Bon, il est vrai que j’ai laissé ma ferveur anti-Apple
prendre le dessus dans ce commentaire. J’en suis désolé.
Il est vrai qu’un iPad n’empêchera pas de partager du contenu. Mais je reste
dubitatif quant à la question du coût réel de cette solution, ainsi que sur les
qualités pédagogiques du numérique. Mais si l’expérience montre le contraire
(de manière objective...) alors je serai heureux de m’être trompé.
En ce qui concerne le langage informatique, je crois que mon commentaire
n’était pas assez clair.
Je suis d’accord avec vous, la connaissance des langages informatiques ne
permet pas de bidouiller.
Mais les compétences mises en jeu me semblent bien compliqués pour des enfants
(d’expérience, contrairement à ce qu’a dit ZEN, un algorithme informatique ne
formalise pas ce que l’on fait de manière intuitive...même le tri d’un tableau...).
Des jeunes de 17-18 ans seraient déjà potentiellement plus aptes à appréhender
ce domaine.
Je ne suis pas contre qu’on pousse les élèves à utiliser les outils
informatiques (les former à la recherche d’information sur internet, comme on
l’a fait pour moi dans une bibliothèque/CDI), pour que -comme vous le dites
très bien- nous ayons des gens capables d’appréhender logiciel et matériel.
Mais le plus simple et le moins couteux, ça reste selon moi un bon vieux
pc avec du logiciel libre gratos.
En somme, l’informatique doit conserver sa place d’outil, de moyen, et non de
finalité (après tout, personne ne code pour coder !), et faisons attention à
l’arrivée de cette économie implacable dans nos écoles...
Lorsque vous dites "former des gens capables d’appréhender logiciels et
matériels sans être nécessairement capable de mettre les mains dedans",
cela exclue bien l’apprentissage des langages informatiques (C++, Basic, etc.).
Quant à la formation sur logiciels, étant donné qu’ils constituent des outils
professionnels, leur apprentissage doit se faire -à mon avis- dans le cadre
d’une formation professionnelle...
Pour ce qui est de l’apprentissage du langage sur tablette, c’est tout à fait
possible si les constructeurs s’y mettent... Or ce n’est pas du tout leur
stratégie actuelle. Et l’exemple du Jura avec les Ipad est catastrophique et
infirme d’ailleurs votre dernier argument : ne seront visibles sur Ipad que les
cours homologués par Apple, payants de surcroit. Et quand bien même ce serait
gratuit, le changement régulier de la machine nécessaire pour suivre
l’évolution technologique (je ne parle pas d’obsolescence programmée)
pulvériserait de toute façon votre budget.
Vous auriez tout à fait raison dans un monde où la question de l’informatique à
l’école serait détachée de la question des lobbies...
Quant à l’efficacité du support en terme d’apprentissage je suis dubitatif :
lorsque j’effectue mes réunions (la réunionite est répandue dans mon domaine),
je n’utilise finalement que très peu le support informatique. Je projette
simplement des titres et des schémas, ce que j’aurai pu faire sur un paperboard
ou des feuilles. Dès que c’est possible je prends un stylo et je griffonne sur
le tableau Velléda. L’impression d’ergonomie donnée par les animations, les
couleurs et la quantité d’informations que l’on peut afficher sur un écran est
fausse. Cela est très souvent délétère en termes d’attention de l’auditoire.
Merci pour votre article. L’introduction du numérique à l’école revient régulièrement sur le devant de la scène, toujours semble t-il comme un écran de fumée pour occulter l’incompétence véritable de ceux qui nous gouvernement.
J’appuierai le commentaire de vachefolle, faisant moi-même beaucoup de code : Comment envisager d’enseigner des langages basés sur la logique et les mathématiques alors qu’une grande partie des élèves de primaire ne maitrise déjà pas les tables de multiplication, ni même le langage de tous les jours ??
Je note l’incroyable paradoxe d’ailleurs qui subsiste entre la volonté de rapprocher les « citoyens » de la création informatique et la promotion des nouveau supports informatiques qui ne permettent pas cette créativité :
1-L’ordinateur de salon que l’on trouvait jadis dans les foyers (relativement aisés) était le même outil que celui employé par les développeurs de Microsoft (à la puissance de calcul près). On pouvait également jouer avec le hardware sans trop de soucis, le montage d’un ordinateur étant à la porté d’un enfant de 12 ans, pour peu qu’il ne soit pas trop couillon et un peu intéressé. Même si seulement 10% des gens utilisaient véritablement les capacités de leur machine, c’est souvent comme cela que les passions se sont révélées.
2-Viens ensuite l’ordinateur portable, exit le bidouillage hardware (le niveau requis étant beaucoup plus élevé). Mais peut importe, la créativité est toujours possible.
3- Puis maintenant les tablettes... et là, catastrophe ! Nous n’avons plus entre les main que des terminaux de communications. S’ils peuvent bien envoyer de la vidéo ou du texte, le potentiel créatif informatique (c’est bien de ça dont il s’agit) est réduit à néant ! On ne peut plus rien bidouiller, plus rien générer. Pour vous en convaincre allez faire un tour chez des ingénieurs en informatiques, et compter le nombre de personnes travaillant de fait sur une tablette...
Vous noterez d’ailleurs que les gamins d’aujourd’hui soit-disant nés avec une tablette dans la main ne comprennent pas grand chose à l’informatique : utilisation désastreuse de leur outil, installation de programme inutiles, sécurité à faire pleurer, réseaux sociaux non maitrisés... Plus jeune je devais « réparer » l’ordinateur de ma grand-mère. Aujourd’hui je dois aussi « réparer » l’ordinateur de ma petite sœur... Et avant de lui apprendre ça, il faudrait déjà qu’elle apprenne à utiliser ça. Mais je ne crois pas que ça soit à l’école de le faire...pas plus que ce n’est à l’école d’apprendre à planter des clous ou faire à manger.
Enfin pour conclure, voici un article qui montre que les gens qui maîtrisent ces outils, n’en veulent pas comme base éducative pour leur propres enfants.
Les bons résultats du privé s’explique notamment par le fait que les enfants qui s’y trouvent, loin d’être les plus nuls comme vous le dites, sont surtout les plus encadrés par leur parents. Dans ce genre d’établissements, on trouve même des enfants dont les parents ont très peu de ressources, mais claquent toute leurs économies pour l’éducation de leurs enfants. Le résultats est que les classes même surchargées, sont peuplés d’élèves beaucoup plus « sages ». Et même les « petits cons » qu’on y trouve respectent un semblant d’autorité et jouent le jeu.
Cependant je pense un peu comme vous que la mauvaise image des professeurs est en partie due à leur propre corporatisme, et c’est une erreur de la part de rosemar de refuser cette réflexion.
Je déplore assez cet argument avancé par mes amis profs, qui en fait les discrédite complètement. L’important est bien la rémunération annuelle totale, qui permet de comparer les niveaux de tous : chercheurs, saisonniers, entrepreneurs, professeurs, intermittents du spectacles, etc...
Donc amis profs, si vous voulez argumenter sur le problème de la rémunération - ce qui est tout à fait légitime - oubliez cet argument je vous en conjure.