Valpop

Disons que l’agressivité appelle l’agressivité et ne permet pas de se faire entendre. Il est normal de polémiquer sur les propos de Morice, son article appelle cette polémique dans un débât d’idées et votre point de vue a autant de valeur que celui de n’importe qui d’autre. Toutefois, s’appliquer à déconstruire de manière si agressive ne conduit qu’à un rejet. En outre, je le répète, je suppose que Morice n’est ni agent secret, ni juge et ne peut donc apporter de « preuves ». Il est dans un questionnement légitime et humain et ses interprétations lui appartiennent. Il propose à la réflexion et l’agressivité de certains commentaires l’amène, certes de manière maladroite, à renvoyer à un manque d’esprit critique.

Concernant le dernier point (RSA), vous vous permettez là-encore de conclure avec beaucoup de naïveté. Je ne crois pas au fonctionnaire qui se manifeste, cela me fait d’ailleurs sourire. Je n’affirme pas non plus que M. Merah ne le percevait pas, j’affirme par contre qu’il ne répondait pas aux conditions pour y avoir droit mais les dérogations existent. Elles continuent à m’interroger... Je constate que vous ne lisez que partiellement les propos des autres, les interprétez facilement ; peut-être pouvez-vous rester vigilent à ce sujet.

« Comme vous déformez la vérité, oui le minimum est de mettre vos références.
On a vu déjà comment vous avez modifié les propos de Scarcini pour votre lamentable démonstration ».

Je respecte tous vos points de vue et même le ton affirmatif de chacun des commentaires que je peux lire sur cet article. Par contre, l’aspect agressif n’apporte rien si ce n’est justement le discrédit de vos propos, ce qui est dommage puisqu’ils ont autant de valeur que les autres dans une polémique. Je m’étonne aussi de vos demandes incéssantes de preuves. Personne n’est de la police ici. Je lis un faisceau d’informations et libre à chacun d’enrichir son raisonnement. J’ajouterai que j’ai posté un commentaire argumenté sur le RSA et qu’il demeure sans réaction de votre part alors que vous vilipendez à tour de bras lorsqu’il n’y a pas de « preuves » et que l’expérience des autres est mise à mal. Dernière chose, je note que vos sources sont uniquement puisées, pour le moment, dans des articles de journaux populos diffusés sur le net, ce qui ne constitue pas bien sûr une preuve. Heureusement,nous voyons encore des journalistes se remettre en question et redresser la barre quand ils se sont trompés ou ont eu une mauvaise information.

Cordialement, je le souhaite

Encore un avis d’expert...

Dans le Parisien, qui contrairement à l’expert Valpop, a vérifié ce fait :

« Ses seuls revenus sont une allocation de revenu de solidarité active réservée aux jeunes. Il touche environ 500 € par mois car il a été apprenti en carrosserie pendant un an, avant d’être licencié et de reprendre une autre formation chez un second patron pour une durée de dix-huit mois. »

Aucune utilité à reprendre l’acidité de votre ton mais, par contre, se détacher de l’info et réfléchir pour poursuivre le questionnement me paraît nécessaire. Je rappelle donc que les conditions pour un jeune de moins de 25 ans pour percevoir le RSA sont les suivantes :

« A compter du 1er septembre 2010, les jeunes âgés de moins de 25 ans, qui ne bénéficient pas déjà du revenu de solidarité active (RSA) au titre de la charge d’un ou plusieurs enfants nés ou à naître, peuvent demander à en bénéficier à condition :

• d’avoir exercé une activité professionnelle salariée ou non pendant au moins 2 ans à temps plein (soit pendant au moins 3.214 heures) au cours des 3 années précédant la date de leur demande de RSA

• et de remplir les autres conditions générales requises pour bénéficier du RSA.

• Une dérogation de six mois supplémentaires peut être accordée si le jeune a perçu une allocation chômage ».

