai contemplé le Parthénon, il y a des lustres. J’étais hébergé chez un grec avec des grecques rue Astypalaias, pas loin de la place Omonia. Il faisait une chaleur de plomb. Entre Midi et 16 heures, il se disait qu’il n’y avait que les chats et les Français pour déambuler... Le musée du Père Platon et ses tas de cailloux, j’ai été jeter un oeil mais avec panta court correct et chemisette par respect pour mes voisines...puis pris de baillements, j’ai sauté dans un bus et ai piqué une tête du côté du Cap Sounion...
Figurez vous que j’ai passé une bonne partie d’une « nuit blanche » au Louvre. Sur les coups de onze plombes, y avait plus un pélerin du côté des pharaons. Quel délice ! Je me suis dit, manque plus que Belphégor pour l’ambiance... z’étaient tous partis, les voyeurs cultureux zappeurs ! Sans doute dans les endroits saugrenus imaginés par les officiels de la com’ à Delanoë : du côté des friches industrielles ou dans des garages reconvertis pour l’occas...Tant mieux çà sentait moins le ranci !
On peut appartenir à la roture et être classieux...Question d’éducation et d’élévation...J’en connais même de la gueusaille qui savent se tenir...On ne regarde pas des oeuvres d’art en se pelotant les valseuses...De même, dans les lieux sacrés, c’est tenue correcte exigée, par respect. Y a pas qu’au Lido, chez Michou ou au casino qu’il faut être propre sur soi !
J’y suis allé la semaine dernière au musée Rodin. 25 ans que je n’avais pas revu ses oeuvres. C’était un créateur de génie mais du genre compulsif. Il n’est que de voir dans la partie de sa collection japonaise, la tête ou le masque d’Anako qu’il moule à moult exemplaires. Anako par ci, Anako par là avec son rictus de douairière. Il devait l’avoir dans la peau cette théâtreuse...J’espère qu’elle était plus belle au naturel comme une photo le suggère...
Ce qui gâche tout, c’est le nombre de conge-payes qui se font photographier en prenant la pose du penseur ou les gros sacs qui restent figés devant la porte de l’enfer. A l’intérieur de son hôtel particulier, ce sont des cohortes de traîne-savates. Manquent plus que la barbe à papa et le cornet de glace. Faudrait mettre çà en vente au troquet. Les piétons de la culture, ils ont tous le même uniforme : tongs, shorts, marcel et sac à dos pour mettre le coca-cola. Bref, pour apprécier les chefs-d’ouvre dudit Rodin, c’est nuitamment qu’il faudrait les contempler...J’aurais d’ailleurs un faible pour les quelques oeuvres sensuelles, douces au toucher, de Camille Claudel...