Hors, si Mohamed Merah a pu effectivement répondre à ces critères en 2008 (dernière activité connu en octobre 2008 à voir sur ce même Le Parisien que vous citez : http://www.leparisien.fr/faits-divers/toulouse-un-bien-etrange-train-de-vie-24-03-2012-1921758.php ), il aurait été incarcéré au moins à deux reprises entre 2007 et 2009 ( http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20120323.FAP1926/mohamed-merah-n-a-pas-fait-l-objet-d-un-signalement-de-radicalisation-en-prison-selon-un-syndicat-penitentiaire.html ), ce qui résilie le RSA lorsqu’il a une incarcération de plus de quatre mois (moins de quatre mois, le RSA est suspendu et reprend à la sortie de prison : http://femmesdedetenus.forumgratuit.fr/t450-faire-une-demande-de-rsa ). En principe, la personne perçoit l’ATA en sortant de prison mais sur un temps limité. Je ne veux pas aller contre les infos données, peut-être percevait-il le RSA. Dans ce cas, je continue mon questionnement, pourquoi ?

Bonjour,

Et oui l’action sociale et la justice... Je me souviens parfaitement de cet épisode mais au-delà des ressources policières, je pense surtout au travail à faire très en amont dans les familles. On repère, on signale, on indique les mesures à prendre mais sans suite malheureusement à moins qu’il n’y ait un grave danger imminent. On voit se construire ou se déconstruire les personnalités, on connaît les risques mais on ne peut qu’en faire un constat qui est ensuite repris dans les médias pour montrer à quel point les conditions de vie sociales et affectives étaient lamentables et viennent justifier le monstre. Ce terme tellement usité à chaque passage à l’acte mais il ne faut pas s’y tromper, les actes sont monstrueux la personne est détruite et détruit.

J’ai lu attentivement cet article et tous les commentaires qui ont suivi. Sans parler d’adhésion, terme qui ne concerne pas l’esprit de lecture et d’information (celles-ci relevant d’une dynamique d’enrichissement de la pensée), il m’a aidé à formaliser certains points qui végétaient au fond de moi et me mettaient particulièrement mal à l’aise. Il n’apporte pas de réponse mais ouvre des pistes de réflexion. Certains y verront des réponses, d’autres des manipulations ou encore une dissertation sur un fond paranoïaque de théorie du grand complot. Ce n’est pas mon cas, chaque commentaire, chaque information enrichissent mon questionnement.

Livrer ici mon avis sur le gâchis terrible que représente cette affaire ne fera pas avancer votre réflexion. Je ne me positionne pas sur une dynamique de pour ou contre ce qui est dit, vous l’aurez compris. Il est cependant intéressant de relever les questions que posent cet article sur les faits sans faire siennes les possibles interprétations. Morice, vous avez soulevé des interrogations pertinentes et il est très réducteur de s’en prendre à un ou deux points précis pour mettre à mal la totalité de votre écrit.

J’habite Toulouse et j’ai été très choquée par tous ces décès y compris celui de l’auteur présumé des faits. Pour l’avoir rencontré dans un cadre professionnel (dont je ne révèlerais rien), je peux seulement me questionner sur le développement de son parcours et sur la l’extrême rapidité de son basculement dans une radicalisation meurtrière. Il n’y a aucune excuse, aucune minimisation à chercher dans ses actes seulement le besoin de compréhension et le désir de sensibiliser à la prévention. Cette dernière est en échec depuis de nombreuses années faute de moyens (de tous les moyens) mais les ouvertures offertes par l’article de Morice permettent de mieux resituer le contexte sociopolitique qui est le nôtre et d’appréhender les échecs qui resteront les nôtres si l’on ne s’interroge pas.

Sur les commentaires lus, je peux confirmer que Mohamed Merah ne correspond pas aux critères du RSA (pourquoi affimer-cela si fort dans tous les médias sans vérification d’une information accessible à tous), que la cité Belle Paule est un ensemble de six immeubles HLM au sein d’un des quartiers les plus cossus de la ville (il est donc difficile d’y obtenir un logement), que le plan vigie pirate écarlate consistait dans les écoles laïques à ne pas laisser sortir les enfants dans les cours et à l’extérieur et que j’ai croisé moins de présence militaire et policière dans les lieux publics que sur un vigie pirate lié à un attentat dans un autre pays. Enfin, concernant le témoignage de la maman dont les enfants auraient été gravement maltraités par l’auteur présumé des faits, je peux affirmer que beaucoup de personnes sont condamnées en comparution immédiate pour des faits beaucoup moins graves. Maintenant, personne n’a vu les preuves de ce qui est avancé.

Il me semble important de conclure par le malaise éprouvé face au fait que toutes les informations données s’appuient sur des discours de personnes présentées comme fiables de par leur statut. La contreverse est donc bienvenue et inhérente à ce type de communication unilatérale.